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« Le meilleur rempart contre la pauvreté reste l'accès à l'emploi », estime en substance le Secours catholique, au vu des résultats d'un bilan de l'évolution de la grande pauvreté (1) sur les dix dernières années, publié ce jeudi 8 novembre 2012, à un mois de la conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale qui se tiendra les 10 et 11 décembre prochain(AEF n°206287). Le rapport statistiques intitulé « Regards sur 10 ans de pauvreté », montre ainsi que le chômage contribue de plus en plus à la fragilisation des situations : sur les dix dernières années, le nombre de chômeurs aidés par l'association est ainsi passé de 58 % à 66 %, alors que, pour l'ensemble de la population, la progression du taux de chômage n'est que de 7,6 % en 2001 à 9,3 % fin 2011. Mais le travail ne garantit pas non plus une sortie de la grande précarité : l'étude met également en avant la frange de 20 % de gens aidés par le secours catholique, qui ont un emploi mais des revenus « insuffisants pour subvenir à leurs besoins ».
À la veille de la journée internationale du refus de la misère, Médecins du Monde rend public mardi 16 octobre 2012 son baromètre annuel sur l'accès aux soins des plus démunis. Un rapport qui souligne l'importante détérioration des conditions d'accès aux soins des populations précaires en France: plus d'un tiers des patients vient se soigner tardivement par rapport aux soins qu'imposent leurs pathologies; 45 % des femmes enceintes ont un retard dans leur suivi de grossesse. Par ailleurs, 2 800 mineurs ont été accueillis dans les centres MdM en 2011, en hausse de +48 % depuis 2008. Plus de 98 % des personnes reçues vivent sous le seuil de pauvreté et 72 % des patients déclarent vivre à la rue ou dans un logement précaire. Une dégradation inquiétante des conditions de vie qui a un impact sur la santé des plus démunis, rappelle MdM qui constate également une remise en question importante de l'accès équitable aux soins pour tous. Et même si l'association note que « certaines réformes en matière de droit à la santé ont été mises en place grâce à l'alternance politique », elle interpelle « le gouvernement sur l'urgence d'une politique sanitaire et sociale vraiment solidaire en temps de crise. » souligne le Dr Thierry Brigaud, Président de Médecins du Monde, qui formule un certain nombre de propositions qu'il défendra lors de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale organisée les 10 et 11 décembre prochains, comme la fusion de l'AME et de la CMU.
« La France bénéficie d'une conjonction politique inédite pour enclencher une politique efficace de lutte contre la pauvreté et la précarité », estime Martin Hirsch, ancien Haut commissaire aux Solidarités actives. Il répond ce vendredi 21 septembre 2012 à l'interpellation d'un anglo-saxon intervenant au terme d'un débat sur « les perspectives pour la lutte contre la pauvreté et la précarité en France après les élections présidentielles » tenu dans le cadre du forum « Convergences 2015 » organisé durant trois jours à Paris (1). Au terme de la table ronde réunissant Catherine Lemorton, présidente socialiste de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Borello, président du groupe SOS et Pierre-Yves Madignier, président d'ATD Quart monde, cet intervenant s'étonne de l'anomalie qui consiste, en France, à vouloir traiter de la question de la lutte contre la pauvreté de façon extrêmement cloisonnée, en « silots », en fonction des départements ministériels (logement, santé, emploi, etc). Martin Hirsch lui donne acte de la pertinence de sa remarque et ajoute que pour la première fois, la France du fait de l'appartenance des exécutifs tant nationaux que locaux à un même courant politique, dispose de l'ensemble des leviers pour mener une politique efficace et globale de lutte contre la pauvreté et la précarité.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, présidera l'atelier consacré aux questions de santé dans le cadre de la conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale qui se tiendra les 10 et 11 décembre 2012. C'est ce qu'annonce le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors d'une réunion, à Matignon, de l'ensemble des membres du CNLE (Conseil national de lutte contre l'exclusion), jeudi 20 septembre 2012. Un groupe de travail sera chargé de préparer cet atelier thématique. Il sera piloté par Michel Legros, vice-président du conseil des formations de l'EHESP (École des hautes études de santé publique). L'atelier consacré à l'accès aux droits, aux minima et tarifs sociaux, ainsi qu'à l'intervention sociale sera quant à lui présidé par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion. Bertrand Fragonard, président du Haut Conseil de la famille, pilotera le groupe de travail chargé de le préparer.
Les deux tiers des CCAS (centres communaux d'action sociale) constatent une hausse des demandes d'aide qui leur sont adressées et 34 % d'entre eux estiment que les frais de santé constituent un poste de dépenses que les ménages qui sollicitent une aide renoncent à assumer. Une proportion qui atteint même 46 % pour les centres implantés dans les villes de plus de 30 000 habitants. C'est l'un des enseignements majeurs du baromètre Uncass-Gazette Santé-Social de l'action sociale locale 2012 (1), présenté mercredi 19 septembre 2012 au Cese (Conseil économique, social et environnemental). Les résultats compilés par l'Union nationale des centres communaux d'action sociale montrent également que les difficultés quotidiennes liées au paiement des factures constituent le premier élément déclencheur de nouvelles demandes d'aides et parmi elles : les factures d'énergie (97 % des CCAS), les loyers (cités par 76 % des CCAS) et 89 % dans les territoires de plus de 30 000 habitants, les services municipaux, à savoir la cantine scolaire, l'accueil de loisir ou périscolaire, les colonies de vacances (53 % des CCAS et 63 % de ceux implantés en milieu rural).
En 2010, le niveau de vie médian s'élève à 19 270 euros annuels, soit une diminution en euros constants de 0,5 % par rapport à 2009, indique l'enquête Revenus fiscaux et sociaux de l'Insee du vendredi 7 septembre 2012. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 430 euros ; celui des 10 % les plus aisés est d'au moins 36 270 euros, soit 3,5 fois plus. Au final, le niveau de vie baisse ou stagne pour pratiquement toutes les catégories de population, sauf pour les plus aisées. Quant au seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du niveau médian de la population, il s'établit à 964 euros mensuels en 2010. La pauvreté, qui continue sa progression, concerne 8,6 millions de personnes, soit 14,1 % de la population, contre 13,5 % en 2009 et 13 % en 2008. « La non-reconduction de mesures d'aides ponctuelles, mises en oeuvre en 2009 afin de limiter les effets de la crise sur les ménages modestes, et le gel du barème des prestations familiales en 2010 expliquent pour partie que cette population soit plus affectée », analysent Carine Burricand, Cédric Houdré et Eric Seguin, auteurs de l'étude.
Étienne Pinte, président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) a remis mardi 4 septembre 2012 un rapport (AEF n°207748) sur le « reste pour vivre » à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et à Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion. Celles-ci « se félicitent », dans un communiqué du 4 septembre, de la publication de ce rapport, « qui rappelle l'importance d'améliorer la situation des ménages les plus modestes, trop souvent stigmatisés ces dernières années ». Pour les deux ministres ce document « montre la difficulté croissante qu'ont les plus fragiles de nos concitoyens à faire face à leurs dépenses incompressibles (logement, énergie, santé) et les privations intolérables que cette situation peut engendrer ». Elles rappellent également que face à cette situation « le gouvernement a engagé des mesures en faveur du pouvoir d'achat des ménages les plus modestes (notamment augmentation de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire, lancement des négociations sur les dépassements d'honoraires et l'accès aux soins pour tous, augmentation du smic, encadrement des loyers, réforme des tarifs de l'énergie) ». Et que sera organisée les 12 et 13 novembre 2012 au Palais d'Iéna la conférence annoncée par François Hollande qui permettra l'élaboration d'un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et les exclusions.