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La commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale rend un avis favorable sur l'article relatif aux « emplois d'avenir professeur » (article 2) du projet de loi « portant création des emplois d'avenir », le 4 septembre 2012 (AEF n°208097). Quatre amendements déposés par des députées du groupe GDR et des députés socialistes sont également adoptés. Ils portent sur la durée du temps de travail, l'adossement des emplois d'avenir professeur à la formation, et l'élargissement des critères d'accès au dispositif. La commission des affaires sociales auditionne par ailleurs Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social ce même jour et examine l'ensemble du projet de loi. Il sera débattu en procédure accélérée (1) lors de la session extraordinaire du Parlement qui débutera le 10 septembre et devrait se terminer le 30 septembre, au plus tard.
L'emploi d'avenir professeur est conclu « en vue d'exercer une activité d'appui éducatif compatible avec la poursuite des études universitaires ou la préparation aux concours du bénéficiaire d'un emploi d'avenir professeur », indique la nouvelle version du projet de loi « portant création des emplois d'avenir », présentée en conseil des ministres, le 29 août 2012. Plusieurs représentants étudiants, reçus le 27 août par Vincent Peillon, ministre de l'Éducation nationale craignaient que le temps de travail des étudiants engagés dans le cadre d'emplois d'avenir professeur ne leur permette pas un bon suivi des cours et une bonne préparation aux épreuves des concours enseignants qu'ils s'engagent à passer (AEF n°208172). L'entourage du ministre confirme auprès d'AEF que « l'idée n'est pas de leur faire réaliser douze heures d'obligation règlementaire de service », et que le temps de travail peut intégrer « par exemple, la préparation d'une séance de cours » avec un enseignant tuteur.
« Vincent Peillon nous a dit que les 12 heures que l'étudiant doit effectuer dans un EPLE dans le cadre d'un emploi d'avenir professeur pourraient être modulables », rapportent deux représentants étudiants de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) et PDE (Promotion et défense des étudiants) à AEF le 27 août 2012, après avoir rencontré le ministre de l'Éducation nationale à propos des 18 000 emplois d'avenir professeurs qui seront créés progressivement à partir de janvier 2013 sur les trois prochaines années, à raison de 6 000 par an (AEF n°208431). Des groupes de travail seront « ouverts dans les jours qui viennent » et « traiteront notamment des missions, des critères de sélection et de la rémunération des 'emplois d'avenir professeur' », indique de son côté le ministère, le 27 août.
« Plutôt que de proposer une véritable formation en alternance permettant l'entrée dans le métier, cette mesure crée un nouveau 'petit boulot' nuisible à la réussite des étudiants », déclare l'UEC (Union des étudiants communistes) dans un communiqué mercredi 22 août 2012, faisant référence aux « emplois d'avenir professeur », dont le projet de loi est rendu public le même jour (AEF n°208431). Les étudiants communistes « exigent l'abandon immédiat de cette mesure qui va à l'encontre des besoins de l'Éducation nationale comme des étudiants », estimant que ces emplois d'avenir vont créer une « nouvelle catégorie de 'quasi-enseignants' précaires, peu formés et mal payés » et accentuer la précarité étudiante. « Nous refusons que la précarité étudiante serve de prétexte à de nouvelles attaques contre le statut des enseignants » et « réclamons une refondation de la formation des enseignants appuyée sur des pré-recrutements sous statut de la fonction publique », écrit l'UEC.
Le dispositif « emplois d'avenir professeur » sera réservé « aux jeunes inscrits en deuxième année de licence, âgés de 25 ans au plus » et « destiné en priorité aux jeunes effectuant leurs études dans les académies ou dans les disciplines connaissant des besoins particuliers de recrutement et résidant dans les zones urbaines sensibles (…) ou ayant effectué tout ou partie de leurs études secondaires dans un établissement implanté dans ces zones ou relevant de l'éducation prioritaire ». C'est ce que précise le projet de loi « portant création des emplois d'avenir », dont AEF a eu copie, le 22 août 2012. Ce dispositif « s'adresse aux boursiers de l'enseignement supérieur », qui « s'engagent à suivre une formation initiale dans un établissement d'enseignement supérieur et à se présenter à un concours de recrutement des corps enseignants de l'Éducation nationale ».
Le programme gouvernemental sur les « emplois d'avenir » devrait disposer d'un volet spécifique pour l'Éducation nationale visant à mettre en place un système de pré-recrutement des enseignants, selon des informations recueillies par AEF, confirmant celles parues dans « Les Échos » mardi 31 juillet 2012 (AEF n°209239). L'aide concernerait 6 000 étudiants par an, pris en charge à partir de la deuxième année d'études supérieures jusqu'à la quatrième (de L2 à M1), sous réserve qu'ils passent un concours d'enseignant. Une bourse de 900 euros leur serait accordée en échange d'un certain nombre d'heures au service de l'Éducation nationale. Le dispositif des emplois d'avenir n'est pas encore arrêté, les arbitrages sont en cours et un projet de loi sera présenté en Conseil des ministres en septembre.