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« Nous n'avons pas jugé opportun de saisir la justice judiciaire, car nous considérons que les faits ne relèvent pas du pénal, mais compte tenu de leur gravité, nous avons saisi la CDBF (cour de discipline budgétaire et financière) », déclare Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes, interrogé lors de la conférence de presse présentant le rapport public thématique intitulé « Le campus de Jussieu : les dérives d'une réhabilitation mal conduite », jeudi 17 novembre 2011 (AEF n°228013). « Mais la CDBF est tout à fait à même de prononcer des sanctions contre les ordonnateurs ayant engagé des opérations que nous jugeons irrégulières. C'est aujourd'hui au parquet général de dire s'il compte donner suite », poursuit Didier Migaud.
Alors que le coût du désamiantage de Jussieu était estimé à 183 millions d'euros en 1996, puis ajusté à 681,5 millions en 2001, il est aujourd'hui chiffré à 1,85 milliard d'euros, indique la Cour des comptes dans un rapport public thématique intitulé « Le campus de Jussieu : les dérives d'une réhabilitation mal conduite », rendu public jeudi 17 novembre 2011. Le « délai de désamiantage du site » (fixé à trois ans en 2001, puis repoussé jusqu'au 31 décembre 2010) « n'a pas été respecté » puisque les derniers travaux de désamiantage devraient s'achever fin 2011. La réhabilitation des bâtiments, elle, devrait se poursuivre jusqu'en 2015, « soit 20 ans après son lancement ». Ce rapport fait suite à un premier contrôle de la Cour mené en 2004 qui avait donné lieu à une insertion dans le rapport public annuel 2005 (AEF n°410656). « En 2005, soit six ans après le début des travaux, nous avions déjà alerté sur les dérives de délais, de coût et l'absence de pilotage. Aujourd'hui, après un audit approfondi, nous faisons hélas les mêmes constats, amplifiés, nos recommandations n'ayant pas été suivies », explique à AEF Jean Picq, président de la troisième chambre de la Cour des comptes. « Devant l'ampleur des défaillances constatées », la Cour des comptes a décidé de « saisir la Cour de discipline budgétaire et financière de certains faits constatés et a transmis le dossier au parquet général à cette fin », est-il précisé dans le rapport.
« Un an après la signature du PPP (partenariat public-privé) de l'université Paris-Diderot (Paris-VII), nous posons la première pierre. Il s'agit d'une coopération exemplaire ! », se félicite Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, vendredi 21 janvier 2011, à l'occasion d'un déplacement sur la Zac rive-gauche dans le 13e arrondissement de Paris. « Il ne suffit pas d'augmenter les moyens pour avoir des résultats, c'est pourquoi nous avons eu recours à un PPP. Regardez Jussieu, entièrement géré par le public : sept ans de retard. Paris-Diderot, avec un PPP, en 18 mois, c'est bouclé. Je crois que ça donne à réfléchir ! », poursuit la ministre.
L'inauguration de la tour centrale de Jussieu est « le symbole de l'incurie des pouvoirs publics et de l'absence de priorité aux questions de santé publique et de sécurité », estime le comité anti-amiante de Jussieu, lundi 22 juin 2009 (L'AEF n°296618). Selon lui, l'inauguration « se fait en passant sous silence les victimes et les personnes exposées » à l'amiante. Pour le comité, le slogan imprimé sur toutes les fenêtres de la tour (« l'avenir est un présent que nous fait le passé ») est « particulièrement mal venu » car « l'avenir que le passé réserve aux occupants de Jussieu, c'est plusieurs dizaines de décès par cancer dus à l'amiante ».
La "rénovation intégrale du campus" de Jussieu "devrait être achevée pour la fin 2011", déclare Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, hier, mardi 23 octobre 2007. Elle répondait à une question du député Philippe Vitel (UMP, Var). L'IVS (Institut de veille sanitaire) a en effet révélé que 5 chercheurs étaient morts suite à une exposition passive de dix à trente-cinq années à l’amiante sur le site de Jussieu.