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« Nos objectifs sont différents de ceux de l'action foncière privée : pour nous, l'évaluation [d'un terrain] est nécessaire pour préparer l'acquisition et les négociations avec le propriétaire, mais ce n'est pas un préalable opérationnel, qui conditionne le projet, à la différence du privé », fait valoir Catherine Barbé, directrice de l'aménagement et de l'urbanisme de la Société du Grand Paris, vendredi 8 juin 2012 (1). Elle s'exprime à l'occasion d'une table ronde organisée par l'Adef (2), intitulée « Évaluation foncière et politiques publiques : c'était mieux avant ? ». En effet, la SGP n'a pas le choix des terrains et « [achète] du foncier là où le métro doit passer et où les gares devront être implantées ». De plus, « les personnes publiques ne sont pas libres d'évaluer leurs biens comme les personnes privées », car elles sont placées sous le contrôle du service des Domaines, que ce soit lors de l'achat ou de la vente de terrains, rappelle à ce titre Frédéric Lévy, avocat associé responsable des pôles action foncière et environnement - DS Avocat.
« La notion de 'vrai prix de marché d'un terrain' est une notion vide », pointe Vincent Renard, économiste, directeur de recherche du programme Villes au CNRS et chercheur-associé à l'Iddri-Sciences-Po. « Cela dépend qui évalue et pourquoi on le fait », explique-t-il, le 18 mai 2012 à AEF Habitat et Urbanisme. Également co-fondateur de l'Adef (Association des études foncières) qui organise le 8 juin prochain un colloque sur l'évaluation foncière (1), il détaille les spécificités françaises dans ce domaine, entre opacité du marché et volatilité des règles d'urbanisme, qu'il compare à la situation dans d'autres pays. À ce titre, il se montre dubitatif quant à la hausse des droits à construire, mise en place par Nicolas Sarkozy, qu'il qualifie de « fausse bonne idée », à laquelle « personne n'est favorable ». Il considère par ailleurs que la proposition de François Hollande de céder gratuitement les terrains publics est « légèrement démagogique ».
« L'acte fondateur d'un développement durable, c'est l'économie du foncier », fait valoir Dominique Boré, directrice de cabinet et de la communication de l'Epadesa (Établissement public d'aménagement de La Défense Seine Arche), dans un entretien à AEF Habitat et Urbanisme, lundi 2 avril 2012. Elle préconise en effet, afin de limiter l'étalement urbain, qu'elle juge « dramatique », et pour atteindre les objectifs fixés par la loi sur le Grand Paris, d'économiser le foncier encore disponible sur le secteur Seine Arche. Si la transformation d'anciens immeubles de bureaux en logements apparaît difficile, elle estime que la construction de bureaux sur de grandes hauteurs et avec une faible utilisation du foncier au sol (et donc une forte densité) doit permettre de financer logements et équipements publics. Au total, « nous en sommes aujourd'hui à 2 000 logements construits ou en cours de construction depuis 2004-2005, avec 40 % de logement social », assure-t-elle.