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« Le chef d'établissement apparaît comme un pivot du climat scolaire », indique un rapport commandé par la Dgesco en 2012, dont AEF a eu copie. Ce rapport propose plus d'une dizaine de pistes pour « améliorer le climat scolaire » (1). Rédigé sous la responsabilité d'Éric Debarbieux, professeur à l'université Paris-Est Créteil et président de l'Observatoire international de la violence à l'école (AEF n°220660), entouré d'un groupe de chercheurs internationaux et d'experts, ce document synthétise plusieurs travaux scientifiques. « La qualité » de la formation du chef d'établissement « ne saurait […] être négligée, non tant dans ses tâches administratives que dans sa gestion des ressources humaines, sa capacité d'écoute et ses compétences d'animation des équipes. Cela est vrai autant dans les écoles primaires que dans le secondaire. Un vrai statut des directeurs d'école serait alors souhaitable », écrivent-ils.
« La lutte contre le harcèlement à l'école demande à ce que les adultes changent leur regard sur ce qu'ils considèrent (souvent) comme faisant partie des relations normales entre les jeunes », déclare à AEF Catherine Blaya, professeur en sciences de l'éducation à l'université de Bourgogne, chercheur à l'Iredu (institut de recherche sur l'éducation) et cofondatrice de l'Observatoire européen de la violence scolaire. Elle passe, selon elle, par la formation initiale et continue des adultes (enseignants et personnels de l'Éducation nationale) et par la mise en place, dans les établissements, de programmes de prévention « dès le primaire ».
« Ovni », « observatoire de combat » : c'est par ces mots qu'Éric Debarbieux, professeur en sciences de l'éducation, présente l'OUIEP, Observatoire universitaire international de l'éducation et de la prévention, vendredi 17 février 2012, à l'occasion de son inauguration, dans les locaux de l'IUFM de Créteil. Ouvert depuis septembre 2011, cet observatoire dépendant de l'Upec est co-dirigé par Benjamin Moignard, sociologue et maître de conférence dans cette université et Éric Debarbieux, également président de l'Observatoire international de la violence à l'école. Il est « dédié à l'étude de la prévention comme moyen de transformation des conditions d'éducation et comme outil de traitement d'un certain nombre de problèmes sociaux dans les champs de l'école, de l'intervention sociale et de la protection de l'enfance, sur certains des terrains les plus sensibles ». Le travail de cet observatoire s'oriente dans « trois directions » : la recherche, l'évaluation des politiques publiques et la formation.
« À l'école, les conflits les plus durs portent aujourd'hui sur les notes et les punitions : ce qui apparaît le plus grave aux enseignants, ce sont les contestations individuelles d'élèves et de parents, vécues comme des mises en cause personnelles », affirme mercredi 14 décembre 2011 la sociologue Cécile Carra, directrice du centre de recherche Recifes de l'université d'Artois. « L'essence de la violence à l'école, c'est moins les agressions d'élèves contre des enseignants, qui sont extrêmement rares, que ces contestations qui portent sur des contenus de savoirs ou sur l'organisation de la norme scolaire », constate-t-elle. « Ces conflits paraissent exacerbés dans l'école de la périphérie : les enseignants, mais aussi les élèves, dénoncent le manque de respect dont ils se déclarent victimes », souligne-t-elle. Cécile Carra a assuré devant une centaine de participants la conférence d'ouverture du colloque international organisé à Arras les 14 et 15 décembre 2011 sur le thème « Violences à l'école : normes et professionnalités en questions » (1).
« Les situations de harcèlement [envers les personnels d'éducation] sont en hausse » dans les établissements scolaires, avec « 6,6 % des dossiers » traités par la FAS (1) en 2010-2011 sur cette thématique contre « 5,7 % en 2009-2010 », d'après les chiffres rendus publics jeudi 24 novembre 2011 à l'occasion du Salon européen de l'éducation à Paris. Parmi ces cas de harcèlement, « 34 % impliquent un collègue et 29 % la hiérarchie », détaille la FAS. Daniel Husson, secrétaire général de l'organisation, précise cependant que « dans la majorité des cas, la justice ne retient pas la qualification de harcèlement ». « L'explication de cette hausse est peut-être à relier avec la dégradation des conditions d'exercice des enseignants avec moins de postes et des classes plus chargées » avance-t-il.
« À 93 %, les élèves se disent satisfaits du climat scolaire de leur établissement. Les insultes, les vols de fournitures scolaires et les moqueries sont les atteintes les plus courantes », établit « l'enquête nationale de victimation et de climat scolaire dans les collèges publics » menée sous la direction d'Éric Debarbieux, président de l'Observatoire international de la violence à l'école et membre du conseil d'orientation de l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP). L'enquête a été réalisée au printemps 2011 auprès de « 180 000 élèves répartis dans un échantillon représentatif de 300 collèges publics » par des équipes mobiles de sécurité « spécialement formées à cet effet ». Elle sera répétée tous les deux ans. « À ce jour, seuls les États-Unis, Israël et l'Angleterre se sont doté d'un objet de connaissance simliaire » précise Éric Debarbieux à AEF mardi 25 octobre 2011. La Depp publie une note sur cette enquête, datée du 11-14 octobre 2011, et une analyse des résultats par Éric Debarbieux.