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« La concertation [sur l'école] s'est attachée à montrer ce qui est structurant sur la formation [des enseignants]. Après, savoir quelle sera l'année de passage du concours, on rentre dans la cuisine du détail », indique Nathalie Mons, sociologue et membre du comité de pilotage de la concertation « Refondons l'École de la République », lors de la conférence de presse de présentation du rapport, le 5 octobre 2012. Celui-ci a été mis en ligne sur le site refondonslecole.gouv.fr le même jour. L'importance égale entre formation académique et professionnelle est mentionnée à plusieurs reprises. Les propositions sur la formation des enseignants sont abordées dans la partie « Des personnels formés et reconnus », qui rappelle qu'il s'agit « d'un métier qui s'apprend ». Ce rapport est issu des débats de la concertation pour la refondation de l'école, lancée le 5 juillet 2012 et la formation des enseignants est un des dix axes prioritaires que présentent les quatre membres du comité de pilotage (Christian Forestier, Nathalie Mons, François Bonneau et Marie-Françoise Colombani). Les autres thèmes abordés par le rapport sont les suivants : le primaire, le socle commun, les rythmes scolaires, les parents d'élèves, l'orientation, la lutte contre le décrochage, la décentralisation, le numérique, l'éducation prioritaire (AEF n°205162).
« Nous refusons que les Espé soient les pilotes de la formation », écrivent la CDUL et la CDUS dans une déclaration commune « À propos des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation et de la formation des enseignants », transmise à AEF mercredi 3 octobre 2012. Cette motion a été adoptée après plusieurs réunions de travail avec la CDIUFM et la CPU. L'objectif de ces rencontres est d'élaborer un cahier des charges relatif à la formation des enseignants dans un contexte particulier : les Espé doivent être créées à la rentrée 2013 (AEF n°206291). Les quatre conférences ne sont pas parvenues à une position commune. La CDIUFM et la CPU ont précédemment fait part de leurs positions sur ces sujets (AEF n°206705) et (AEF n°206279).
« C'est la responsabilité de l'Université de mettre en place [des] mécanismes de régulation des flux, c'est la responsabilité du ministère de l'Éducation nationale de fixer son niveau d'exigence professionnelle pour ses recrutements. Placer les concours de recrutement organisés par le ministère de l'Éducation nationale dans le cursus de formation revient à déléguer la responsabilité qui échoit à l'Université à une autorité externe ; ce n'est ni très responsable, ni une marque d'autonomie. La logique de séparation des responsabilités ministère de l'Éducation nationale - Université est la seule viable à terme ; c'est la seule susceptible de redonner de la stabilité à l'ensemble. Elle conduit à placer le recrutement en fin de formation et mettre en place les mécanismes de régulation des flux des étudiants sous la responsabilité de l'Université à l'entrée en Espé », écrit vendredi 21 septembre 2012 la CDIUFM dans une seconde contribution à la concertation nationale « Refondons l'école ».
« Le cabinet de la ministre [de l'Enseignement supérieur et de la recherche] a rappelé que la question de l'intégration universitaire des futures Espé a déjà été tranchée au plus haut niveau », rapporte la CPU interrogée par AEF, à l'issue d'une réunion des quatre conférences - CPU, CDIUFM, CDUL, CDUS - au ministère, jeudi 20 septembre 2012. En effet, le Premier ministre a déclaré, lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale le 3 juillet 2012, que « les Espé seront créées au sein des universités ». Concernant les modalités d'organisation et de fonctionnement, Gilles Roussel, président de la commission 'formation et insertion professionnelle' de la CPU, et Patrick Demougin, président de la CDIUFM, estiment qu'un « effort de refondation et d'imagination est crucial ». La CDIUFM précise que « les écoles supérieures ne seront ni des IUFM rémanéagés, ni des acteurs extérieurs aux UFR. » Selon la CPU, « toutes les conférences sont d'accord pour affirmer que la réforme de la formation des enseignants est une réforme que l'on ne peut rater car il s'agit de répondre aux besoins de la nation. Cela est d'autant plus vrai après l'annonce faite par Vincent Peillon de recruter 40 000 enseignants pour la rentrée 2013 (AEF n°206291). Pour réussir ce défi, l'université a besoin de tout le monde. »
Nicolas Sarkozy lance officiellement le 2 juin 2008 la masterisation de la formation des enseignants (AEF n°97029). Recrutés à bac+5 et non plus à bac+3, les enseignants seront mieux payés (AEF n°304737), une des promesses de campagne du nouveau président de la République à laquelle sont favorables la CPU et la CDIUFM (AEF n°304651). Mais cette réforme a lieu dans un contexte particulier : celui du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Or, supprimer l'année de fonctionnaire stagiaire permet à Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, de libérer 18 202 postes et donc de trouver très facilement les 16 000 postes qu'il doit supprimer à la rentrée 2010 (AEF n°221845). La réforme est donc pilotée depuis la rue de Grenelle, sans grande concertation avec le MESR qui ne s'empare pas pleinement de ce dossier. Les syndicats se mobilisent très rapidement contre cette réforme qui vise selon eux avant tout à économiser des postes d'enseignants stagiaires (AEF n°295145) et à faire disparaître les IUFM, désormais intégrés aux universités (AEF n°315700).