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« Le gouvernement a joué sur un énorme effet de communication, qui a très bien réussi puisqu'on ne parle plus du tout de la question des étudiants étrangers, alors que dans les préfectures de région et de département, la situation n'a pas changé. C'est un coup de bluff ! Les étudiants étrangers qui s'y présentent se voient répondre qu'aucun nouveau texte n'a été reçu et que les services sont 'dans l'attente' », indique à AEF Fatma Chouaieb, porte-parole du collectif des étudiants étrangers en changement de statut (dit « collectif du 31 mai », en référence à la circulaire Guéant publiée le 31 mai 2011, AEF n°232183), lundi 13 février 2012, soit un mois après la communication du gouvernement concernant la rédaction d'une seconde circulaire spécifique aux étudiants étrangers (AEF n°223902). Après une manifestation ce week-end dans trois villes françaises, le collectif envisage de nouvelles actions.
Le Sénat adopte une résolution « relative au séjour des étudiants étrangers diplômés » proposée par Bariza Khiari, sénatrice PS de Paris (AEF n°228007) par 174 voix contre 139, mercredi 18 janvier 2012. Cette résolution, qui a valeur d'interpellation politique, énonce le souhait que « le gouvernement prenne en compte, pour mener sa politique migratoire, les nécessités du rayonnement international de la France ainsi que l'importance des étudiants étrangers dans la croissance future de l'économie française, dans la diffusion de la culture française, ainsi que dans la vitalité de la recherche de la France ». Elle « invite le gouvernement à respecter la lettre et l'esprit de l'article L.311-11 du Ceseda (code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile) », qui rappelle les modalités de l'APS (autorisation provisoire de séjour).
« La publication de ce nouveau texte est un premier pas en avant, mais cela ne suffit pas à rassurer les parties prenantes », indique Fatma Chouaieb, porte-parole du « Collectif du 31 mai », contactée par AEF au lendemain de l'envoi aux préfets de la nouvelle circulaire sur les autorisations de travail pour les étudiants étrangers en France par trois ministères (1) (AEF n°223902). « Le texte met beaucoup trop l'accent sur la procédure de l'APS (autorisation provisoire de séjour, prévue à l'article L.311-11 du Cedesa (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile), reprend Fatma Chouaieb, alors que c'est une procédure qui n'est pas sollicitée par les étudiants étrangers et qui n'est pas voulue par les entreprises. Dans le cas des étudiants étrangers, la procédure les oblige à s'inscrire dans une 'perspective de retour dans leur pays d'origine' et dans le cas des entreprises, elles ne souhaitent pas embaucher quelqu'un pour une durée qui quoiqu'il arrive ne pourra pas dépasser au maximum un an et demi. »
« La nouvelle circulaire répond point par point à toutes les propositions présentées par les trois conférences », indique à AEF Louis Vogel, président de la CPU, jeudi 12 janvier 2012, à la lecture de la nouvelle circulaire sur les autorisations de travail pour les étudiants étrangers en France, envoyée ce même jour aux préfets par les ministères concernés (1), et qu'AEF s'est procurée. « Je tiens à souligner la qualité de la concertation et de l'écoute des différents ministères », souligne Louis Vogel. « Tout ce qu'il était possible de faire dans le cadre d'une circulaire a été fait, sachant qu'on ne pouvait toucher ni au décret, ni à la loi. Cela ne veut pas dire qu'il ne reste rien à faire en matière de travail des étudiants étrangers, notamment ceux du premier cycle pour lesquels il y a aussi des questions d'insertion professionnelle à traiter. La loi doit être modifiée. Mais j'espère que cette nouvelle circulaire permettra d'effacer la mauvaise impression laissée par la première. »
Tout en reconnaissant les « évolutions positives » que constitue le texte de circulaire complémentaire qui leur a été soumis le 4 janvier 2012 par les trois ministères concernés (1) dans le but de « dissiper tout malentendu » concernant l'emploi des « diplômés étrangers hautement qualifiés » en France (AEF n°224493), la CGE, la Cdefi et la CPU formulent, mercredi 11 janvier 2012, une série de recommandations pour améliorer ce texte. Dans une lettre que les trois conférences ont envoyée aux ministres mardi 10 janvier, et qu'elles ont rendue publique le 11 janvier, elles écrivent notamment que « la circulaire devrait insister davantage sur le fait que l'article L311-11 [du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile] permet la délivrance du titre de séjour pour première expérience professionnelle à tous les diplômés étrangers disposant d'un contrat ou d'une promesse d'embauche en adéquation avec leur formation, et, moyennant un certain seuil financier, correspondant à leur niveau. »
« Il faut retirer cette circulaire [du 31 mai]. Elle est une blessure dans l'identité nationale de la France » et « une atteinte considérable à l'idée même de la France », estime Vincent Peillon, en charge de l'éducation, de la jeunesse, de l'enseignement supérieur et de la recherche dans l'équipe de campagne de François Hollande, candidat du PS pour l'élection présidentielle de 2012 (AEF n°228123 et ). Il s'exprime au micro de France Inter, jeudi 5 janvier, au lendemain de l'annonce d'une circulaire complémentaire sur les étudiants étrangers (AEF n°224493) par les trois ministres concernés (1). Vincent Peillon dénonce une conception « étriquée » de la France et rappelle que le pays a besoin des étudiants étrangers « 'à haut potentiel', mais des autres aussi ».