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Rénovation énergétique, fortes disparités géographiques, vieillissement et appauvrissement de la population : tels sont quelques-uns des défis que devront relever les acteurs du logement en Allemagne dans les années à venir, le directeur des affaires internationales et européennes de GDW (Association fédérale des entreprises allemandes du logement et de l'immobilier), principale fédération du logement en Allemagne analyse d'Özgür Öner, dans un entretien à AEF Habitat et Urbanisme. Alors qu'en France, 1,2 million de personnes sont en attente d'un logement social, l'Allemagne a fortement taillé dans son parc social en dix ans. Le pays, qui a effectué un gros effort de construction de logements ces cinquante dernières années, bénéficie en effet d'un parc locatif privé bien fourni et attractif, qui paradoxalement s'avère souvent moins cher que le logement public, explique Özgür Öner. Toutefois, le désengagement progressif des pouvoirs publics et recentrage des politiques de delogement, transférées aux Länder, vers les plus modestes pourraient à terme s'avérer préjudiciable. « Le nombre de personnes qui rencontrent des difficultés pour se loger va continuer d'augmenter, en particulier chez les personnes âgées frappées par une baisse de revenus », estime Özgür Öner.
« Il faut absolument que le logement redevienne la pierre angulaire de notre société et ne soit plus, comme ces dernières années, la pierre d'achoppement », déclare Marc Pigeon, le président de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers), mercredi 12 octobre 2011, à l'occasion d'un colloque organisé par la FPI au pavillon Gabriel à Paris, en prévision de l'élection présidentielle et de la prochaine mandature. « Nous n'avons pas de recettes miracle mais des directions à proposer pour préparer l'avenir pour la prochaine mandature », relève Marc Pigeon, alors qu' « avec 25 % de leur budget consacré au logement, jamais les Français n'ont été aussi nombreux à avoir l'impression que leur niveau de vie s'est dégradé ». « Les gens ont perdu de la liberté à se loger et ont perdu de l'espoir. Certains peuvent être obligés de refuser un emploi, faute de logement. Les parcours résidentiels sont bloqués, l'écart entre le logement social et le logement libre étant trop important. Or le logement n'est pas seulement un bien d'équipement, c'est devenu un vecteur de cohésion sociale », argumente-t-il.
« En dépit des aléas économiques, la demande de logement est là et, avec elle, les besoins structurels de logements », souligne Olivier Mitterrand, le PDG des Nouveaux constructeurs, à l'occasion de la présentation, jeudi 29 septembre 2011, des résultats du promoteur immobilier pour le premier semestre 2011. « Tout le problème est de satisfaire [cette demande] de logements à des niveaux de prix compatibles avec la solvabilité [des acquéreurs]. Notre responsabilité est d'offrir des produits abordables » poursuit-il, en déplorant « des goulots d'étranglement pour partie artificiels » et en relevant que le taux de personnes qu'il qualifie « d'infinançables » est élevé. « Le paysage du marché du logement peut changer de manière importante en 2012 », note de son côté Fabrice Desrez, le directeur général des Nouveaux constructeurs. « Dans ce contexte [incertain], nous devons suivre les programmes comme le lait sur le feu ».
« Le message que nous portons auprès de la Commission, est que les États qui ont du logement social sont ceux qui ont su résister à la crise », explique la députée européenne Karima Delli (Verts/Alliance libre européenne), vendredi 2 septembre 2011, dans le cadre de la première université d'été des ESH consacrée à l'Europe. En effet, si « l'Union européenne n'a pas de compétence directe en matière de logement […] depuis deux ou trois ans, elle s'intéresse de plus en plus au logement », qu'il s'agisse de cohésion territoriale et de rénovation urbaine, des SSIG [services sociaux d'intérêt général] et « surtout d'énergie », souligne l'eurodéputée. Une prise de conscience, à mettre notamment au crédit de l'activisme de l'intergroupe « Urban » dont elle est la vice-présidente, estime Karima Delli. Cette journée d'échanges qui s'est tenue à Strasbourg (Bas-Rhin) en présence d'une centaine de participants a été l'occasion de faire le point sur les dossiers d'actualité (rénovation énergétique, évolution des marchés publics, définition des entreprises sociales) et les défis qui attendent les bailleurs pour la période 2014-2020 (mutualisation, développement régional).