En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
« Les tendances pour les entrées en apprentissage à la rentrée 2012 ne sont pas bonnes, à cause de la crise principalement, mais aussi à cause des ruptures de contrats qui dissuadent les chefs d'entreprise de reprendre des jeunes », déclare à l'AEF Morgan Marietti, président de l'Anaf (Association nationale des apprentis de France), le 25 septembre 2012. Fondée en novembre 2010, l'Anaf assure être la « seule » association qui représente les apprentis. « Les politiques ont voulu faire du quantitatif à tout prix, en oubliant le qualitatif, ce qui s'est traduit par de trop nombreux décrochages. En effet, il est essentiel que les jeunes puissent bénéficier d'un accompagnement de qualité dans l'entreprise, avec des tuteurs correctement formés, et en dehors. Les CFA ou les régions doivent être attentifs au lien entre la formation suivie et la mission confiée à l'apprenti. Souvent, ces derniers ont un comportement inadapté aux contraintes du monde professionnel, ce qui peut être résolu par le dialogue et par un suivi », explique-t-il.
Créer des « parcours préparatoires à l'apprentissage en formation scolaire par alternance dans les CFA ». C'est ce que propose le mouvement des MFR (Maisons familiales rurales) (1) pour « lutter contre les ruptures de contrats d'apprentissage » et « les difficultés à trouver une entreprise », dans sa contribution à la concertation sur la loi d'orientation et de programmation sur l'école, publiée le 14 septembre 2012 (2). Ce « sas de préparation », destiné aux jeunes « en fin de collège ou en classe de seconde, voire au-delà », serait « plus ambitieux et moins confidentiel que le Dima (dispositif d'initiation aux métiers en alternance) existant » et voué à être abrogé. Il pourrait prendre la forme d'une formation « d'au moins un an », où les jeunes alterneraient entre « stages et périodes scolaires consacrés à la découverte de la vie en entreprise et des métiers, la formation générale ».
« Développer la formation par alternance, et notamment via l'apprentissage, reste une priorité du gouvernement. C'est l'une des clefs de la bataille pour l'emploi des jeunes. Un des moyens d'y arriver est de faire un travail de pédagogie dans les entreprises entre 20 et 250 salariés où il y a encore une marge de progression », déclare Thierry Repentin, ministre délégué à la Formation professionnelle et à l'Apprentissage, le 17 septembre 2012, lors d'un déplacement à la faculté des métiers d'Évry (Essonne) et à la résidence sociale « Marguerite Yourcenar » dans cette même ville. La particularité de ce centre est d'accueillir sur un même lieu 5 000 apprenants par an en formation continue, 800 jeunes en accès à l'apprentissage et 3 000 jeunes en apprentissage, dont 75 % aux niveaux V (CAP) et IV (Bac).
« L'ensemble des États membres de l'Union européenne plaident pour que [l'apprentissage et le stage] répondent mieux aux exigences du marché du travail, soient davantage adaptés aux besoins des entreprises et offrent plus de garanties de qualité et de débouchés aux jeunes. » Telle est l'une des conclusions d'une étude sur l'apprentissage de la Commission européenne publié le 2 juillet 2012 qui vise à « fournir un aperçu général de l'offre des régimes du type apprentissage dans les États membres de l'UE ». Les résultats des études serviront à la préparation, d'ici à la fin de l'année, de deux initiatives de la Commission : un projet de recommandation du Conseil concernant les garanties pour la jeunesse, « pour que, dans les quatre mois suivant leur sortie du système éducatif, les jeunes puissent avoir un emploi, suivre une formation ou reprendre des études ; et la définition d'un cadre sur la qualité des stages ». À cet effet, l'étude examine « l'efficacité de ces programmes visant à augmenter l'employabilité et faciliter les transitions sur le marché du travail des apprentis dans l'UE ».
« Au niveau macro-économique, il est impossible de démontrer le lien mécanique entre le développement de l'apprentissage et la diminution du chômage des jeunes », estime Claudine Romani, chargée de mission au Céreq dans une étude datée de mai 2012 (Bref n°299) et intitulée « Pour une approche circonstanciée de l'apprentissage ». Dans cette étude, elle s'appuie sur les modèles développés dans d'autres pays, notamment l'Allemagne. Selon elle, « le modèle allemand peut être une source d'inspiration pour l'évolution du système français, mais pas dans une logique de mimétisme qui ne donnera jamais les résultats escomptés. L'alternance est sans doute un élément d'amélioration de l'insertion individuelle des jeunes et une voie d'accès à une qualification reconnue. Néanmoins, au-delà des systèmes éducatifs, la croissance économique et la conjoncture, les stratégies de recrutement des entreprises ou le fonctionnement des marchés du travail sont plus que jamais des facteurs majeurs pour l'insertion globale des jeunes dans l'emploi. »
L'Anaf (Association nationale des apprentis de France) « s'inquiète de l'absence de l'apprentissage dans les dossiers emblématiques du gouvernement alors même qu'il concerne la jeunesse et l'emploi », selon un communiqué diffusé par l'association mercredi 6 juin 2012. Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, a annoncé mardi 5 juin 2012 les thématiques qui seront abordées lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012 (AEF n°213500). Pour l'Anaf, il est « inconcevable que l'apprentissage ne soit pas au menu » de cette conférence sociale. Une des sept tables-rondes organisées à cette occasion portera cependant sur « le développement et l'acquisition des compétences et les questions de formation professionnelle avec le compte individuel de formation et les évolutions nécessaires dans ce domaine-là ».
« Comment comptez-vous donner la chance de l'apprentissage à davantage de jeunes en France ? Et comment allez-vous améliorer l'accompagnement des apprentis pendant leurs formations ? » Telles sont les deux interrogations qu'adresse Morgan Marietti, président et cofondateur de l'Anaf (Association nationale des apprentis de France) aux candidats à l'élection présidentielle, dans une lettre ouverte rendue publique mercredi 4 avril 2012. Contre le « préjugé tenace qui pénalise si fort la jeunesse de France sur la formation en alternance », il formule quatre propositions pour sécuriser et améliorer la situation des apprentis.