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« Malgré la mise en place de timides passerelles et la possibilité d'éliminer en fin de S1 les étudiants les moins bien placés », la mise en place de la Paces n'a pas permis d'améliorer sensiblement la gestion des flux d'étudiants, estime Dominique Perrotin, le nouveau président de la Conférence des doyens d'UFR de médecine, dans une interview à l'AEF (1). Il a succédé à Patrice Deteix en mai 2012 (AEF n°213661). Il est également doyen de la faculté de médecine de l'université de Tours. La réforme de la Paces a été mise en place à la rentrée 2010 (AEF n°266191). Dominique Perrotin se dit favorable à une « présélection » après le baccalauréat. Évoquant les points positifs de la réforme, il cite la mutualisation des UE spécifiques (médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique). « Nous avons pris conscience que nous pouvions faire beaucoup de choses en commun. Je suis d'ailleurs favorable à la constitution de facultés communes de santé, réunissant les UFR de médecine, pharmacie, odontologie et les écoles de sages-femme », affirme-t-il. S'agissant de l'intégration des professions paramédicales à l'université, le nouveau président appelle à la prudence. « Il faut prendre le temps de définir précisément nos besoins de santé selon les grands corpus de formation et de réfléchir à l'organisation de l'offre de soins. » Dominique Perrotin revient également sur le projet de réforme des ECN (épreuves classantes nationales), critiqué par les étudiants (AEF n°211054).
Le dispositif de réorientation des étudiants en Paces (première année commune aux études de santé) mis en place par l'UBO (université de Bretagne-Occidentale) en septembre 2010, « donne satisfaction », selon Anne Bordron, enseignante en biologie cellulaire, qui l'a conçu et mis en place. Le dispositif principal concerne les 15 % d'étudiants situés en bas du classement à l'issue du premier semestre : s'ils sont doublants, ils ne sont pas autorisés à représenter le concours ; les primants pourront le représenter, mais au bout de 18 mois, s'ils ont acquis suffisamment d'ECTS lors de leur premier semestre en Paces. Des passerelles ont été mises en place par l'UBO vers d'autres licences de l'université, vers les IUT de Brest et Quimper, ou encore vers l'Ifsi de Brest.
L'Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France) juge « inabouti » et « hâtif » le projet de réforme des ECN (épreuves classantes nationales) qui prévoit de les transformer en épreuves informatisées avec correction automatique, déclare l'association étudiante le 3 juillet 2012. Ce projet a été présenté le 26 juin lors d'une réunion de la CPNES (Commission pédagogique nationale des études de santé). Il a été élaboré par une « commission d'experts » mise en place l'an dernier au sein de la CPNES, piloté par Jean-Michel Rogez, directeur de l'UFR de médecine de l'université de Nantes. La réforme pourrait entrer en vigueur dès la rentrée 2012 et concernerait d'abord les étudiants de 4e année qui passent les ECN en 2015. Ces épreuves, qui ont remplacé le concours de l'internat en 2005, se déroulent en fin de 2e cycle. Le rang de classement des étudiants détermine la région et la spécialité où ils feront leur 3e cycle.
« Il est plus que jamais indispensable de mettre en place une présélection sur dossier après le baccalauréat pour l'entrée dans les études de médecine, afin de réduire au maximum le gâchis humain de la première année - 70 % des étudiants échouent au bout de deux ans - et d'aligner notre modèle sur celui des autres pays européens. » C'est ce que déclare Dominique Perrotin, doyen de la faculté de médecine de l'université de Tours, le 8 décembre 2011. Il s'exprime devant plusieurs centaines de personnes lors d'un débat sur le mode d'entrée dans les études médicales, organisé dans le cadre des états généraux de la formation médicale par la conférence des doyens de facultés de médecine (1). Ils se déroulent les 8 et 9 décembre à l'université Paris-Nord (campus de Bobigny). C'est également le 8 décembre que Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et Nora Berra, secrétaire d'État à la santé, ont officialisé la hausse du numerus clausus pour 2012 afin d'éviter une « pénurie médicale » (AEF n°226255).
La conférence des doyens des facultés de médecine se dit réservée « quant à une hausse [du numerus clausus] qui ne tiendrait pas compte des potentiels de formation » car certaines UFR sont « déjà au maximum des possiblités humaines et matérielles », indique-t-elle le 30 novembre 2011, soulignant que ce dernier a « déjà doublé entre 1998 et 2010, passant par paliers réguliers de 3 583 à 7 403 » (1). Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé a annoncé le 27 novembre une augmentation du nombre de places ouvertes au concours de Paces (première année commune aux études de santé) pour faire face à la « pénurie » de médecins libéraux (AEF n°227057). « Le ratio numerus clausus/total des enseignants varie ainsi en 2010 de 0,52 à 1,37, atteignant 1,27 en Poitou-Charentes et 1,37 en Nord-Pas-de-Calais », affirme la conférence des doyens, qui note que ce ratio s'est « dégradé au niveau national, passant de 0,41 en 1999 à 0,8 en 2010 ».
« Les principaux objectifs de la Paces, qui étaient de limiter le gâchis pédagogique et humain, en facilitant notamment les réorientations, et de permettre l'acquisition d'une culture commune, n'ont pas été atteints », déclare Loïc Vaillant, président de la commission santé de la CPU et président de l'université François-Rabelais de Tours, à l'occasion d'un séminaire intitulé « faut-il réformer l'entrée dans les études de santé » organisé le 20 octobre 2011 à la maison des universités. La Paces (première année commune aux études de santé) a été mise en place à la rentrée 2010 (AEF n°266191) (1). « Les étudiants de pharmacie, contaminés par le virus de la première année de médecine, ont vu diminuer l'offre pédagogique avec la disparition de certains TD au profit des cours magistraux. De plus, le programme s'est révélé très lourd car la mutualisation attendue entre les enseignements de PCEM1 et de PCEP1 n'a pas eu lieu », souligne Loïc Vaillant (AEF n°230858). « Au final, et malgré l'entrée dans le LMD de la formation médicale, la Paces reste une année de sélection et non de formation, basée sur les capacités de mémorisation et non sur l'acquisition de compétences. De même, la Paces garde son caractère tubulaire et l'appui sur la recherche est quasi inexistant », déplore-t-il.