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Emmanuelle Wargon, secrétaire générale des ministères sociaux, se déclare partisane d'une « fongibilité au maximum de nos possibilités ». Elle répond ce mercredi 25 janvier 2012, dans le cadre d'un Café Nile, à une question de Gérard Viens, professeur au département management de la Santé de l'Essec, qui se demande si l'octroi, dès le départ, aux ARS d'une dotation calculée en fonction du coût actuariel de la population desservie n'aurait pas mieux répondu aux objectifs des agences régionales de santé. « Être dans la transversalité et dans le décloisonnement », telle est la feuille de route des directeurs d'ARS qui ont chacune à décliner 20 objectifs dans leur région indique la secrétaire générale qui explique réunir un vendredi sur deux les directeurs des ministères sociaux (DSS, DGOS, DGCS, etc) ainsi que le directeur de la CNSA et de l'Uncam pour « veiller à la bonne articulation de nos politiques ».
« Pour poursuivre le travail de décloisonnement » entre le sanitaire et le médico-social, mené par les ARS, la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot se prononce clairement pour des Ordam (Objectifs régionaux de dépenses d'assurance maladie) afin de mettre les agences « en situation de responsabilité sur l'ensemble des crédits qui transitent par elles ». Le FIR est « une première étape » dans ce sens. L'ancienne ministre de la Santé s'exprimait à l'occasion des « 1ères rencontres santé » organisées, jeudi 19 janvier 2012, par la BPCE (1) et consacrées à l'impact de loi HPST sur le territoire. Également invité à s'exprimer, le député Yves Bur (UMP, Bas-Rhin) a rappelé les contraintes financières qui pèsent sur le secteur et la difficulté toujours plus grande de faire des économies : « l'optimisation du parcours de santé est une source d'économies nécessaire. La loi HPST est l'outil de cette optimisation : il faut garantir à chaque malade qu'il soit pris en charge là où son état de santé l'exige ». Mais il a mis en garde contre le risque de « gosplan sanitaire » qui guette les ARS si l'installation de ces agences n'aboutissait qu'à une « réforme administrative », faut de « pilotage actif ».
Le programme régional de prévention de la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), lancé début 2011 avec le soutien de l'ARS-Lorraine, fera l'objet d'un « bilan » le 3 février 2012 en comité de pilotage, pour « évaluer l'adhésion des professionnels de santé et des patients, en vue d'une adaptation et de son éventuelle extension » indique à AEF Annick Dieterling, chef du département « promotion de la santé et prévention » de l'ARS-Lorraine. La région est l'une des plus concernées par cette affection, le taux de mortalité régional dépassant de 50 % le taux national (17 décès pour 100 000 habitants en Lorraine, 11 pour 100 000 habitants en France). « On note en moyenne 422 décès par an par BPCO (1), ces chiffres étant probablement sous-estimés du fait du nombre élevé de malades non diagnostiqués. L'année 2011 a surtout été consacrée à la sensibilisation et à la formation des médecins au dépistage de la BPCO », précise le docteur Annick Dieterling.
« Malgré tous les dispositifs que nous avons mis en place, la situation reste critique, dans beaucoup de zones rurales », indique à AEF Françoise Tenenbaum, qui représente le conseil régional de Bourgogne à la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA), où elle a été élue présidente (AEF n°261147). Docteur en géographie de la santé, l'élue (PS) s'interroge sur les nouveaux moyens à déployer pour maintenir une offre sanitaire dans les régions à dominante rurale, comme la Bourgogne. Dans une interview publiée par Les Échos (édition de vendredi 9 et samedi 10 décembre 2011), elle suggère de faire appel aux vétérinaires pour, en cas d'urgence, pallier la pénurie des professionnels de santé, une solution qu'elle qualifie dans l'entretien qu'elle accorde à AEF jeudi 22 décembre 2011 « d'extrême ».
Deux regards simultanés orientés l'un sur l'efficience, l'autre sur l'impact sur la santé des personnes atteintes de pathologies mentales, sont posés par la Cour des comptes et le HCSP (Haut conseil de la santé publique) qui publient, mardi 20 décembre 2011, leurs travaux respectifs d'évaluation des effets du plan « psychiatrie et santé mentale » lancé en 2005. Cette publication coordonnée intervient alors qu'un nouveau plan est attendu pour le début de l'année 2012. Les deux institutions en profitent donc logiquement pour faire des recommandations. Dans son dernier rapport public thématique de l'année, la Cour des comptes formule 26 recommandations qui portent notamment sur les relations entre les ministères de la santé et de la justice s'agissant de la santé mentale dans les prisons, sur la diversification des modes de prises en charge ainsi que sur l'organisation territoriale de la psychiatrie. Elle souhaite la création d'une mission de service public de proximité spécifique à la psychiatrie et la mise en place d'une « hiérarchisation cohérente » entre l'offre de soins de proximité et les structures spécialisées « desservant des territoires plus larges » que le secteur psychiatrique. Le rapport du HCSP insiste, lui, sur la nécessité d'améliorer la continuité des prises en charge et d'intensifier les efforts en direction des enfants et des adolescents.