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Le dispositif de réorientation des étudiants en Paces (première année commune aux études de santé) mis en place par l'UBO (université de Bretagne-Occidentale) en septembre 2010, « donne satisfaction », selon Anne Bordron, enseignante en biologie cellulaire, qui l'a conçu et mis en place. Le dispositif principal concerne les 15 % d'étudiants situés en bas du classement à l'issue du premier semestre : s'ils sont doublants, ils ne sont pas autorisés à représenter le concours ; les primants pourront le représenter, mais au bout de 18 mois, s'ils ont acquis suffisamment d'ECTS lors de leur premier semestre en Paces. Des passerelles ont été mises en place par l'UBO vers d'autres licences de l'université, vers les IUT de Brest et Quimper, ou encore vers l'Ifsi de Brest.
Plus de 87 % des étudiants de Paces (première année commune aux études de santé) de l'université d'Angers visionnent les podcasts des cours au moins une fois par semaine. « C'est un vrai succès », observe Catherine Passirani, enseignante en pharmacie, qui s'investit fortement dans le tutorat depuis deux ans. « Tous les cours de Paces sont enregistrés et peuvent ainsi être visionnés en podcasts. Cela permet aux étudiants de revenir sur les cours, de réviser », précise-t-elle. Autre moyen d'aider les étudiants de Paces : le tutorat d'accompagnement à la préparation des concours, proposé par les associations étudiantes (1), avec la participation des enseignants. « Un dispositif très développé à l'univers d'Angers, qui permet d'avoir le même pourcentage de réussite chez les étudiants qui suivent une prépa privée et chez ceux qui bénéficient du tutorat à l'université », observe Mathieu Levaillant, étudiant en deuxième année de médecine et vice-président général de la Coma (Corporation médecine Angers).
« L'objectif de la Paces qui était de remédier au 'gâchis humain' n'est pas atteint. Trop d'étudiants, qui n'ont pas les aptitudes nécessaires pour suivre des cursus de santé s'inscrivent encore dans cette année d'études », estime Patrick Hetzel, Dgesip, dans un projet de circulaire sur la mise en place de cette réforme dont AEF a eu copie (AEF n°287711). Dans ce courrier, il formule des recommandations aux universités pour « optimiser » l'organisation de cette L1 santé, en s'appuyant sur les résultats d'une enquête menée en juin 2011 auprès des 40 centres organisant la Paces (AEF n°220259) (1). La circulaire a fait l'objet d'un débat le 9 février 2012 en CPNES. « L'exploitation des réponses » au questionnaire « permet de constater une très grande hétérogénéité » dans les conditions de mise en place de la Paces, souligne le Dgesip en introduction.
20 des 40 UFR ou centres organisant la Paces (première année commune aux études de santé) ont mis en place en 2010-2011 une réorientation - obligatoire ou facultative - dès la fin du premier semestre pour les étudiants les moins bien classés, selon une enquête de la Dgesip (Direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle) sur la mise en oeuvre de cette réforme menée auprès des universités en juin 2011 et qu'AEF s'est procurée (AEF n°287711) (1). Ce premier bilan a été présenté en décembre à la commission pédagogique nationale des études de santé, qui est notamment chargée d'assurer le suivi de la réforme (AEF n°264225). La Paces, dite « L1 santé », qui a été mise en place à la rentrée 2010, prévoit entre autres la possibilité pour les établissements d'éliminer jusqu'à 15 % des inscrits à la fin du S1 (premier semestre). Au niveau national, environ 640 candidats aux concours ont été contraints de se réorienter et 300 autres l'ont fait volontairement (2), sur un total de 54 700 inscrits définitifs.
L'UJF (université Joseph-Fourier) Grenoble-I propose pour la deuxième année à des étudiants de Paces de rejoindre après les résultats du premier semestre - c'est-à-dire fin janvier -, des parcours de la licence sciences et technologies, en chimie et biologie. « Nous pouvons accueillir cette année environ 90 étudiants. Il s'agit de proposer des réorientations positives, pour que les étudiants ne perdent pas de temps et ne restent pas en situation d'échec », indique Jacques Gasqui, vice-président en charge de la formation, dans un entretien à AEF en décembre 2011.
« Il est plus que jamais indispensable de mettre en place une présélection sur dossier après le baccalauréat pour l'entrée dans les études de médecine, afin de réduire au maximum le gâchis humain de la première année - 70 % des étudiants échouent au bout de deux ans - et d'aligner notre modèle sur celui des autres pays européens. » C'est ce que déclare Dominique Perrotin, doyen de la faculté de médecine de l'université de Tours, le 8 décembre 2011. Il s'exprime devant plusieurs centaines de personnes lors d'un débat sur le mode d'entrée dans les études médicales, organisé dans le cadre des états généraux de la formation médicale par la conférence des doyens de facultés de médecine (1). Ils se déroulent les 8 et 9 décembre à l'université Paris-Nord (campus de Bobigny). C'est également le 8 décembre que Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et Nora Berra, secrétaire d'État à la santé, ont officialisé la hausse du numerus clausus pour 2012 afin d'éviter une « pénurie médicale » (AEF n°226255).
« Les principaux objectifs de la Paces, qui étaient de limiter le gâchis pédagogique et humain, en facilitant notamment les réorientations, et de permettre l'acquisition d'une culture commune, n'ont pas été atteints », déclare Loïc Vaillant, président de la commission santé de la CPU et président de l'université François-Rabelais de Tours, à l'occasion d'un séminaire intitulé « faut-il réformer l'entrée dans les études de santé » organisé le 20 octobre 2011 à la maison des universités. La Paces (première année commune aux études de santé) a été mise en place à la rentrée 2010 (AEF n°266191) (1). « Les étudiants de pharmacie, contaminés par le virus de la première année de médecine, ont vu diminuer l'offre pédagogique avec la disparition de certains TD au profit des cours magistraux. De plus, le programme s'est révélé très lourd car la mutualisation attendue entre les enseignements de PCEM1 et de PCEP1 n'a pas eu lieu », souligne Loïc Vaillant (AEF n°230858). « Au final, et malgré l'entrée dans le LMD de la formation médicale, la Paces reste une année de sélection et non de formation, basée sur les capacités de mémorisation et non sur l'acquisition de compétences. De même, la Paces garde son caractère tubulaire et l'appui sur la recherche est quasi inexistant », déplore-t-il.