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« Même s'il voulait dire la vérité, le ministère de l'Intérieur ne dispose pas de statistiques nationales fiables », affirme Jean-François Herdhuin, inspecteur général honoraire de la police nationale, lors de son audition par la mission d'information de la la commission des Lois de l'Assemblée nationale sur « la mesure statistique des délinquances », mardi 2 octobre 2012. « L'étude de la délinquance, quand il s'agit de la mesurer, échappe à la rigueur scientifique. Les chercheurs de tous horizons s'affrontent sans pouvoir définir des instruments d'analyse indiscutables sur lesquels on pourrait définir des stratégies », poursuit-il. Il estime ainsi que « les commentaires de l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) ne sont qu'une trituration de l'état 4 001 » et que les tableaux présentés chaque mois par ce dernier « ne permettent pas de comprendre ce qui se passe au niveau local ». Il regrette que l'ONDRP ne développe pas une cartographie de la délinquance au niveau local, alors que « cela ne coûte pas très cher et n'est pas très compliqué à fabriquer ».
« La question de l'indépendance de l'ONDRP n'a aucun intérêt. La vraie question est celle de la collecte des données. Le fait que l'ONDRP soit un service, un groupe informel, un établissement public ou une autorité indépendante ne changera rien à la collecte des données. » C'est ce qu'indique Alain Bauer, président du conseil d'orientation de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales lors d'un débat organisé au Sénat par l'association « Déviance et social-démocratie maintenant en Europe », présidée par Pierre-Victor Tournier, directeur de recherche au CNRS, mardi 7 février 2012. « Soit nous faisons cette collecte avec l'Insee, ce qui est fait pour l'enquête de victimation et il n'y a aucune manipulation, soit nous utilisons les chiffres du ministère de l'Intérieur et effectivement ils sont instrumentalisés, tronqués, mensongés, manipulés depuis environ une cinquantaine d'années. Le seront-il plus ou moins si un autre organisme demande les mêmes chiffres à la même source ? Non », répond Alain Bauer.
« En 2011, la délinquance globale, c'est-à-dire tous les faits de criminalité et de délinquance parvenus à la connaissance de la police et de la gendarmerie, que ce soit à la suite de plaintes ou à leur initiative propre, a baissé pour la neuvième année consécutive. Elle a baissé de 0,34 %, soit près de 12 000 faits », affirme le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, mardi 17 janvier 2012, lors d'une conférence sur le bilan 2011 de la délinquance organisée au ministère de l'Intérieur avec l'ONDRP. « Depuis 2007, cette délinquance générale a baissé de 7,8 %, soit 290 000 faits. Et depuis 2002, elle a baissé de 16,47 %, soit 678 000 faits. Je précise par ailleurs que depuis 2002, la population française a augmenté de 3,2 millions », ajoute-t-il.
« Les outils de l'ONDRP n'ont aucun lien avec des attributions de 'mannes budgétaires' par le ministère de l'Intérieur », affirme le président du conseil d'orientation de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, Alain Bauer, mardi 29 novembre 2011. Il répond notamment aux critiques sur l'indépendance de l'Observatoire formulées par l'ancien garde des Sceaux, Robert Badinter lors de la présentation d'un rapport de la fondation Terra nova sur la politique de sécurité depuis dix ans (AEF Sécurité globale n°227000). « Les outils du ministère sont les siens et l'ONDRP a souligné à de nombreuses reprises qu'il n'avait pas vocation à un quelconque monopole en la matière. De nombreux chercheurs participent à la rédaction des études de l'ONDRP ou ont été les invités de son conseil d'orientation pour dialoguer sur des divergences d'appréciation portant en général plus sur les dispositifs propres au ministère que sur les études de l'ONDRP », explique Alain Bauer.
« Le principe du chiffre unique, très souvent utilisé par les responsables politiques ou médiatiques, doit être abandonné une bonne fois pour toutes, car le vol de chewing-gum avec préméditation vaut 'un' et le viol avec acte de barbarie à main armée vaut 'un' , alors que chacune de ces unités n'est pas égale », indique le président du conseil d'orientation de l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), Alain Bauer, mardi 22 novembre 2011. À l'occasion de la présentation du rapport annuel (AEF Sécurité globale n°227692), il souligne que « la principale victime du chiffre unique, ce n'est pas l'ONDRP, c'est le ministère de l'Intérieur lui-même, en faisant croire qu'il a une sorte de robinet qui fait monter ou baisser la criminalité, en considérant qu'on peut mélanger des atteintes aux biens, des atteintes aux personnes, des escroqueries immatérielles et que tout cela donnerait un chiffre global ». Il précise notamment que Brice Hortefeux, alors ministre de l'Intérieur, « était signataire d'une circulaire expliquant qu'il fallait abandonner le chiffre unique, ce qui ne l'a pas empêché de l'utiliser » (AEF Sécurité globale n°269310).
« Nous avons essayé cette année d'accélérer la production de données judiciaires et pénales, cependant notre relation avec le ministère de la Justice fonctionne, mais avec des lenteurs considérables ». C'est ce qu'indique le président du conseil d'orientation de l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), Alain Bauer, à l'occasion de la présentation du rapport annuel (AEF Sécurité globale n°227692), mardi 22 novembre 2011. « Depuis plusieurs années, l'ONDRP essaye d'obtenir du ministère qu'il réponde à des engagements précis en termes de qualité d'outils statistiques », ajoute-t-il, précisant que le travail avec les services de la Chancellerie se fait « avec d'immenses difficultés ». Et d'affirmer : « Nous sommes extraordinairement ralentis par des difficultés dans l'application des décisions prises y compris lors de réunions interministérielles ayant fait l'objet d'engagements clairs et précis de cette administration ».