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La proposition de François Hollande de diminuer la part de l'énergie nucléaire dans le mix électrique à 50 % d'ici 2025 « se situe très au-dessus du niveau qu'il faudrait atteindre » pour une sortie du nucléaire à l'horizon 2030-2035, comme avancée par le scénario Négawatt, déclare Yves Marignac, directeur de Wise Paris et représentant de Négawatt, lors d'une table ronde sur la sortie du nucléaire - « sans point d'interrogation », précise le député EELV de Paris Yves Cochet - dans le cadre de la journée parlementaire du parti écologique, organisée lundi 10 octobre 2011 à Rambouillet (Yvelines). Cette position du candidat aux primaires socialistes conduirait « à un besoin de prolongement au-delà de 40 ans de certains réacteurs », poursuit le spécialiste du nucléaire.
Les membres de la mission parlementaire sur le nucléaire sont « convaincus d'avance » et « ne posent pas les questions qui fâchent », estime Marie-Christine Blandin, sénatrice EELV du Nord et membre de l'Opecst (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques), lors d'une table ronde sur le nucléaire organisée dans le cadre d'une journée parlementaire d'EELV, à Rambouillet, lundi 10 octobre 2011. Elle dénonce « le règne des lobbies » nucléaires sur les sénateurs et les députés. Selon elle, lors de la visite des membres de la mission à la centrale de Fessenheim, « aucun parlementaire n'a demandé l'épaisseur du radier », c'est-à-dire de la dalle du réacteur, alors que les réacteurs sont situés « sur une plaine alluviale inondable » et en « zone sismique ». L'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) a rendu un avis positif, début juillet, sur le prolongement du fonctionnement du plus vieux réacteur de France en fonctionnement, à la condition qu'EDF réponde à plusieurs prescriptions, dont le renforcement « avant le 30 juin 2013 » du radier (L'AEF n°236847).
« Nous savons désormais qu'il est techniquement possible de sortir du nucléaire, comme l'a montré le scénario de Négawatt (L'AEF n°231617). Ce qui nous manque maintenant en France, c'est la volonté politique. Sur ce point, l'exemple allemand est un modèle en matière de décision politique, car il ne permet plus aux autres forces politiques d'affirmer qu'il s'agit simplement d'une lubie des écologistes. » C'est ce que déclare Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, vendredi 30 septembre 2011, à l'occasion d'un séminaire de travail commun au parti français et au parti allemand Bündnis 90-die Grünen. Les deux forces politiques lancent une série de séminaires de travail, à Paris le 11 novembre, lors du congrès des Verts européens, puis à Berlin au premier trimestre 2012 afin « d'accroître leur coopération et approfondir leurs propositions en matière économique, énergétique, de logement et d'intégration ». De son côté, Cem Özdemir, co-président du parti Bündnis 90-die Grünen, précise que la décision allemande de sortir du nucléaire, « de facto irréversible », « a ce grand avantage de créer un climat de sécurité pour les investisseurs ».
« La sortie du nucléaire est possible dans 22 ans, à condition de commencer dès aujourd'hui », déclare jeudi 29 septembre 2011 Thierry Salomon, directeur du bureau d'études sur l'optimisation énergétique Izuba et président de l'association Négawatt. Avec la contribution « d'une vingtaine de personnes au total » mêlant « ingénieurs, universitaires, architectes et sociologues », Négawatt qui s'appuie sur un réseau de 500 adhérents a « réactualisé un exercice prospectif fait en 2003 puis réactualisé en 2006, afin de réaliser un scénario de plus en plus crédible », poursuit Thierry Salomon. Ce scénario concerne les mesures que la France pourrait prendre en 2050 afin de « passer à l'ère de l'après-pétrole ». Très attendu par l'ensemble des parties prenantes du monde de l'énergie, ce scénario joue avant tout sur les économies d'énergie, via deux leviers de « sobriété » et « d'efficacité » de la demande. Il fait également le choix de moyens de production énergétique renouvelables, réduisant « drastiquement » les sources fossiles et éliminant la source nucléaire d'ici à 2050.