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« Les réseaux sociaux professionnels ne répondent pas à la problématique d'emploi des candidats ni des recruteurs », indique Jean-Christophe Le Feuvre, président de Pianna HR Group, qui a sondé 2 500 candidats et 250 recruteurs français en juin 2011, sur un panel de 600 000 chercheurs d'emploi et 2 500 recruteurs. En effet, selon l'enquête, si 69,2 % des candidats se sont inscrits sur des réseaux sociaux dans le but de de trouver un emploi, seuls 20 % d'entre eux estiment avoir trouvé un travail par ce biais. En outre, les recruteurs sont conscients des limites des réseaux qui confrontent les candidats à plusieurs freins : l'aspect onéreux des fonctionnalités, même basiques, le manque de confidentialité, ou encore le fait de pouvoir être contacté par des personnes non sollicitées.
« Vous ne viendrez plus chez nous par hasard. » Le slogan emprunté à un grand groupe pétrolier français est devenu le message que souhaitent faire passer les responsables du développement RH de Sephora pour recruter et mettre en avant la marque employeur de l'entreprise. Pour y parvenir, l'entreprise a lancé durant l'été 2011 une page de recrutement intitulée « Sephora, the unique job experience » sur Facebook, une plate-forme qui succède au blog RH Sephora qui réunissait déjà 7 000 visiteurs par mois, internes et externes. « Nous voulons, dans une démarche de transparence et d'ouverture, montrer aux candidats potentiels qui nous sommes, quel est notre fonctionnement interne et notre culture, afin qu'ils nous connaissent et sachent pour qui ils postulent », indique à l'AEF Marine Voron, sa responsable du développement RH. L'entreprise compte 20 000 salariés dans le monde, dont 4 100 en France, avec 3 700 personnes en magasin et 470 au siège.
Le développement des réseaux sociaux influe fortement sur le métier de recruteur. De plus en plus, les chargés de recrutement en entreprise se transforment en chasseurs de tête. C'est le constat que dressent Isabelle Cote, responsable du recrutement et de la gestion des talents chez Dassault Systèmes, et Gabriele Silva, qui dirige chez L'Oréal une équipe internationale chargée de développer les outils de toute la communauté des recruteurs dans le monde, à l'occasion d'une table ronde organisée dans le cadre du Congrès HR, mercredi 5 octobre 2011.
« Nous utilisons les réseaux sociaux depuis environ trois ans dans nos démarches de recherche de candidats, mais ce moyen de recrutement n'est pas la panacée. Ces réseaux restent des outils complémentaires pour repérer les candidats qui nous intéressent, car nous continuons à recourir essentiellement à des moyens classiques de recrutement comme les job boards du type Monster ou encore les CVthèques », explique Selim Kharrat, consultant au sein du département économie sociale et solidaire du cabinet de recrutement Mercuri Urval. Ainsi les réseaux sociaux, bien que de plus en plus utilisés par les recruteurs, ne sont qu'un moyen parmi d'autres de repérer les talents.
La tendance actuelle consiste à « foncer sur des outils techniques qui font tous l'impasse sur la relation humaine et ne répondent pas au mal du management à la française, qui est extrêmement profond », alors même que la France est confrontée à une « crise du management », regrette Claude-Emmanuel Triomphe, directeur Europe de l'association Astrées (Association travail emploi Europe société), lors de la présentation mardi 5 juillet 2011 d'un sondage Ifop réalisé pour L'Atelier BNP-Paribas sur l'évaluation des cadres et les réseaux sociaux en entreprise. « Le salariat, ce n'est pas 'j'ai 1 000 amis dont mon patron', cela ne se passe pas exactement comme cela », il s'agit d'abord d'un « rapport de subordination », fait-il valoir. Pour David Métin, avocat spécialisé en droit social, le salarié « ne peut se faire évaluer que par son supérieur » et non par ses pairs, car « le contrat de travail revient à donner sa force de travail moyennant rémunération, il ne s'agit pas d'un contrat narcissique ».
« En 2015, un salarié sur deux en entreprise sera de la génération Y, pour un sur quatre aujourd'hui », et ces jeunes nés à partir des années 1980-1990 ont des pratiques différentes de leurs aînés : « collaboration, zapping, techno, réseau, mobilité, relations humaines, etc », fait valoir Fabrice Landois, responsable marketing opérationnel réseaux sociaux à l'Apec, lors d'une rencontre organisée avec l'Institut de la décentralisation, jeudi 23 juin 2011. « Si l'entreprise n'a pas des choses équivalentes à Facebook, il y aura des frustrations à ne pouvoir s'exprimer sur un réseau social et ça risque de créer un décalage, une cassure », souligne-t-il. Les collectivités territoriales aussi doivent prendre en compte ces nouveaux critères dans leurs politiques de recrutement, ajoute Fabrice Landois.