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« Dans tous les lycées de France, quels qu'ils soient, une part des élèves de terminale devront aller dans les classes préparatoires aux grandes écoles sans qu'il y ait de système particulier », indique François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle dans une interview enregistrée lundi 26 mars 2012 pour LCP (La chaîne parlementaire), reprenant une idée déjà avancée lors de son discours à Strasbourg le 16 mars dernier (AEF n°218956). Précisant que cette mesure pourrait concerner « 5 % à 6 % des élèves », le candidat n'a pas souhaité utiliser le mot de « quota ». « Aujourd'hui il y a plus de 100 lycées généraux qui n'envoient pas de bacheliers en prépa » et sur les 2 200 lycées de France, « plus de 400 lycées envoient moins de 5 % de leurs bacheliers en CPGE », justifie Bruno Julliard, en charge de l'éducation dans l'équipe de campagne de François Hollande, contacté par AEF.
« Tout se passe comme si le système éducatif français fonctionnait comme une 'colonne à distiller' avec des mécanismes d'élimination plus ou moins implicites qui sont à l'œuvre très en amont de l'entrée dans le supérieur, dès l'école primaire. » C'est ce qu'écrit Salima Saa, présidente de l'Acsé (agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité de chances), dans un « rapport sur l'ouverture sociale dans l'enseignement supérieur » remis mardi 20 mars 2012 à Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (AEF n°222724). « La massification de l'enseignement scolaire et supérieur, dans les modalités où elle a été réalisée, aurait (…) eu comme effet pervers, un creusement des écarts », fait-elle observer, après avoir indiqué que « l'accès plus fréquent à l'enseignement supérieur est allé de pair avec la différenciation sociale des classes préparatoires aux grandes écoles d'un côté, des filières universitaires de l'autre ». Elle souligne qu'aujourd'hui, « à l'entrée en 6e, 45 % des élèves sont des enfants d'ouvriers ou d'employés, ils ne sont plus que 36 % parmi les bacheliers, 20 % parmi les bacheliers généraux avec mention et seulement 13 % à entrer en CPGE ». Rappelant que ce rapport a pour objectif de « proposer des pistes d'action pour donner à tous une chance de réussite », Salima Saa insiste sur la nécessité de « passer à l'étape supérieure ». Évoquant les « cordées de la réussite », les « internats d'excellence » ou « les classes préparatoires aux concours administratifs intégrés » qui ont « fait leurs preuves », elle écrit : « Passer à l'étape supérieure implique une généralisation des publics ciblés à l'échelle du pays. »
« Je rétablirai un fonctionnement plus équitable de la sectorisation scolaire car, comme je veux combattre les ghettos en termes de logements, je veux aussi lutter contre les ghettos scolaires qui se sont, hélas, reconstitués », déclare François Hollande, candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai 2012, dans un discours dédié à « la politique de la ville » à Strasbourg (Haut-Rhin) vendredi 16 mars 2012. L'assouplissement de la carte scolaire s'était trouvée au cœur de la campagne présidentielle de 2007 (AEF n°386590, AEF n°388261 et AEF n°386655).
« La CGE commence son road show auprès des candidats à la présidentielle », annonce Pierre Tapie, président de la CGE (Conférence des grandes écoles), lors d'une conférence de presse de présentation de 20 propositions « pour une société de la connaissance et de la compétence », mardi 14 janvier 2012. Le document dresse un constat et inclut des propositions pour l'enseignement supérieur et la recherche, ainsi que pour l'enseignement primaire et secondaire. De façon générale, Pierre Tapie parle de « propositions lourdes » et admet ne pas être « sûr que certaines soient cosignables par la CPU ». La CGE propose notamment d' « augmenter d'un point de PIB les dépenses de l'enseignement supérieur et de la recherche (20 milliards d'euros) sur dix ans ». « Ce n'est pas provocateur, affirme Pierre Tapie, cela revient à consacrer 0,1 % du PIB supplémentaire chaque année ». « Cet effort doit être partagé équitablement par la puissance publique, les entreprises et les familles », soit sept milliards d'euros pour chaque catégorie, détaille-t-il.
Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, annonce le lancement d'une « mission sur la relance de l'ascenseur social par l'enseignement supérieur », dont il confie la responsabilité à Salima Saa, présidente de l'Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances) et secrétaire nationale de l'UMP en charge du développement urbain, vendredi 27 janvier 2012. Cette mission « vise à identifier les freins à l'ascension sociale et à proposer des solutions pour la relancer ». Accompagnée de Claude Boichot, inspecteur général de l'Éducation nationale, correspondant de la médiatrice de Paris et auteur du rapport de 2009 sur les CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), Salima Saa devra explorer « toutes les pistes d'amélioration possibles » et procéder « à de nombreuses auditions et déplacements de terrain ». Elle remettra ses propositions au ministre début mars, précise le MESR.
« Le gouvernement souhaite franchir une nouvelle étape [dans le dispositif des 'cordées de la réussite'] en opérant un passage de relais entre le ministère de la Ville et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui financent respectivement le dispositif national à hauteur de 4,6 millions d'euros et 1,5 millions d'euros », indique le MESR, à l'occasion d'un déplacement des deux ministres, Laurent Wauquiez et Maurice Leroy au lycée Robert Doisneau à Corbeil-Essonnes (Essonne), le 17 janvier 2012. L'idée est d'inverser « le poids des contributions » d'ici à 2015, précise le ministère à AEF. « Ce passage de relais du ministère de la Ville vers le MESR ne se concrétisera pas forcément par un passage formel devant le Parlement avant le mois de mai », indique-t-il aussi.
« 433 lycées de métropole et des Dom-Tom ont envoyé au total 853 élèves en 1re année du collège universitaire de Sciences Po » et « aucun lycée français n'a eu plus de 17 reçus », indique Sciences Po Paris le 27 septembre 2011, après avoir mené une « enquête auto-déclarative » auprès de ses 1 274 étudiants de première année à propos de leur provenance géographique, pour l'année 2011-2012. Le taux de réponse à cette enquête s'élève donc à 67 %. « Seulement 10 lycées sur 433 ont eu entre 10 et 17 bacheliers admis à Sciences Po. Il n'y a donc aucune concentration du recrutement », relève aussi l'IEP parisien. « Si l'on étend l'étude à l'ensemble des années qui mènent au grade de master, 4 256 étudiants viennent de 1 016 lycées, soit une moyenne de 4 bacheliers par lycée. » Aucune comparaison n'est néanmoins possible avec les années précédentes, cette étude étant la première du genre à l'IEP.