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La création en Île-de-France d'une tarification unique sur le réseau régional de transports en commun est « une incitation à l'étalement urbain », estime Jean Sivardière, président de la Fnaut (Fédération nationale des associations d'usagers de transports), interrogé mercredi 16 novembre 2011. Cécile Duflot, qui préside le groupe EELV d'Île-de-France, menace de ne pas faire voter le budget 2012 de la région si Jean-Paul Huchon, président (PS) de la collectivité, n'applique pas cette promesse de campagne faite au nom de l'équité sociale et territoriale. La région est actuellement partagée en cinq zones au sein desquelles la tarification est croissante selon l'éloignement par rapport à Paris. La région ne peut adopter son budget si le groupe EELV, qui pèse 51 membres dans la majorité, ne suit pas.
Le CAS (Centre d'analyse stratégique) formule plus de 80 recommandations pour réduire les « aides publiques dommageables à la biodiversité » dans un rapport rendu public vendredi 21 octobre 2011 et remis la veille à la directrice de cabinet de la ministre du Développement durable Nathalie Kosciusko-Morizet. Dans ce cadre, « le sujet le plus important » aux yeux du président du groupe de travail dédié (1), et maître de conférences à l'École polytechnique, Guillaume Sainteny est « l'artificialisation de l'espace ». « On est sur un sujet majeur, clairement anti-développement durable » qui entraîne « le recul de la biodiversité » et qui « pose aussi des problèmes sociaux ». S'il reconnaît que le problème est « compliqué parce qu'on a un problème de logements en France », il estime qu'on « peut le résoudre sans construire n'importe où ». Il se félicite notamment de la réforme de la fiscalité sur l'urbanisme votée dans le cadre du collectif 2010.
« Le développement périurbain majoritairement non maîtrisé, qualifié d'étalement urbain, induit une faible densité démographique dont les corollaires principaux sont une forte consommation d'espaces naturels ou agricoles, la multiplication des déplacements pendulaires et une lourde infrastructure de voies et de réseaux. Les conséquences de ce phénomène, en termes d'émissions de gaz à effet de serre, de vulnérabilisation des territoires face aux impacts des changements climatiques ou de ségrégation sociale, ne sont pas soutenables. » C'est ce qu'indique le RAC (réseau action climat), réseau expert du changement climatique, dans son rapport intitulé « Étalement urbain et changements climatiques : état des lieux et propositions », publié le 19 août 2011.
« Il y a une émergence du poids de la ville dans l'organisation de nos territoires. Le pouvoir territorial est en train de s'organiser autour de quelques grandes villes. La France rattrape son retard en la matière sur les autres pays européens qui l'ont compris depuis longtemps », explique Alain Cottalorda, maire (PS) de Bourgoin-Jalieu et président de la communauté d'agglomération Porte de l'Isère (1), à l'occasion des septièmes Rencontres nationales des Scot. « Nous sommes condamnés à la complexité, à la superposition des territoires de décision », observe-t-il lors d'une table ronde sur la gouvernance des projets de territoire, jeudi 30 juin 2011. Confrontés à un préfet qui ne souhaitait pas que le Scot auquel participe son intercommunalité dépasse la frontière du département, les élus ont trouvé la parade avec l'inter-scot. Un « avatar » qui a permis de « dépasser des limites peu efficientes » et qui a « fait la preuve de son utilité », assure Alain Cottalorda.
Convaincre les bailleurs de remettre des logements sur le marché en centre-ville afin d'y installer des familles : tel est l'objectif de l'étude « Localisation de l'habitat et pratiques de déplacements » rendue publique mercredi 8 juin 2011 et réalisée par l'économiste des transports Jean-Marie Beauvais pour le compte de la Fnaut (Fédération nationale des associations d'usagers des transports) (1). « Les résultats de cette recherche exploratoire montrent l'intérêt pour les ménages comme pour la collectivité d'opérations telles que l'Opah [opérations programmées d'amélioration de l'habitat] », souligne Jean Sivardière, président de l'association qui milite depuis des années pour l'endiguement de l'étalement urbain. La recherche met en évidence une forte baisse de la longueur moyenne des déplacements quotidiens et de l'usage de l'automobile, donc des dépenses en carburant, de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre, résume Jean-Marie Beauvais.
« L'étalement urbain est aujourd'hui le produit d'un consensus entre les agglomérations, qui n'en veulent plus au nom du développement durable, et les communes rurales qui sont contentes d'accueillir de nouveaux habitants », résume Jean-Charles Castel, chef du groupe « observation urbaine » au Certu (Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques). « C'est un phénomène difficile à arrêter ». Selon le spécialiste, le « discours anti-étalement urbain » porté par les agglomérations, les agences d'urbanisme et d'architectes a contribué, en restreignant l'offre constructible située aux frontières des agglomérations, à repousser toujours plus loin des centre-villes la construction, alors que la maison individuelle reste un moyen privilégié pour des ménages modestes de concilier confort et surface. Dans un entretien à AEF Habitat et Urbanisme, Jean-Jacques Castel revient sur les causes de l'étalement urbain et de son « aggravation » et esquisse des pistes pour inverser la tendance.
« Le périurbain est vécu depuis trente ans comme une malédiction, on l'a déploré au lieu de l'organiser. On pense en France qu'il y a une mission d'intérêt à lutter contre le périurbain, mais ce n'est pas aussi simple », explique à AEF Habitat et Urbanisme Arnaud Bouteille, gérant-directeur général du promoteur Fiderim, vendredi 19 novembre 2010, en marge d'un colloque de l'Adef (Association des études foncières), intitulé « Repenser le périurbain ». « Aujourd'hui, le problème est surtout que le discours dominant fait de la densité le remède à tous les maux (…) Contrairement à ce qu'on dit, l'étalement urbain est du point de vue économique, un mécanisme très logique », assure Jean-Charles Castel, chef du groupe Observation urbaine au Certu (Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques) et animateur de la table-ronde sur le « coût de l'étalement urbain ».