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« Au titre de la perception que le jury a eue des candidats, pris dans leur généralité et avec de belles exceptions, on doit relever une certaine uniformité de comportement, voire de pensée », écrit Yves Gaudemet, professeur de droit à l'université Panthéon-Assas (Paris-II) et président du jury 2011 de l'Ena, dans son « rapport sur les concours externe, concours interne et troisième concours » (1) mis en ligne sur le site de l'école. « Uniformité dans la présentation formelle des idées, mais aussi – ce qui est plus préoccupant – tendance à raisonner par référence, à choisir le confort 'apparent' des formules convenues reprises jusque dans le vocabulaire, des modes administratives ou médiatiques ; tendance aussi à tirer les questions posées ou les précisions demandées vers la restitution de 'fiches' préalablement établies et étudiées ; difficultés à porter un jugement motivé sur les réformes en cours, à apporter la comparaison. » En 2010, la présidente du jury de l'Ena, Michèle Pappalardo, avait déjà regretté le « conformisme » des candidats (AEF n°242205).
Il n'y aura pas de suppression du classement de sortie de l'Ena (École nationale d'administration) malgré l'engagement, en 2008, du président de la République sortant, Nicolas Sarkozy, de le supprimer. Faute de consensus, un décret du 4 mai 2012, publié au « Journal officiel » du 6 mai 2012 (AEF n°215572) prévoit en effet une modification de la procédure de sortie de l'Ena, qui préserve ce classement.
« Il importe aujourd'hui que la réforme [du classement de sortie de l'Ena] aboutisse car nous ne pouvons tout simplement pas en rester éternellement à un système transitoire tel que celui qui prévaut actuellement », estime François Sauvadet, ministre de la Fonction publique, mardi 10 janvier 2012, à l'occasion de ses voeux aux organisations syndicales et aux représentants des employeurs publics. « Pour autant et compte-tenu des fortes critiques qui se sont élevées, je souhaite que nous puissions, partisans et opposants à la nouvelle procédure d'affectation, prendre le temps de rechercher ensemble les voies de la convergence », dit-il aussi. « Je réunirai à cet effet prochainement une commission, composée à la fois de parlementaires, les deux présidents de commission des lois du Sénat et de l'Assemblée ainsi que les deux rapporteurs du projet de loi, et de personnalités qualifiées, afin de formuler des propositions susceptibles de recevoir l'assentiment général lors du débat parlementaire. »
Le Conseil constitutionnel a censuré, jeudi 12 mai 2011, une disposition de la loi de simplification et d'amélioration de la qualité du droit portant sur les modalités de recrutement en Conseil d'État à la sortie de l'Ena, préalable nécessaire à la suppression du classement de sortie de l'Ena voulue par le président de la République (AEF n°320921). Le Conseil a en effet jugé « contraire à la constitution » l'article 187 de cette loi, adoptée le 14 avril dernier, et qui était rédigé ainsi : « Les auditeurs de 2e classe sont nommés parmi des anciens élèves de l'École nationale d'administration, conformément aux dispositions du décret relatif aux conditions d'accès et au régime de formation de cette école ». Le Conseil constitutionnel a considéré que, « en renvoyant au pouvoir réglementaire le soin de déterminer les conditions dans lesquelles les auditeurs de deuxième classe du Conseil d'État sont choisis parmi les anciens élèves de l'Ena, le législateur a méconnu l'étendue de sa compétence », et qu'il aurait également « méconnu les garanties légales des principes d'indépendance des membres de cette juridiction et d'égal accès aux emplois publics ».
« Nous n'avons pas été éblouis, en règle générale, par l'originalité des candidats, à commencer par leur apparence vestimentaire : à part un corsage, deux vestes et une cravate colorées et un seul pantalon de velours… tous les autres candidats étaient en costume-cravate et tailleur noir ou anthracite, voire bleu marine ; en outre certains étaient visiblement mal à l'aise dans ces tenues qui n'étaient pas à leur taille. Cela donne le sentiment que les candidats ont une image de l'école et de la fonction publique très conformiste », écrit Michèle Pappalardo, présidente du jury du concours de l'Ena en 2010, dont le rapport vient d'être mis en ligne par l'école. Regrettant ce trop grand « conformisme » des candidats alors même que le jury était « à la recherche d'éléments qui auraient pu [lui] donner des indices sur leur capacité à se distinguer par un style, un peu d'originalité, de 'prise de risque' », Michèle Pappalardo relève aussi leur manque de « diversité ».
« Les sénateurs socialistes ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel sur trois dispositions de la loi de simplification et d'amélioration de la qualité du droit, adoptée définitivement par le Sénat ce jeudi 14 avril », indique le groupe socialiste dans un communiqué. Ils contestent notamment la modification des conditions de recrutement des auditeurs au Conseil d'État qui entérine la suppression du classement à la sortie de l'École nationale d'administration (AEF n°252793). « Le classement à la sortie de l'Ena avait des inconvénients. Mais le dispositif qui doit le remplacer est largement pire, notamment parce qu'il irait à l'encontre des principes constitutionnels d'égalité et d'objectivité dans les règles de nomination aux emplois publics », estiment les sénateurs.