En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Alors que le mot d'ordre du quinquennat de Nicolas Sarkozy a été « l'attractivité » des universités françaises, tant pour les chercheurs que pour les étudiants étrangers, le bilan « enseignement supérieur » de Nicolas Sarkozy à l'international est indéniablement marqué - et entaché - par la « circulaire Guéant » sur les étudiants étrangers. En effet, en juillet 2007, la volonté du président est claire : il demande à Brice Hortefeux, alors ministre de l'Intérieur, de « changer profondément la politique d'accueil des étudiants étrangers en France » (AEF n°465536), émettant le souhait que « la France devienne un pays qui attire les meilleurs étudiants du monde entier ». Cinq ans plus tard, force est de constater que l'image de la France est écornée : les responsables d'établissements d'enseignement supérieur redoutent une baisse des pré-inscriptions d'étudiants étrangers pour la rentrée 2012. La faute à la circulaire du 31 mai 2011, cosignée par Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, et Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, qui a pour conséquence immédiate, dès l'été 2011, des refus de visa de travail pour de nombreux étrangers fraîchement diplômés de grandes écoles.
Antoin Grassin, actuel administrateur provisoire de l'Epic CampusFrance (AEF n°223037), est nommé directeur général de l'établissement public (1) à compter du 1er mai, par décret du 25 avril 2012. Conformément à l'article 10 du décret du 30 décembre 2011 relatif à CampusFrance, Antoine Grassin est notamment chargé d'assurer « la direction administrative et financière de l'établissement ». Christian Demuynck, inspecteur général de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche, qui a été chargé de la « mission de préfiguration » visant à préparer la mise en place de l'Epic (AEF n°233389), est quant à lui nommé président du conseil d'administration de l'établissement. Selon le décret du 30 décembre, il veillera notamment « à l'accomplissement des missions de l'établissement et à la coordination de son action avec les autres organismes nationaux et étrangers intervenant dans les mêmes domaines d'activité » pour un mandat de « trois ans, renouvelable une fois ».
« Le gouvernement a joué sur un énorme effet de communication, qui a très bien réussi puisqu'on ne parle plus du tout de la question des étudiants étrangers, alors que dans les préfectures de région et de département, la situation n'a pas changé. C'est un coup de bluff ! Les étudiants étrangers qui s'y présentent se voient répondre qu'aucun nouveau texte n'a été reçu et que les services sont 'dans l'attente' », indique à AEF Fatma Chouaieb, porte-parole du collectif des étudiants étrangers en changement de statut (dit « collectif du 31 mai », en référence à la circulaire Guéant publiée le 31 mai 2011, AEF n°232183), lundi 13 février 2012, soit un mois après la communication du gouvernement concernant la rédaction d'une seconde circulaire spécifique aux étudiants étrangers (AEF n°223902). Après une manifestation ce week-end dans trois villes françaises, le collectif envisage de nouvelles actions.
« La publication de ce nouveau texte est un premier pas en avant, mais cela ne suffit pas à rassurer les parties prenantes », indique Fatma Chouaieb, porte-parole du « Collectif du 31 mai », contactée par AEF au lendemain de l'envoi aux préfets de la nouvelle circulaire sur les autorisations de travail pour les étudiants étrangers en France par trois ministères (1) (AEF n°223902). « Le texte met beaucoup trop l'accent sur la procédure de l'APS (autorisation provisoire de séjour, prévue à l'article L.311-11 du Cedesa (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile), reprend Fatma Chouaieb, alors que c'est une procédure qui n'est pas sollicitée par les étudiants étrangers et qui n'est pas voulue par les entreprises. Dans le cas des étudiants étrangers, la procédure les oblige à s'inscrire dans une 'perspective de retour dans leur pays d'origine' et dans le cas des entreprises, elles ne souhaitent pas embaucher quelqu'un pour une durée qui quoiqu'il arrive ne pourra pas dépasser au maximum un an et demi. »
« La nouvelle circulaire répond point par point à toutes les propositions présentées par les trois conférences », indique à AEF Louis Vogel, président de la CPU, jeudi 12 janvier 2012, à la lecture de la nouvelle circulaire sur les autorisations de travail pour les étudiants étrangers en France, envoyée ce même jour aux préfets par les ministères concernés (1), et qu'AEF s'est procurée. « Je tiens à souligner la qualité de la concertation et de l'écoute des différents ministères », souligne Louis Vogel. « Tout ce qu'il était possible de faire dans le cadre d'une circulaire a été fait, sachant qu'on ne pouvait toucher ni au décret, ni à la loi. Cela ne veut pas dire qu'il ne reste rien à faire en matière de travail des étudiants étrangers, notamment ceux du premier cycle pour lesquels il y a aussi des questions d'insertion professionnelle à traiter. La loi doit être modifiée. Mais j'espère que cette nouvelle circulaire permettra d'effacer la mauvaise impression laissée par la première. »
« Afin de dissiper tout malentendu, les ministres ont décidé d‘adresser aux préfets dès la semaine prochaine, une circulaire complémentaire, donnant les orientations applicables à la situation spécifique des diplômés étrangers hautement qualifiés, de niveau au moins égal au master 2, qui souhaitent acquérir en France une première expérience professionnelle, conformément à la loi en vigueur ». C'est ce qu'indique un communiqué de presse du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, mercredi 4 janvier 2012, à l'issue d'une réunion entre Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, et les responsables de la CPU, de la CGE et de la Cdefi (AEF n°224538), à propos de la circulaire du 31 mai 2011 relative à l'accès des ressortissants étrangers récemment diplômés au marché du travail français (AEF n°233372). Le texte précis de cette circulaire complémentaire n'a pas encore été rendu public.