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L'État envisage de « diminuer de 4 500 le nombre de places d'hôtel » pour les remplacer par « des places de logements » d'ici la fin de l'année, fait savoir Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement, mercredi 20 juillet 2011, au journal de 20 heures de France 2. Une initiative qui s'inscrit dans la politique du « logement d'abord » présentée fin 2009 (AEF Habitat et Urbanisme n°285971). Invité à s'exprimer sur la démission de Xavier Emmanuelli de la présidence du Samu social de Paris, Benoist Apparu dit respecter sa décision mais aussi la regretter (AEF Habitat et Urbanisme n°235637). Il affirme vouloir une « réponse plus adaptée à chaque situation familiale » : « Nous avons à la rue des personnes qui sont (…) dans une très grande fragilité psychiatrique, et pour ça on a fondamentalement besoin d'outils, type le Samu social. Mais on a aussi des personnes, des familles, une femme battue par exemple qui va quitter son domicile, pour qui la réponse 'hébergement' n'est pas la réponse humaine adaptée. »
Le Premier ministre, François Fillon, prend acte de la démission de Xavier Emmanuelli de la présidence du Samu social, annoncée par le biais d'un entretien à « Charlie Hebdo » publié mercredi 20 juillet 2011 (AEF Habitat et Urbanisme n°235736). « Il tient à lui rendre hommage pour son engagement déterminé au service des plus démunis et à le remercier pour l'action qu'il a menée à la tête du Samu social depuis dix-huit ans », tout en rappelant « les efforts soutenus de l'État » en matière d'aide aux personnes sans abri et en faveur de l'hébergement d'urgence. François Fillon qui « rencontrera les associations, dès la rentrée, pour faire le point sur la préparation de l'hiver et plus largement sur les difficultés rencontrées » entend que la « politique consistant à orienter les personnes vers des solutions de logement durable [soit] poursuivie sous l'autorité de Benoist Apparu ».
Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social de Paris, quitte la présidence de cette structure d'aide d'urgence aux personnes sans abri, fait-il savoir dans un entretien accordé à « Charlie Hebdo » (pp. 8-9) à paraître mercredi 20 juillet 2011. Il y évoque une situation budgétaire qui « n'est plus gérable » (AEF Habitat et Urbanisme n°239690). Il ne précise pas à quelle date sa démission sera effective ni qui sera son successeur. Contacté par AEF Habitat et Urbanisme mardi 19 juillet 2011, le Samu social confirme l'information mais ne souhaite pas encore communiquer sur le sujet. Cette démission intervient après l'annonce en mai dernier d'une réduction de 24 % des moyens alloués à cette structure pour le financement de l'hébergement en hôtel (AEF Habitat et Urbanisme n°240236). Le Samu social a fermé, le 30 juin dernier, son seul centre d'hébergement parisien accueillant des femmes, le centre Yves-Garel (11e arrondissement). Sollicité par AEF Habitat et Urbanisme, le secrétariat d'État au Logement, n'a pas été en mesure de réagir avant la publication de cette dépêche.
« Je tiens à vous rassurer sur le fait que les préoccupations que vous exprimez sont partagées par le gouvernement », déclare le Premier ministre François Fillon dans une lettre adressée, lundi 4 juillet 2011, aux membres du Collectif des associations unies. Celui-ci n'avait pas souhaité, le 30 juin dernier, participer à la réunion sur la mise en oeuvre de la refondation du dispositif d'hébergement et d'accès au logement organisée par le secrétaire d'État au Logement, Benoist Apparu (AEF Habitat et Urbanisme n°237219). « Cette abstention me paraît dommageable car elle est susceptible de fragiliser une réforme […] dont les principes, arrêtés en commun, sont partagés par tous, et qui se poursuit. » Le Premier ministre informe que Benoist Apparu devait annoncer lors de ce rendez-vous des mesures supplémentaires d'accompagnement de la réforme du « logement d'abord », dont il fait l'inventaire dans sa lettre. « Ces mesures confirment mon engagement en faveur de l'hébergement et du logement des personnes démunies. […] Mais je souhaite aussi que les efforts en leur faveur par la collectivité ne soient ni omis, ni sous-estimés. »
« Une autre politique de l'hébergement et du logement des sans abri dans la métropole » : c'est l'intitulé du manifeste lancé jeudi 23 juin 2011 par Claude Bartolone, président (PS) du conseil général de Seine-Saint-Denis, Bertrand Delanoë maire (PS) de Paris, Christian Favier président (PCF) du conseil général du Val-de-Marne et Jean-Paul Huchon, président (PS) du conseil régional d'Île-de-France. La fermeture « brutale » de 5 000 places d'hébergement en Île-de-France « alors qu'il en manque près de 13 000 dans la région constitue en effet une « catastrophe totale », affirme le maire de la capitale (AEF Habitat et Urbanisme n°240236). Les élus de gauche demandent ainsi un « moratoire immédiat » sur les fermetures de places d'hébergement ainsi que le rétablissement des crédits d'urgence dédiés aux 115, au Samu social et aux associations gestionnaires de centres sur la base des dépenses constatées en 2010. Ils « exigent » également la création de places d'hébergement et de logements accessibles aux familles sans abri selon une répartition équilibrée entre tous les départements franciliens, en sollicitant les collectivités qui ne respectent pas leurs obligations d'accueil imposées par les lois SRU et Molle.
Bertrand Delanoë, maire (PS) de la ville de Paris, annonce à Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement, dans une lettre datée du 27 mai 2011, que « le département de Paris entend d'ores et déjà engager un recours à l'encontre [de la décision de réduire de 23 % les moyens du Samu social pour l'hébergement des familles en hôtel] et en demander la suspension devant le juge des référés ». La ville de Paris avait déjà fait part de son soutien au Samu social le 23 mai 2011 et avait, en conséquence, été appelé à « la responsabilité » par Benoist Apparu (AEF Habitat et Urbanisme n°240236). S'adressant au secrétaire d'État au Logement, Bertrand Delanoë réitère ses arguments : « Prétendre comme vous le faites que les fermetures d'hôtel peuvent être compensées par des sorties en logement, alors que l'État diminue dans le même temps de 20 millions d'euros sa contribution au logement social à Paris et qu'il manque déjà 13 000 places d'hébergement en Île-de-France, est une contrevérité d'autant plus cynique que votre décision conduira à remettre à la rue plusieurs centaines de familles. »
La ville de Paris s'insurge, lundi 23 mai 2011, contre la réduction des moyens du Samu social pour l'hébergement de familles en hôtel, annoncée lors de son conseil d'administration du 20 mai. Elle estime que que cette mesure entraîne « une diminution de 3 000 nuitées/jour pour la fin de l'année 2011 ». D'après la mairie de Paris, au 6 avril 2011, le Samu Social de Paris prenait en charge 4 900 familles (15 800 personnes) en Île-de-France. Le budget 2011 fixé par l'État permettrait de financer globalement 7 100 nuitées/jour, contre 9 364 financées en 2010, soit une diminution de 24 %. Constatant la saturation des centres d'hébergement et le manque de 13 000 places en Île-de-France, la municipalité assure qu'elle « fera examiner toutes les voies de droit permettant [d'abroger cette décision] ».