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Le « collectif des étudiants étrangers en CDS (changement de statut) », dit aussi « collectif du 31-mai », recense à ce jour « une trentaine de cas de refus de changement de statut par les préfectures et plus de 200 cas de diplômés en attente de réponse depuis plus de trois mois », indique à AEF l'une de ses porte-parole, Fatma Chouaieb, diplômée d'HEC, mardi 4 octobre 2011. « Avant la circulaire Guéant du 31 mai 2011 (AEF n°233372), cette démarche administrative, qui permet de passer du statut d'étudiant à celui de salarié au moment de la signature d'un contrat de travail, prenait entre trois semaines et un mois. Aujourd'hui, cela peut aller jusqu'à cinq mois, et les refus s'accélèrent depuis une semaine », explique Fatma Chouaieb, qui estime que « la circulaire est un mot d'ordre pour dissuader les diplômés étrangers de rester en France ». « Face à cette politique du chiffre, nous essayons nous aussi d'obtenir des chiffres sur le nombre de diplômés concernés pour constater l'étendue des dégâts. Nous voulons interpeller le gouvernement sur la situation, lui demander les vraies raisons de cette politique et obtenir le retrait de la circulaire, qui va à l'encontre des intérêts de l'enseignement supérieur français ».
« Je vous serais reconnaissante de me tenir informée des consignes qui pourraient être transmises aux préfets pour une application de [la] circulaire [du 31 mai dernier] conforme à la lettre et à l'esprit de notre stratégie d'attractivité universitaire de la France », écrit Valérie Pécresse, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État, dans une lettre adressée à Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, dans la semaine du 26 septembre 2011. Dans ce courrier, dont AEF s'est procuré une copie, la ministre fait référence à « l'application qui semble faite de la circulaire du 31 mai dernier » aux « étudiants étrangers non ressortissants de l'UE et diplômés de grandes écoles françaises qui souhaitent travailler dans notre pays » et qui se voient délivrer un refus d'autorisation. « Ce qui devrait être en droit l'exception, serait donc en train de devenir la règle », note-t-elle.
« Au vu des éléments d'information récents, liés à la circulaire du 31 mai 2011 relative à la maîtrise de l'immigration professionnelle et au décret d'application de la loi relative à l'immigration, l'intégration et la nationalité du 16 juin 2011, la CPU (Conférence des présidents d'université), tout comme la CGE (Conférence des grandes écoles), s'inquiète du durcissement des règles applicables aux étudiants étrangers, tant sur le plan de leur entrée sur le territoire français que sur le plan de leur insertion professionnelle », indique la CPU dans un communiqué en date du 15 septembre 2011. « La CPU considère ces mesures antinomiques à l'essence même de l'université et à la politique d'attractivité des universités françaises menée dans le contexte de mondialisation. » Lors de la conférence de rentrée de la CPU, mercredi 21 septembre 2011 (AEF n°232314), Louis Vogel, son président, a qualifié « la circulaire Guéant » de « très grave » car « elle rend le séjour des étudiants étrangers très difficile, même dans le cadre de conventions ». « La France est le 3e pays d'accueil des étudiants étrangers et 40 % des doctorants sont étrangers. Ce n'est donc pas une question accessoire. »
« Il est important de faire remonter au niveau national tous les cas où vous estimeriez que les autorités administratives ont pris des décisions peu compatibles avec la loi du 24 juillet 2006 et son article 7, qui traite de la possibilité pour un étranger, dès lors qu'il a fait des études de master en France, de rester sur le sol français pour un premier emploi. Nous les rassemblerons pour évoquer la situation avec les responsables publics », écrit Pierre Tapie, président de la CGE (Conférence des grandes écoles), dans un courriel adressé à la veille de la rentrée aux adhérents de la CGE, et dont la teneur a été révélée par « Challenges », mercredi 7 septembre 2011. Dans ce message, qu'AEF s'est procuré, Pierre Tapie explique qu'il avait, conjointement avec Maurice Lévy, président de l'Afep (Association française des entreprises privées), adressé un courrier aux ministres de l'Intérieur et du Travail au mois de juillet pour « leur dire leur préoccupation » quant à la circulaire envoyée en mai aux préfets leur demandant « une interprétation très stricte des lois et décrets relatives au travail de la main d'oeuvre immigrée, et notamment des étudiants de niveau master qui souhaitent poursuivre leur formation par un premier poste en France ».