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Définir les compétences à acquérir lors de la formation, construire un projet pédagogique cohérent à partir de cette analyse et évaluer les acquis des étudiants. Ce sont les trois étapes de la démarche compétences détaillées pour AEF par Jean-Marc Geib, directeur de la section des formations et des diplômes à l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur). S'agissant de la diffusion de la démarche dans les universités, quasi-inexistante en 2009 (AEF n°287710), il estime que « globalement, la situation progresse », même si cela « peut prendre du temps ». « S'engager dans une démarche compétences représente pour les universités un véritable changement de culture et de paradigme », souligne-t-il. En outre, Jean-Marc Geib dit compter sur un « effet boule de neige pour faire avancer les choses » et précise que l'Aeres ne cherche pas « à normaliser des pratiques ni à proposer un modèle ».
« Après la formation professionnelle, l'école primaire, le secondaire, c'est l'université qui est désormais conquise par le régime de la compétence, à travers les référentiels de licence qui vont avoir une valeur juridique », déclare Frédéric Neyrat, maître de conférences en sociologie à l'université de Limoges et codirecteur du Gresco, le 17 janvier 2012, ajoutant que « cette conquête aurait été impensable il y a peu » (1). Il s'exprime sur le thème suivant : « La déclinaison des diplômes en termes de compétences signifie-t-elle un déclin des savoirs ? », dans le cadre d'un colloque sur la « nouvelle licence » organisé par la faculté des lettres de l'Upec (université Paris-Est Créteil) (AEF n°222177). Une soixantaine de personnes était présente, essentiellement des enseignants-chercheurs de l'Upec. Revenant sur la définition de la compétence, le sociologue explique qu'il s'agit initialement d'une notion juridique et linguistique qui regroupe les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être.
« Nous divergeons sur la méthode et l'approche adoptées par la Dgesip concernant l'élaboration des référentiels de licence [prévus dans l'arrêté du 1er août 2011 (1)]. C'est un enjeu immense qui nécessite plus de travail collectif et plus de transparence », déclare à AEF Daniel Filâtre, président de la commission formation et insertion professionnelle de la CPU. « Je veux toutefois rester optimiste et considérer qu'il s'agit probablement d'une phase d'amorçage ». La CPU a fait part de ses observations sur les projets de cinq référentiels le 18 janvier 2012 dans le cadre des auditions organisées par la Dgesip depuis le début du mois (AEF n°223488). Les référentiels de compétences doivent être présentés devant le comité de suivi licence du 26 janvier et discutés lors de la séance du Cneser du mois de février.
« La compétence asservit-elle l'université au monde professionnel, la faisant ainsi renoncer à son idéal pédagogique ? » C'est l'une des contributions au dossier « compétences ou performances ? » proposé par la revue belge « Education et formation » de décembre 2011 (1). Les auteurs de cette contribution - Marc Romainville (facultés universitaires de Namur, département éducation et technologie) et Nadine Postiaux (université libre de Bruxelles, bureau d'appui pédagogique en Polytech) - observent que l' « une des nombreuses réticences du monde universitaire à l'égard de l'introduction d'une logique de la compétence dans ses programmes a trait au fait que cette logique amplifierait à outrance la professionnalisation des études et éloignerait dès lors la formation universitaire de son idéal, conçu comme une rencontre d'un maître et d'un disciple autour d'un savoir gratuit et en construction ».
Présenter clairement les « objectifs pédagogiques » des matières, des unités d'enseignement, des années ou des cycles, pour que les étudiants puissent notamment « évaluer efficacement leurs enseignements », et mettre au centre de la formation « les besoins des étudiants ». Voici deux principes qui mériteraient de guider l'élaboration des référentiels de compétences en licence, selon la Fage, qui a présenté le 10 novembre 2011 une contribution sur les référentiels lors de la réunion du comité de suivi licence. Les premières moutures des référentiels disciplinaires (droit-économie-gestion, SHS, arts-lettres-langues, sciences-technologies, Staps) ont été débattues lors de cette séance. Prévus dans l'arrêté licence du 1er août 2011 (1), ils devraient être publiés au premier semestre 2012.
Les écoles d'ingénieurs et de management devraient « s'investir davantage auprès de leurs opérateurs de concours afin de mieux préciser quelles sont les compétences attendues à l'entrée des écoles, de vérifier si les épreuves évaluent bien les compétences attendues et, à défaut, d'expliciter les autres compétences testées, d'analyser si les compétences testées sont socialement neutres (entre boursiers et non boursiers, entre hommes et femmes) ». Voici l'une des « propositions d'actions » contenues dans le rapport du groupe de travail « compétences » de la CGE (Conférence des grandes écoles) publié le 20 octobre 2011 (1). Elles visent à « introduire ou développer » la démarche compétences dans le continuum CPGE-grandes écoles « dans le cadre d'un processus d'amélioration continue de la qualité. »
« Le concept de compétences - qu'elles soient disciplinaires, transversales ou professionnelles - est un très bon outil pour permettre que les fonctions 'formation' et 'insertion' des universités se rejoignent », déclare Claude Jolly, adjoint au chef du service de la stratégie de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle à la Dgesip, le 25 mai 2011. Il s'exprime en ouverture de l'atelier sur les compétences et la professionnalisation dans la formation organisé lors du premier séminaire national des BAIP, en marge des RUE (Rencontres universités-entreprises) 2011 (AEF n°240025). « Un diplômé a besoin d'être armé pour avoir plusieurs vies professionnelles. Cela passe par l'acquisition de savoirs fondamentaux et non d'un geste professionnel lié à une technique », poursuit-il. « Grâce à ses compétences disciplinaires, un étudiant saura par exemple distinguer les spécificités des quatre grandes périodes historiques ou résoudre une équation linéaire. Ses compétences transversales lui permettront d'exploiter des informations ou d'expliquer de façon claire un problème complexe. Enfin, les compétences dites professionnelles sont définies par le milieu professionnel car elles sont liées à la pratique du métier. Elles rendent l'étudiant directement employable. »