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Le bilan de l'accompagnement des allocataires du RMI, et désormais du RSA, « reste souvent décevant et cela notamment parce que le résultat des actions en termes d'insertion professionnelle n'est pas mesuré de façon précise », que ce soit aux niveaux local, départemental et national. C'est ce que constate la la Cour des comptes dans son rapport intitulé « Du RMI au RSA : la difficile organisation de l'insertion », rendu public lundi 18 juillet 2011. Pour la Cour, les critiques qu'elle avait déjà formulées en 2001 « sont toujours d'actualité » concernant le manque d'efficacité du dispositif qui peine à favoriser le retour ou l'accès à l'emploi des allocataires. Et ce en dépit de la décentralisation du versement de l'allocation aux départements au 1er janvier 2004 et de la généralisation du RSA il y a un peu plus de deux ans, au 1er juin 2009.
Les dépenses d'action sociale restant à la charge des départements en 2010 « connaissent un rythme d'augmentation important, comparable à celui de l'année précédente » : elles s'élèvent à près de 22,7 milliards d'euros, soit une hausse de 5,9 % (+1,27 milliard) par rapport à l'année 2009. C'est ce qu'indique le bilan 2010 des dépenses nettes d'action sociale départementale de l'Odas (Observatoire décentralisé de l'action sociale), rendu publique le 26 mai 2011. Ces chiffres correspondent à la « charge nette » départementale, obtenue après déduction des apports spécifiques que verse l'État aux conseils généraux au titre du RSA (revenu de solidarité active) et du soutien à l'autonomie. L'augmentation des dépenses sociales des départements « est due pour les deux tiers aux dépenses d'allocations [APA -allocation personnalisée d'autonomie-, PCH -prestation de compensation du handicap- et RSA], et pour un tiers aux dépenses d'hébergement ».
Si « le RSA (revenu de solidarité active) s'est rapidement installé dans le paysage des politiques d'insertion comme le successeur du RMI (revenu minimum d'insertion) et de l'API (allocation de parent isolé) [et] a permis d'accroître le revenu de foyers modestes », « les caractéristiques nouvelles du RSA n'ont pas à ce jour déployé toutes leurs potentialités », souligne le Comité d'évaluation du RSA, dans son rapport intermédiaire 2010, remis à Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale et rendu public lundi 10 janvier 2011. Les conclusions de ce rapport « doivent être perçues moins comme des conclusions définitives sur un dispositif encore très récent que comme de premiers enseignements permettant d'affiner un certain nombre d'hypothèses, de préciser des points de vigilance et de définir les investigations à mener au cours des prochains mois ».
« La décentralisation du RMI s'est traduite en quelque sorte par 'une course poursuite' entre les départements et l'État, au prix d'une progressive perte des repères financiers de la décentralisation. » C'est l'une des conclusions du rapport de la Cour des comptes sur « la conduite par l'État de la décentralisation », rendu public mardi 27 octobre 2009 par son Premier président, Philippe Séguin. Dans un chapitre consacré au financement de la décentralisation sociale, le rapport revient sur le transfert de la gestion du RMI, placée sous la responsabilité des départements par la loi du 18 décembre 2003. La Cour des comptes souligne notamment que le « dispositif social a été presque entièrement dissocié du dispositif d'ensemble » : « Les conseils généraux considèrent de fait qu'ils ne sont que les organismes payeurs d'une mesure nationale dont les paramètres juridiques comme sociaux et économiques leur échappent », souligne-t-elle.
Les dépenses d'insertion professionnelle sont mal maîtrisées par les conseils généraux, du fait de « l'absence de comptabilité analytique et des différentes pratiques comptables » : c'est l'une des conclusions du rapport de l'Igas sur les politiques d'insertion menées en faveur des allocataires du RMI, rendu public le 9 octobre 2009. L'Igas y examine les politiques locales d'insertion menées dans cinq départements (Côte-d'Or, Gard, Ile-et-Vilaine, Nord et Yvelines) et dresse une liste de recommandations afin « que les décideurs publics puissent utilement tirer profit des bonnes pratiques constatées pour adapter leur dispositif d'insertion en vue de la mise en place du RSA », entré en vigueur le 1er juin 2009 (AEF n°299627). Le rapport pointe notamment une « situation préoccupante, puisque les départements ne savent pas précisément combien le dispositif [du RMI] leur coûte », et appelle à une réflexion nationale sur un référentiel commun de calcul des coûts.