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« Le niveau d'investissement public en matière d'enseignement supérieur ne sera jamais au niveau qu'il a atteint en 2009, année pendant laquelle les pays de l'OCDE ont connu le plus haut niveau de financement public en matière d'enseignement supérieur. » C'est le constat que dresse Alex Usher, président de la société d'études et de conseil canadienne Hesa (Higher education strategy associates), mardi 12 juin 2012, invité à intervenir dans le cadre du forum sur le financement de l'enseignement supérieur organisé par l'EUA à Salzbourg (Autriche). Face à cette situation « inéluctable », Alex Usher estime que les universités européennes ont des « marges de manoeuvre ». Ainsi, il souligne que « le fait de réduire le nombre d'heures de cours permet d'avoir des universités plus économiques ». Or, selon les chiffres d'Hesa, « les étudiants européens passent en moyenne 15 % plus de temps en classe que les autres ». S'adressant aux présidents d'universités européennes, il lance : « Vous avez déjà fait le plus gros, qui est de déterminer les objectifs de formation ('learning outcomes') en mettant en place les ECTS ».
« Malgré la longueur du conflit, les 100 000 étudiants et étudiantes membres de la Classe (Coalition large de l'association pour une solidarité syndicale étudiante) sont toujours dans la rue, plus mobilisés que jamais », indique la coalition dans un communiqué, mardi 22 mai 2012. En ce « 100e jour de la grève étudiante », une manifestation nocturne a été organisée à Montréal (Canada), à laquelle ont répondu « des dizaines de milliers de personnes, ainsi que plusieurs organisations étudiantes syndicales et communautaires », selon la Classe. Ils ont non seulement dénoncé la hausse des frais d'inscription proposée par le gouvernement québécois, mais aussi la « loi spéciale » (dite « loi n°78 ») adoptée vendredi et dont l'une des principales dispositions vise à imposer des sanctions financières à ceux qui feraient obstacle « au maintien des services d'enseignement d'un établissement » (AEF n°214737). La mobilisation du 22 mai a rassemblé au-delà des étudiants : « Les membres de la communauté académique de l'ensemble du pays se sont mobilisés par solidarité avec la population étudiante du Québec », indique Roxanne Dubois, présidente nationale de la FCEE (Fédération canadienne des étudiantes et étudiants).
La loi n°78 « permettant aux étudiants de recevoir l'enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu'ils fréquentent », dite « loi spéciale », est adoptée vendredi 18 mai 2012 à l'Assemblée nationale du Québec (Canada), par 68 voix pour et 48 voix contre. Selon la ministre québécoise de l'Éducation, Michelle Courchesne, cette loi « confirme la volonté du gouvernement du Québec d'offrir à celles et ceux qui le désirent un lieu d'apprentissage de qualité et propice à la réussite ». Les organisations étudiantes contestent cette loi dont l'une des principales dispositions vise à imposer des sanctions financières à ceux qui feraient obstacle « au maintien des services d'enseignement d'un établissement » (AEF n°214737). Les sanctions vont de 1 000 à 5 000 dollars canadiens par jour s'il s'agit d'un individu ; de 7000 à 35 000 dollars canadiens s'il s'agit d'un dirigeant, d'un employé ou d'un représentant d'une association ou d'une fédération étudiante, d'une association de salariés, d'un dirigeant ou d'un représentant d'un établissement ; et de 25 000 à 125 000 dollars canadiens s'il s'agit d'une association d'étudiants, d'une fédération d'associations, d'une association de salariés ou d'un établissement.
À la demande du Premier ministre québécois, Jean Charest, l'Assemblée nationale est convoquée en séance extraordinaire, jeudi 17 mai 2012, pour débattre d'un projet de loi « permettant aux étudiants de recevoir l'enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu'ils fréquentent ». Ce « projet de loi », qualifié de « loi spéciale », « établit les modalités relatives à la reprise » des cours suspendus depuis le début du mouvement des étudiants québécois, surnommé « le printemps érable » (AEF n°214876). Depuis le mois de février, une centaine de milliers d'étudiants québécois manifestent contre la hausse des frais de scolarité proposée par le gouvernement. Pour y mettre fin, le projet de loi, actuellement débattu, contient « des dispositions visant à préserver la paix, l'ordre et la sécurité publique ainsi que diverses mesures de nature administrative, civile et pénale afin d'assurer l'application de la loi ». Concrètement, le gouvernement québécois propose de restreindre la possibilité « d'entraver le droit d'un étudiant de recevoir l'enseignement dispensé par l'établissement (…) qu'il fréquente » ou de « faire obstacle ou nuire à la reprise ou au maintien des services d'enseignement d'un établissement ».
Alors que plusieurs milliers d'étudiants québécois sont en grève depuis le mois de février 2012 pour dénoncer la hausse des frais de scolarité proposée par le gouvernement, la situation connaît un tournant lundi 14 mai 2012 lorsque Line Beauchamp, la ministre de l'Éducation qui menait les négociations, fait part de sa décision de démissionner. Elle s'en explique en disant, lors d'un point de presse retransmis à la télévision, qu'elle espère que « cela servira d'électrochoc ». Le jour même, Michelle Courchesne, ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, est nommée pour lui succéder aux fonctions de vice-première ministre et ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Dès le lendemain de sa nomination, elle convoque une rencontre avec les représentants de la Feuq (Fédération étudiante universitaire du Québec), de la Fecq (Fédération étudiante collégiale du Québec), de la Classe (Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiant) et de la TaCEQ (Table de concertation étudiante du Québec).
« En 2011, les frais d'inscription à l'université ont augmenté de 2,58 % dans le monde », indique le groupe de recherche canadien Hesa (higher education strategy associates) dans la deuxième édition de son étude « Une année à la loupe : les frais d'inscription et l'aide aux étudiants ». Cette étude porte sur « quarante pays (1) qui, ensemble, représentent plus de 90 % de toutes les inscriptions à l'université et 90 % de la production mondiale en termes de recherche », précise Hesa. « En 2011, plusieurs systèmes d'enseignement supérieur ont continué à ressentir les effets de la crise économique mondiale », souligne le rapport. Les réductions budgétaires dans le domaine de l'enseignement supérieur ont été « particulièrement fortes au Brésil, en Italie, au Pakistan et en Ukraine » et ont été relativement importantes « au Japon, aux Pays-Bas, aux Philippines, en Corée du Sud, en Espagne, en Thaïlande, au Royaume-Uni et aux États-Unis ».
« Il s'agissait d'une réforme controversée, mais nécessaire », indique David Willetts, ministre britannique de l'Enseignement supérieur, au sujet du déplafonnement des frais d'inscription. Le ministre s'exprime vendredi 23 mars 2012 à l'occasion du congrès annuel de l'EUA (association des universités européennes) organisé à l'université de Warwick en Angleterre. La réforme qu'il évoque, votée en décembre 2010 par le Parlement britannique (AEF n°253355), a fait passer le plafond maximal des frais d'inscription de 3 290 livres (3 800 euros) à 9 000 livres (10 761 euros), et avait été décriée par les étudiants qui étaient plusieurs milliers à manifester en novembre 2010 (AEF n°254833). Il fallait alors, selon le ministre, « répondre à la question : comment les universités peuvent-elles être financées à l'heure de l'austérité ? » Face à cette question, « à laquelle chaque pays devra répondre de manière indépendante », le gouvernement britannique a choisi de « réduire les subventions allouées aux universités et de les remplacer par des frais d'inscription plus importants », plutôt que de baisser le nombre d'étudiants ou de supprimer ces subventions.