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« La sortie du nucléaire est possible dans 22 ans, à condition de commencer dès aujourd'hui », déclare jeudi 29 septembre 2011 Thierry Salomon, directeur du bureau d'études sur l'optimisation énergétique Izuba et président de l'association Négawatt. Avec la contribution « d'une vingtaine de personnes au total » mêlant « ingénieurs, universitaires, architectes et sociologues », Négawatt qui s'appuie sur un réseau de 500 adhérents a « réactualisé un exercice prospectif fait en 2003 puis réactualisé en 2006, afin de réaliser un scénario de plus en plus crédible », poursuit Thierry Salomon. Ce scénario concerne les mesures que la France pourrait prendre en 2050 afin de « passer à l'ère de l'après-pétrole ». Très attendu par l'ensemble des parties prenantes du monde de l'énergie, ce scénario joue avant tout sur les économies d'énergie, via deux leviers de « sobriété » et « d'efficacité » de la demande. Il fait également le choix de moyens de production énergétique renouvelables, réduisant « drastiquement » les sources fossiles et éliminant la source nucléaire d'ici à 2050.
La commission « Énergies 2050 » qu'Éric Besson veut mettre en place devra « explorer » différents scénarios énergétiques à l'horizon 2050, dont « la prolongation de la durée de vie du parc nucléaire actuel », « l'accélération du passage à la troisième, voire à la quatrième génération nucléaire » et « une sortie progressive du nucléaire, à horizon 2050, voire 2040, ou une réduction progressive de la part du nucléaire », indique le ministre de l'Énergie, sollicité par AEF, mardi 6 septembre 2011. « L'objectif est d'explorer plusieurs scénarios possibles du devenir du système énergétique français aux horizons 2030-2050, d'en préciser les limites et d'en établir les conséquences, avantages et inconvénients », en termes de « sécurité d'approvisionnement », de « compétitivité de notre fourniture énergétique », de « protection de l'environnement dont la lutte contre le réchauffement climatique », et d' « acceptabilité sociétale ».
Une commission « Energies 2050 » va être créée par le ministre de l'Énergie Éric Besson : c'est ce qu'indique à AEF Jacques Percebois, professeur à l'université de Montpellier I, spécialiste de l'économie de l'énergie, qui va présider cette commission, mardi 6 septembre 2011. Il confirme ainsi une information publiée par « La Tribune » le même jour. La commission, qui devrait notamment comprendre des représentants d'ONG environnementales, de syndicats de salariés et d'employeurs, prévoit de rendre son rapport final « en janvier 2012 », selon le chercheur. « Une question importante sera la place du nucléaire. Cela va être très ouvert », assure-t-il. Les personnalités qualifiées, qui se sont rencontrées lundi 5 septembre, sont Claude Mandil (nommé vice-président), ancien directeur exécutif de l'AIE (Agence internationale de l'énergie), Jean-Marie Chevalier, professeur à l'université Paris-Dauphine, Jean-Marc Jancovici, consultant en énergie, Christian de Perthuis, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine, Colette Lewiner, directrice du secteur énergie chez Cap Gemini, Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique et Pierre Gadonneix, ancien PDG d'EDF.
Il ne suffit pas de « gérer la pointe d'électricité », un phénomène saisonnier lié à l'usage du chauffage électrique qui s'accroît chaque année, mais la « réduire », estime l'association Négawatt. La problématique de la pointe d'électricité est en effet « extraordinairement structurante du réseau électrique », explique Thierry Salomon, président de l'association, lors d'un point presse mardi 1er décembre 2009, « car c'est la puissance maximale qui va dimensionner tout le réseau » et de ce fait les investissements nécessaires pour les infrastructures, « même si ces capacités ne sont utilisées à plein que durant quelques heures par an ».