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« Le travail en équipe et notamment le rôle pédagogique du chef d'établissement » ont été « mis en évidence comme levier de l'innovation en éducation prioritaire », indique mardi 5 juin 2012, Marc Douaire, président de l'OZP. Il rend compte à AEF des débats et interventions qui se sont tenus, samedi 2 juin à l'occasion de la 14e journée nationale de l'association, organisée à Paris en partenariat avec les Crap-cahiers pédagogiques et intitulée « Innovation en éducation prioritaire : alibi institutionnel ou levier pédagogique ? ». « C'est la première fois que la reconnaissance du rôle pédagogique du chef d'établissement est aussi soulignée dans un débat », note Marc Douaire. Et d'ajouter : « Les chefs d'établissement ne le réclament pas mais ce rôle de coordonnateur pédagogique est important notamment dans l'animation du conseil pédagogique. Ils sont le garant du projet d'établissement, qu'ils animent et contrôlent. »
Une note et un rapport des inspections générales du ministère de l'Éducation nationale, rendus publics vendredi 25 mai 2012, portent sur le nouveau paysage de l'éducation prioritaire. Le premier document, une note datée de juin 2011 et réalisée par Jean-Louis Pittoors, IGAENR et Michel Hagnerelle, Igen traite de la mise en œuvre du programme Clair, expérimenté en 2010 dans 105 établissements du second degré des dix académies les plus exposées aux faits de violence qui a été généralisé aux établissements RAR et aux écoles du secteur à la rentrée 2011 (AEF n°251119). Le rapport, également daté de juin 2011 porte sur « le suivi de la mise en place des premiers internats d'excellence ». Ces deux documents pointent « l'urgence » dans laquelle ont été installés ces deux dispositifs ainsi que des disparités entre les établissements.
« Les faiblesses [de l'éducation prioritaire] pointées en 2002 demeurent, le contexte politique et le mode de pilotage national n'ayant guère contribué à encourager les évolutions. Ainsi, l'innovation pédagogique n'a pas suffisamment suivi ni précédé l'innovation organisationnelle. Il est même frappant de constater à quel point même les équipes les plus déterminées, les plus courageusement investies dans l'éducation prioritaire ont du mal à remettre en cause des modèles traditionnels de fonctionnement », indique Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l'académie d'Aix-Marseille de 2004 à 2012 et ancien Dgesco de 2000 à 2004. Il s'exprime sur le site de l'OZP dans un texte intitulé « ZEP : 30 ans… », mis en ligne samedi 21 avril 2012. Selon Jean-Paul de Gaudemar, « le resserrement des moyens n'en est à l'évidence pas la cause principale. Là où la difficulté scolaire est à ce point présente qu'elle conditionne tout, il faut absolument travailler autrement ».
Innovations pédagogiques encouragées, liaison accentuée entre le premier et le second degré, nouveau mode de recrutement des enseignants… En trois ans, le paysage de l'éducation prioritaire s'est transformé. À la rentrée 2011, tous les établissements RAR ont intégré le dispositif Éclair. Les internats d'excellence, développés dans le cadre du programme « Investissements d'avenir » ont fait leur apparition dès 2010 et se veulent être « la tête de réseau de l'éducation prioritaire ». AEF dresse le bilan de cette refonte de l'éducation prioritaire, marquant le ministère de Luc Chatel et le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Si l'administration fait un état des lieux optimiste et encourageant de ces nouveaux dispositifs, nombreuses organisations syndicales et associatives s'y opposent, pointant une « déréglementation » au niveau des ressources humaines et une sélection des élèves « méritants ».
L'Observatoire des zones prioritaires liste jeudi 19 janvier 2012 onze propositions sur l'éducation prioritaire en vue de l'élection présidentielle. Il estime que si « l'éducation prioritaire, là où elle a réellement fonctionné, a réussi des avancées remarquables », « le manque de continuité, l'absence de pilotage national et de véritable gestion des ressources humaines et le désinvestissement du champ de la pédagogie ont dans de nombreuses zones réduit la politique d'éducation prioritaire à l'attribution de moyens supplémentaires, utilisés pour faire baisser les effectifs des classes ». « Elle a donc peu d'effets positifs susceptibles de contrebalancer l'effet de stigmatisation », juge-t-il.
« On ne pourra pas supprimer ni le programme Éclair ni les internats d'excellence du jour au lendemain malgré le coût exorbitant des derniers. Ils n'ont pas vocation à perdurer mais nous n'avons pas encore arbitré sur les délais », explique, mercredi 18 janvier 2012, Bruno Julliard, secrétaire national du PS pour l'éducation. Il s'exprime à l'occasion d'une rencontre organisée par l'OZP et intitulée « Présidentielle. Cinq partis politiques face à l'éducation prioritaire ». Cette rencontre réunissait aux côtés de Bruno Julliard, Sylvain Canet, responsable de la commission nationale éducation du MoDem, Jacques Grosperrin, député (UMP, Doubs) et secrétaire de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional d'Île-de-France en charge des lycées pour le PCF et Olivier Masson, responsable du colloque national EELV sur l'éducation à Lille en mai 2011.
« Deux éléments du fonctionnement de l'éducation prioritaire méritent de préfigurer le fonctionnement de l'ensemble des écoles et collèges : la continuité des apprentissages en français et mathématiques entre l'école et le collège et le travail collectif des enseignants », indique à AEF, mardi 13 décembre 2011, Marc Douaire, président de l'OZP. L'association organisait samedi 10 décembre 2011 « un séminaire des pilotes de l'éducation prioritaire qui a réuni 28 responsables de terrain [principaux, IEN, IA-IPR] pour de libres échanges entre professionnels, mais aussi pour s'interroger sur l'avenir de l'éducation prioritaire ». Marc Douaire constate tout d'abord « une fluidité des apprentissages entre l'école et le collège ». « Il convient même de s'interroger : est-ce que nous ne sommes pas dans le cadre de l'école du socle commun ? Sur le terrain, un diagnostic local est engagé en réseau. Si on observe des difficultés de langage par exemple, des enseignants référents peuvent intervenir en maternelle », illustre-t-il.