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« Dans les établissements ultra-ghettoïsés, il est complètement chimérique de croire qu'on peut ré-attirer d'autres populations. Dans ce cas, la fermeture peut être une hypothèse », avance Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, à l'occasion d'une intervention intitulée « les effets de l'assouplissement de la carte scolaire en éducation prioritaire » à l'occasion d'une réunion de l'OZP, le mercredi 7 mars 2012. Si l'option de la fermeture est retenue, « les élèves peuvent être re-dispatchés vers d'autres établissements, voire d'autres quartiers, comme en Angleterre », développe-t-il, soulignant toutefois que « cette solution ne règle pas les problèmes sociaux ». Le SNPDEN avait réalisé en mai 2010 une « enquête de ressenti » auprès de chefs d'établissement sur les effets de l'assouplissement de la carte scolaire (AEF n°269530).
« L'assouplissement de la carte scolaire n'a pas profondément bouleversé les grands équilibres de l'enseignement secondaire en France. On constate en effet que bien qu'en forte augmentation depuis la rentrée 2007, les dérogations accordées à l'entrée en sixième et à l'entrée en seconde restent trop peu nombreuses pour avoir eu des effets détectables à l'échelle nationale, qu'il s'agisse de la répartition des effectifs scolaires, de la répartition public/privé ou encore de la composition sociale des établissements d'enseignement », écrivent Gabrielle Fack et Julien Grenet, chercheurs au Cepremap (centre pour la recherche économique et ses applications) dans le « rapport d'évaluation de l'assouplissement de la carte scolaire », daté d'octobre 2011 et dont AEF a eu copie (1). Cependant, les chercheurs constatent que « la réforme de 2007 a contribué à accentuer l'évitement des collèges les plus difficiles. »
L'Observatoire des zones prioritaires liste jeudi 19 janvier 2012 onze propositions sur l'éducation prioritaire en vue de l'élection présidentielle. Il estime que si « l'éducation prioritaire, là où elle a réellement fonctionné, a réussi des avancées remarquables », « le manque de continuité, l'absence de pilotage national et de véritable gestion des ressources humaines et le désinvestissement du champ de la pédagogie ont dans de nombreuses zones réduit la politique d'éducation prioritaire à l'attribution de moyens supplémentaires, utilisés pour faire baisser les effectifs des classes ». « Elle a donc peu d'effets positifs susceptibles de contrebalancer l'effet de stigmatisation », juge-t-il.
« On ne pourra pas supprimer ni le programme Éclair ni les internats d'excellence du jour au lendemain malgré le coût exorbitant des derniers. Ils n'ont pas vocation à perdurer mais nous n'avons pas encore arbitré sur les délais », explique, mercredi 18 janvier 2012, Bruno Julliard, secrétaire national du PS pour l'éducation. Il s'exprime à l'occasion d'une rencontre organisée par l'OZP et intitulée « Présidentielle. Cinq partis politiques face à l'éducation prioritaire ». Cette rencontre réunissait aux côtés de Bruno Julliard, Sylvain Canet, responsable de la commission nationale éducation du MoDem, Jacques Grosperrin, député (UMP, Doubs) et secrétaire de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional d'Île-de-France en charge des lycées pour le PCF et Olivier Masson, responsable du colloque national EELV sur l'éducation à Lille en mai 2011.
« Deux éléments du fonctionnement de l'éducation prioritaire méritent de préfigurer le fonctionnement de l'ensemble des écoles et collèges : la continuité des apprentissages en français et mathématiques entre l'école et le collège et le travail collectif des enseignants », indique à AEF, mardi 13 décembre 2011, Marc Douaire, président de l'OZP. L'association organisait samedi 10 décembre 2011 « un séminaire des pilotes de l'éducation prioritaire qui a réuni 28 responsables de terrain [principaux, IEN, IA-IPR] pour de libres échanges entre professionnels, mais aussi pour s'interroger sur l'avenir de l'éducation prioritaire ». Marc Douaire constate tout d'abord « une fluidité des apprentissages entre l'école et le collège ». « Il convient même de s'interroger : est-ce que nous ne sommes pas dans le cadre de l'école du socle commun ? Sur le terrain, un diagnostic local est engagé en réseau. Si on observe des difficultés de langage par exemple, des enseignants référents peuvent intervenir en maternelle », illustre-t-il.
« La fonction de préfet des études, comme d'ailleurs l'ensemble du dispositif Éclair, reste très centrée sur le second degré et ne prend en compte que marginalement la liaison interdegrés et la recommandation de donner la priorité à l'école primaire (maternelle comprise) qui fait consensus chez les observateurs et dans les rapports officiels nationaux ou internationaux », regrette l'OZP, jeudi 8 décembre 2011. L'observatoire des zones prioritaires réagit à la publication par le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, d'un vade-mecum sur les missions du préfet des études au sein du programme Eclair (AEF n°226340). L'association ajoute que ce document « passe totalement sous silence le rôle essentiel tenu jusque-là par les autres acteurs spécifiques à l'éducation prioritaire, que le bilan des RAR effectué par le MEN avait pourtant souligné, notamment pour les professeurs référents » (AEF n°251494).