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L'académie de Limoges est au niveau national celle qui doit supprimer le plus de postes dans le secondaire en proportion de ses effectifs enseignants à la rentrée 2012 : 147 postes, soit 3,4 % de sa masse salariale à ce niveau d'enseignement. Le recteur Jean Bertsch envisageait de fermer plusieurs filières en lycée ainsi que deux établissements : le lycée des métiers de Limoges, le LP du Mas Jambost, dont les formations auraient été transférées en septembre vers d'autres lycées, et l'Erea de Meymac en Corrèze. Il y a renoncé et a ouvert depuis le 26 janvier des concertations sur le devenir de ces deux établissements. Dans l'académie voisine de Poitiers, où les suppressions en collèges et lycées sont moindres (-58 emplois enseignants), la carte des formations se caractérise par une refonte des cursus post-bac et des mises en réseau d'établissement. À Bordeaux, le recteur Jean-Louis Nembrini n'envisage ni fermetures, ni mutualisations et concentre les retraits d'emplois (225 au total) dans les lycées professionnels.
L'académie de Poitiers affiche plusieurs projets de mise en réseau de collèges et lycées pour la rentrée 2012. Certains visent à favoriser les échanges pédagogiques et à mettre en commun des structures (conseils pédagogiques, comités d'éducation à la santé et à citoyenneté, CVL). D'autres, orientés vers la création de « réseaux de ressources humaines », reposent sur des équipes partagées entre collèges et lycées et « un projet pédagogique commun à l'ensemble des établissements du réseau, sur lequel le projet spécifique à chaque lycée et collège pourra s'adosser ». Cette nouvelle organisation irait de pair avec des DGH plus globalisées, qui seraient attribuées à une UPS (unité pédagogique de site), composée d'un LEGT, d'un ou deux autres lycées proches (LEGT et LP) et des collèges distants de moins de 20 kilomètres. Elle serait testée dans cinq secteurs ruraux : Melle dans les Deux-Sèvres ; Loudun et Civray dans la Vienne, Congelons en Charente et Jonzac en Charente-Maritime, où les services partagés sont très nombreux.
Maintenir le taux d'encadrement dans les écoles tout en rendant des postes dans le primaire : c'est l'équation de la rentrée 2012 affichée par les recteurs à Bordeaux comme à Poitiers ou Limoges, à l'issue des CTA, dont le dernier s'est tenu à Bordeaux lundi 30 janvier 2012 (1). Dans cette académie en croissance démographique, le recteur Jean-Louis Nembrini a choisi de supprimer des emplois, essentiellement dans les Rased, qu'il souhaite spécialiser dans la prise en charge de la grande difficulté scolaire. À Poitiers, le rectorat a réparti les 129 suppressions en trois tiers, selon le SE-Unsa : « 44 classes en moins, 44 emplois d'intervenants extérieurs en langues supprimés et 41 emplois divers pris sur les moyens consacrés aux remplacements, aux décharges de direction, aux congés de formations, aux postes adaptés, aux conseillers pédagogiques, aux Rased, aux établissements spécialisés, aux postes hors classe ». À Limoges, les 131 postes supprimés dans le primaire comprennent 121 postes d'enseignants (devant la classe et hors classe) et 10 postes d'assistants en langue étrangère.
« J'ai une inquiétude pour les lycées professionnels : il y a beaucoup de demandes, de la part des formations supérieures et des milieux industriels, mais je n'ai pas les élèves », déclare le recteur de l'académie de Grenoble, Olivier Audéoud, le 20 janvier 2012, au cours d'une conférence de presse consacrée à la prochaine rentrée. Selon le recteur, les élèves et leurs familles connaissent mal les débouchés de la voie professionnelle, dont les métiers souffrent de préjugés négatifs. « Prenons l'exemple de la chaudronnerie : désormais le travail est informatisé, beaucoup moins pénible qu'auparavant », décrit-il. « il y a un vrai problème d'explicitation, j'ai demandé à mes équipes de travailler sur le sujet », ajoute Olivier Audéoud. « Tout le monde veut faire des études générales : c'est très bien, mais il n'y a pas toujours des emplois derrière. » À la rentrée 2011, l'académie de Grenoble a accueilli 8 587 élèves en première année de la voie professionnelle, pour une capacité d'accueil de 9 108 élèves, soit 521 places vacantes (en 2010, 498 places étaient vacantes, avec 8 629 élèves accueillis pour 9 127 places).
L'académie d'Amiens perdra 490 emplois à la rentrée 2012, soit 433 postes d'enseignants, 44 postes d'intervenants (notamment en langues) et 13 postes administratifs. « Les économies réalisées par la rationalisation des postes budgétaires ne viendront pas toucher les éléments clés de la réussite scolaire », affirme le rectorat. « Face au schéma d'emploi, il faut prendre en compte la baisse d'effectifs, de nouvelles manières de travailler qui font leurs preuves, mais aussi la revalorisation des rémunérations des enseignants, ce qu'oublient souvent les syndicats », estime Jean-Louis Mucchielli, recteur de l'académie d'Amiens, lors d'un entretien accordé à AEF jeudi 19 janvier 2012.
Les établissements du Nord-Pas-de-Calais, qui devraient perdre 8 600 élèves en septembre 2012, se verront retirer 399 emplois dans le premier degré et 589 emplois dans le second degré. « L'essentiel des retraits d'emplois sera lié à un resserrement des structures dans l'optique de la prise en compte de cette diminution [d'effectifs] », affirme le rectorat. Les suppressions de postes toucheront en particulier les écoles maternelles, qui accueillent moins d'enfants de moins de trois ans, et les lycées professionnels, par un effet de la réforme du bac pro. L'académie perd aussi 32 postes administratifs. Le Snes-FSU de Lille, opposé aux décisions du rectorat, qualifie l'académie de Lille de « championne de France des plans sociaux de l'Éducation nationale ».
L'académie d'Aix-Marseille rendra 219 postes dans le premier degré pour l'année scolaire 2012-2013, « utilisera les possibilités offertes par les postes hors les classes », dont les Rased, « mais pas seulement », indique le recteur Jean-Paul de Gaudemar lors d'une conférence de presse, jeudi 19 janvier 2012. « On va regarder de plus près les brigades de remplacement et toucher un peu aussi aux Rased », poursuit-il. Il veut ainsi parvenir à « minimiser les fermetures de classe » et « consolider de manière qualitative les efforts » réalisés. « Par exemple », cite-t-il, « nous avons renforcé l'encadrement dans les écoles les plus difficiles des Bouches-du-Rhône, ce qui représente 50 postes, que nous voulons conserver. De même, nous trancherons le moins possible parmi les psychologues scolaires. »