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« Pour la première fois depuis sa création, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a décidé d'utiliser la procédure d'urgence […] et de faire paraître au Journal officiel des recommandations propres au centre pénitentiaire de Nouméa, appelé Camp Est », indique le CGLPL, mardi 6 décembre 2011 (AEF Sécurité globale n°226503). Dans des recommandations relatives à ce centre pénitentiaire, il estime que « ce qui a été observé lors d'une visite inopinée, par les quatre contrôleurs présents dans l'établissement du mardi 11 au lundi 17 octobre 2011, relève, par son ampleur, d'une violation grave des droits fondamentaux ». Selon le CGLPL, « l'état et le fonctionnement du centre pénitentiaire sont apparus comme portant atteinte de manière grave aux droits des personnes qu'il héberge et le personnel […] est, d'évidence, épuisé et inquiet devant l'absence de perspective d'avenir de l'établissement ».
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« On ne saurait passer sous silence les lourds inconvénients qui résultent, tant pour les personnels que pour les personnes détenues, de 'l'industrialisation de la captivité' à laquelle il est procédé depuis de longues années, en particulier par l'accroissement des capacités de chaque établissement, quels que soient les choix architecturaux ». C'est ce qu'affirme le Contrôleur général des prisons, suite à la présentation par le garde des Sceaux du projet de loi de programmation relatif à l'exécution des peines qui prévoit notamment d'augmenter la capacité moyenne des établissements de 532 à 650 places, mercredi 23 novembre 2011 (AEF Sécurité globale n°227546).
« Les nouveaux établissements pénitentiaires ont apporté aux détenus non pas un confort supplémentaire, mais le confort nécessaire, indispensable qu'ils n'avaient pas toujours auparavant », affirme Philippe Combettes, sous-directeur des personnes placées sous main de justice au sein de l'administration pénitentiaire, vendredi 21 octobre 2011 à Nantes. « C'est une évolution et notre pays doit en être fier. Elle n'est pas suffisante et doit se poursuivre, mais nous ne pouvons pas la nier. » Il répondait, lors d'un atelier organisé dans le cadre de la Convention nationale des avocats consacré à « la situation pénitentiaire », à Xavier Dupont, secrétaire général du CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté), selon lequel les nouveaux établissements « occasionnent un certain nombre de perturbations fortes, même s'ils apportent un confort supplémentaire ». Philippe Combette indique que « l'administration pénitentiaire est sensible aux remarques du CGLPL et peut faire évoluer les établissements pénitentiaires dans leur nouvelle conception », mais souligne qu'il ne « faut pas oublier d'où nous venons ».
« La prison en 2011 n'a pas la faculté de réinsérer les personnes », affirme le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, lors du colloque organisé par la Farapej (Fédération d'associations pour se former, réfléchir et agir sur la prison et la justice) à l'occasion des 20 ans de la fédération dans les locaux parisiens de l'École nationale de la magistrature, samedi 15 octobre 2011. « Par conséquent, la prison ne sert à rien pour les gens qui y sont », ajoute-t-il devant une cinquantaine de personnes. L'important pour l'administration pénitentiaire est, selon le contrôleur général, de « récupérer quelqu'un le premier jour et de le maintenir en vie jusqu'au dernier jour. En dehors de cela, pas d'autres objectifs ». La prison ne donne « aucune perspective » et ainsi « s'auto-entretient ». Il souligne que l'on « sait que la prison doit résinsérer, mais on y pense quand on a fait tout le reste, c'est à dire presque jamais. Les Spip (services pénitentiaires d'insertion et de probation) aujourd'hui sont complètement démobilisés parce qu'ils n'ont plus le temps de rien faire ».
« Je n'ai aucun parti pris contre les partenariats public-privé, mais ils vont grever très lourdement le budget du ministère de la Justice pour de longues années. » C'est ce qu'affirme le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, lors de son audition par la commission des Lois de l'Assemblée nationale, mercredi 25 mai 2011. Il affirme par ailleurs que « lorsqu'une partie des tâches de gestion sont confiées au privé, certains chefs d'établissement ont trop tendance à se désintéresser des questions des cantines, de l'accueil des familles, de l'entretien ». Par conséquent, « la totalité de la gestion de l'établissement ne relève plus de personne. Pourtant, il faut bien qu'il y ait quelqu'un pour garder une vue d'ensemble. Il y a là un risque », précise-t-il, soulignant que cette gestion en partenariat public-privé est prévue pour les nouveaux établissements annoncés par le ministre de la Justice début mai 2011 (AEF Sécurité globale n°241653).
« La déshumanisation progressive dans les centres pénitentiaires rend la réinsertion beaucoup plus difficile. Nous mettons en garde les pouvoirs publics et le gouvernement contre une industrialisation de la captivité », affirme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, lors de la présentation du rapport annuel 2010, mardi 3 mai 2011. « Si la socialisation n'est plus assurée, la réinsertion sera moins garantie », souligne-t-il, indiquant que les nouveaux centres pénitentiaires ont pour but de « regrouper le maxium de personnes dans quelques endroits privilégiés. On met l'accent sur les conditions de sécurité, le béton, les barbelés, la vidéosurveillance, on diminue le contact ». Le Contrôleur général propose « 67 pistes de progrès à engager pour la prise en charge des personnes privées de liberté ».