En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Comment est prise en compte l'orientation sexuelle en entreprise ? Pourquoi reste-t-elle « le parent pauvre » des politiques de non discrimination et de diversité ? Ce sont les questions autour desquelles se sont interrogés les participants à un colloque organisé jeudi 9 février 2012 par IMS-Entreprendre pour la cité. Quatre entreprises qui sont passées à l'action témoignent : deux en sont encore au début de leur démarche en faveur de l'orientation sexuelle (groupe Casino et Sodexo), les deux autres sont un peu plus avancées en la matière (Orange et IBM).
Plus d'un quart des salariés (28 %) et agents publics (26 %) français pensent avoir déjà été victimes de discrimination dans le cadre de leur activité professionnelle et plus d'un tiers déclarent en avoir été témoins. C'est ce que révèlent les résultats du cinquième baromètre sur la perception des discriminations au travail réalisé à l'initiative du Défenseur des droits en collaboration avec l'OIT (Organisation internationale du travail) et rendu public mercredi 25 janvier 2012 (1). Si la lutte contre les discriminations dans le monde du travail continue à être massivement perçue comme un enjeu important par 98 % des agents publics et 97 % des salariés du privé, le baromètre montre également que de plus en plus de salariés du privé ne réagissent pas ou se taisent face aux situations de discrimination dont ils sont victimes : 42 %, contre 29 % en 2010.
« Près d'un organisme sur deux estime qu'il est difficile de communiquer explicitement sur l'orientation sexuelle au travail en interne », rapporte une étude Quick-scan publiée le 9 décembre 2011 par l'Institut Randstad pour l'égalité des chances (1) et L'Autre Cercle (2). Dans ce cadre, 26 organismes publics et privés (dont EDF, la ville de Poitiers, l'agence régionale de santé d'Île-de-France…), représentant 1,7 million de salariés et agents, dont 800 000 en France, ont dressé un auto-diagnostic sur leurs pratiques concrètes de RH en matière de diversité et de non-discrimination à l'encontre du public LGBT. Le résultat montre que « faire référence à l'homosexualité reste encore largement tabou », suivant le principe « don't ask, don't tell ». « L'utilisation décomplexée au travail des termes 'homosexuel', 'gay', 'lesbienne', et 'transgenre' ne semble toujours pas entrée dans les moeurs. »
Quinze entreprises (1) de l'Hérault signent, le 25 mai 2011, une convention d'engagement en faveur des salariés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, trans). L'initiative, menée par la fondation Face Hérault et la Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon, vise deux objectifs : « garantir des droits égaux à l'égard des salariés quelle que soit leur orientation sexuelle » et « proposer un cadre propice au bien-être des salariés LGBT dans l'entreprise signataire ». Pour parvenir à ce texte, un travail de quatre mois a été réalisé par un groupe de travail. Une deuxième vague de signatures devrait intervenir dans la seconde partie de l'année, indique Maryline Comte, chargée de mission égalité à Face Hérault.
« L'homophobie est un sujet récent dans la société, et par conséquent dans l'entreprise, y compris pour les organisations syndicales », explique à l'AEF Christophe Falcoz, professeur associé à l'IAE de Lyon, après le colloque « Orientations sexuelles et emploi », organisé en partenariat avec l'Autre Cercle Rhône-Alpes (1), à l'université Lyon-III Jean Moulin, vendredi 26 mai 2011. « Les entreprises ayant obtenu le label diversité abordent forcément la question, qui fait partie des 18 critères de discrimination inscrits dans la loi et pris en compte pour l'attribution du label, notamment dans le cadre des formations. Mais la lutte contre les discriminations est surtout centrée sur le handicap, le genre, les minorités visibles et l'âge. En outre, nous ne savons pas dans quelle mesure les auditeurs de l'Afnor, chargés de l'attribution du label, prennent en compte les mesures relatives à l'orientation sexuelle dans leur évaluation. Il y a forcément des critères laissés pour compte. Je compte engager une étude sur cette problématique », annonce Christophe Falcoz.
« Près de 20 % des LGBT (lesbiennes-gays-bi-trans) considèrent que le climat dans leur entreprise ou organisation leur est hostile. » C'est l'un des résultats de l'étude sur « la vie des LGBT au travail en 2011 », réalisée par L'Autre Cercle, association nationale qui lutte contre les discriminations au travail liées à l'orientation sexuelle et l'identité de genre, rendue publique jeudi 10 février 2011. Cette étude succède à celle menée en 2006 sur le même sujet. « Le monde du travail a des progrès à faire, les chiffres de 2010 sont en stagnation par rapport à ceux de 2006 », regrette Philippe Orillac, président de l'association. L'étude a été conduite par questionnaire auto-administré en ligne, entre le 1er janvier 2010 et le 31 octobre 2010, auprès de 925 personnes (66 % gays, 26 % lesbiennes, 4 % bi, 3 % hétéros et 1 % trans). En outre, 81 % des répondants vivent dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants, 54 % sont des cadres et 27 % travaillent dans le secteur public.