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Le Conseil d'administration de l'Erafp (Établissement de la retraite additionnelle de la fonction publique) qui s'est réuni le 15 décembre 2011 a voté une augmentation de la valeur d'achat et de service du point de retraite du régime additionnel de la fonction publique pour 2012 de 1,7 point, soit le montant de l'inflation prévu pour cette année. Cette proposition a été présentée par les huit représentants des syndicats de la fonction publique présents au CA (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa). Le conseil a dans un premier temps rejeté la proposition initiale qui lui était présentée par la direction du régime en accord avec la tutelle et visant à augmenter la valeur d'achat et de service du point (l'évolution des valeurs d'achat et de service du point étant identiques depuis 2009) de +0,5 %. Les représentants des organisations syndicales qui ont bénéficié de l'appui des employeurs territoriaux pour rejeter cette proposition ont fait valoir qu'une telle évolution entraînerait une perte de pouvoir d'achat de -1,2 % sur les points déjà acquis. Les valeurs de service et d'achat du point augmentent de 0,5 % depuis 2010, soit un écart de plus d'un point avec l'évolution des prix (le taux d'inflation étant de 1,5 % en 2010 puis 2,2 % prévu en 2011).
Selon les informations recueillies par l'AEF c'est le 2 décembre 2011 que sera installé le nouveau conseil d'administration de l'Erafp. Peu de changements sont à signaler hormis le fait que Pierre Mayeur, directeur de la Cnav, succédera à Jean-Jacques Marette, directeur général du GIE Agirc-Arrco,, sur l'un des trois postes réservés aux personnalités qualifiées. En revanche, la continuité sera assurée au sommet puisque le décret du président de la République reconduisant Jean-François Rocchi dans la fonction de président qu'il occupe depuis 2008 est paru le 9 novembre 2011 au journal officiel. On note cependant que la dernière réunion du conseil remonte au 26 mai 2011 et que l'Erafp était dépourvu depuis cette date de conseil d'administration. En pleine crise financière, alors que cet organisme est un organisme de placement important, la situation est pour le moins inattendue.
La CFDT rappelle son attachement au Rafp, « régime par points créé par la réforme de 2003, qui permet aux fonctionnaires et aux employeurs publics de cotiser sur les indemnités et primes jusqu'alors exclues de toute prise en compte pour la constitution des droits à la retraite » dans un communiqué publié ce mardi 22 février 2011 au terme d'une entrevue avec Georges Tron, secrétaire d'État chargé de la Fonction publique. Pour autant, la CFDT déplore « les problèmes de pilotage rencontrés par l'établissement gestionnaire ». « Depuis 2008, explique-t-elle, les administrateurs sont trop souvent mis devant le fait accompli par la direction. À titre d'exemple, le faible taux de revalorisation de la valeur du point de retraite s'avère d'autant plus critiquable et illégitime, selon elle, que sa détermination n'a pas été précédée d'un véritable débat au conseil d'administration ».
Le débat ouvert entre la CFDT et les gestionnaires du Rafp, le 17 décembre 2009(AEF n°279043), tombe à pic. Alors que les experts s'interrogent sur les mérites comparés des modes d'acquisition des droits à la retraite (annuités, points ou « comptes notionnels ») et qu'un rapport doit être remis le mois prochain par le COR aux parlementaires, la polémique engagée dans la fonction publique montre que l'avantage de simplicité, voire de plus grande transparence, parfois accordé aux systèmes par points n'est qu'apparente. En tout cas, le choix d'une valeur de point relève toujours d'un choix entre deux approches contradictoires : doit-on privilégier les jeunes génération d'actifs au nom de « l'équité intergénérationnelle », auquel cas le prix d'achat du point ne doit augmenter que modérément ? Donne-t-on la priorité aux retraités ? A ce niveau, le choix n'est pas seulement technique. Il est évidemment hautement politique.