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« L'Aeres est favorable à ce que des membres de son conseil soient des élus de la communauté de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ils s'ajouteraient aux élus déjà présents dans le conseil, que sont les deux représentants du Parlement. » C'est ce qu'annonce l'agence d'évaluation, vendredi 9 novembre 2012, dans un document complémentaire à sa contribution aux assises de l'enseignement supérieur et de recherche de septembre dernier (AEF n°206635, n°206636 et n°206639), et après la prise de position de son conseil (AEF n°203406). Ce document « expose les réponses de l'Aeres aux questions soulevées et formule ses propositions pour un débat », propositions qui portent sur les principes de l'évaluation et « les relations institutionnelles entre acteurs de l'évaluation » que l'Aeres souhaite « mieux organisées », ainsi que sur « la confiance » à renforcer avec la communauté de la recherche (AEF n°202609) et sur la progression de l'évaluation des formations (AEF n°202607). En effet, « les travaux préparatoires aux assises ont fait ressortir des analyses et des points de vue divers, parfois opposés, sur l'évaluation et sur l'Aeres. »
« Des décisions radicales relatives à l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) exposeraient notre système de recherche et d'enseignement supérieur à deux risques : fragiliser une culture de l'évaluation qui n'est pas encore fermement implantée dans nos établissements ; redonner du poids à des pratiques qui affaibliraient la confiance que nos voisins européens, et de nombreux observateurs étrangers, ont dans l'impartialité des évaluations conduites en France. » Telle est la position du conseil de l'Aeres exprimée dans un document intitulé « l'évaluation, vecteur et signal de la qualité de la recherche et de l'enseignement supérieur », diffusé lundi 29 octobre 2012. Par ailleurs, l'Aeres rappelle que dans le cadre des assises de l'ESR, « des demandes de simplification du dossier d'évaluation des unités de recherche, ainsi que de meilleure articulation avec les instances nationales d'évaluation individuelle (telles que le Comité national de la recherche scientifique ou que le Conseil national des universités) ont notamment été exprimées à son attention » (AEF n°203848). L'agence assure « y répondre en faisant des propositions » arguant que « des changement sont possibles ».
« Trop d'évaluation tue l'évaluation, c'est le critère le plus important. La dérive technocratique de l'Aeres, qui se transforme en Cour des comptes de seconde classe, n'est pas efficace. » C'est ce que déclare Jean Chambaz, président de l'UPMC. Il intervient lors de la rencontre « recherche » des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche en Île-de-France, jeudi 11 octobre 2012 à Versailles (Yvelines). Cette rencontre se tient sous la présidence de Marc Fontecave, professeur au Collège de France. Le rapporteur délégué est Guy Couarraze, ancien président de l'université Paris-Sud (1). « Il nous faut une agence indépendante de manière à obtenir un système homogène. Nous n'avons pas besoin de notes mais de repères pour orienter notre stratégie », poursuit-il. « L'Aeres a prévu d'aller évaluer le laboratoire de Serge Haroche, nouveau prix Nobel de physique (AEF n°204984). Pour quoi faire ! » s'interroge le président de l'UPMC.
« L'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) a pour objectif de s'appuyer davantage sur les instances représentatives des personnels, notamment pour la constitution du vivier d'experts et la composition des comités d'experts. » Telle est l'une des « propositions concernant la recherche » que l'agence émet dans la « contribution » qu'elle a remise le 31 août 2012 au comité de pilotage des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, à l'issue de l'audition de son président Didier Houssin (AEF n°207864). « Nous songeons particulièrement aux instances comme le CoNRS (Comité national de la recherche scientifique) au CNRS, les CSS (commissions scientifiques spécialisées) de l'Inserm ou le CNU (Conseil national des universités), qui comprennent des membres élus par les personnels et qui ont une longue pratique de l'évaluation », explique à AEF Didier Houssin, vendredi 14 septembre 2012. « Du reste, l'Aeres s'appuie déjà sur ces instances puisque nos délégués scientifiques les sollicitent pour qu'elles désignent des experts, mais nous n'avons peut-être pas assez organisé ces relations jusqu'à présent. » Le président de l'Aeres souhaite également instaurer « une meilleure articulation entre l'évaluation des unités de recherche effectuée par l'agence et celle des personnels, qui est du ressort de ces instances ».
« Comment ne pas perdre l'apport des évaluations fines de formation par l'Aeres, tout en arrivant, à moyens constants, à donner une meilleure vision d'ensemble de la carte des formations pour les étudiants, les décideurs de l'ESR, les régions ? » : c'est l'une des questions que pose Didier Houssin, président de l'Aeres, interrogé par AEF sur le premier volet (réussite des étudiants) de la contribution de l'agence aux assises de l'enseignement supérieur et de la recherche (AEF n°207864). « Les évaluations de l'Aeres portent sur les licences, masters et doctorats, mais pas sur l'ensemble des formations du supérieur. Pourtant, la réussite des étudiants du premier cycle pose la question de l'évaluation coordonnée de l'ensemble du premier cycle, incluant aussi les CPGE, les formations courtes (BTS, DUT)… », estime Didier Houssin. « Nous n'avons pas non plus une vision d'ensemble au niveau régional. Aujourd'hui, l'Aeres évalue les formations avec ‘une granularité fine', en lien avec la logique d'habilitation par le MESR. Ne pourrait-on pas redéployer partiellement notre force de travail ? Par exemple, une formation qui aurait obtenue une note A+ ne pourrait-elle pas être évaluée plus légèrement la fois d'après ? », se demande le président de l'Aeres. « La réponse dépendra notamment de l'orientation que souhaite prendre le MESR en matière d'habilitation des formations », ajoute-t-il.