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« La principale évaluation des laboratoires de recherche, celle de l'Aeres, souffre de graves défauts, quasi unanimement reconnus. Le principe même d'une évaluation de la recherche basée sur des standards uniformes pour toutes les disciplines est aberrant et conduit à évaluer avec les mêmes grilles des structures de recherche très diverses. » C'est ce que déclare Serge Haroche prix Nobel 2012 de physique et administrateur du collège de France depuis le 1er septembre 2012, lors de la première journée des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, organisées lundi 26 et mardi 27 novembre 2012 au Collège de France à Paris (AEF n°204984). « Cette évaluation doit être organisée au niveau de chaque laboratoire et non par un organisme centralisé comme l'Aeres », qui « pourrait devenir une structure simplement chargée de contrôler que les universités ou les EPST appliquent bien des règles d'évaluation conformes aux normes internationales », suggère Serge Haroche. « Dans ce contexte, l'Aeres cesserait donc d'évaluer les laboratoires. Elle garderait ses rôles d'évaluation des formations d'enseignement et des établissements, dont l'utilité n'est pas contestée », recommande le physicien.
« La CPU (Conférence des présidents d'université) estime positif le travail que conduit l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) dans sa mission d'évaluation de l'offre de formation, de recherche et de la gouvernance des établissements, même si elle doit fortement évoluer dans ses méthodes et ses périmètres. » Telle est l'appréciation que porte la CPU sur l'agence d'évaluation dans la partie « recherche » de sa contribution aux assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, rendue publique vendredi 16 novembre 2012. D'autres propositions de la CPU portent sur la gouvernance de l'ESR (AEF n°202135), sur la réussite des étudiants (AEF n°202133) et sur l'international (AEF n°202132).
« Des décisions radicales relatives à l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) exposeraient notre système de recherche et d'enseignement supérieur à deux risques : fragiliser une culture de l'évaluation qui n'est pas encore fermement implantée dans nos établissements ; redonner du poids à des pratiques qui affaibliraient la confiance que nos voisins européens, et de nombreux observateurs étrangers, ont dans l'impartialité des évaluations conduites en France. » Telle est la position du conseil de l'Aeres exprimée dans un document intitulé « l'évaluation, vecteur et signal de la qualité de la recherche et de l'enseignement supérieur », diffusé lundi 29 octobre 2012. Par ailleurs, l'Aeres rappelle que dans le cadre des assises de l'ESR, « des demandes de simplification du dossier d'évaluation des unités de recherche, ainsi que de meilleure articulation avec les instances nationales d'évaluation individuelle (telles que le Comité national de la recherche scientifique ou que le Conseil national des universités) ont notamment été exprimées à son attention » (AEF n°203848). L'agence assure « y répondre en faisant des propositions » arguant que « des changement sont possibles ».
« Disposer avec l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) d'une agence d'évaluation indépendante, est-ce une bonne chose ? Dans le principe, pourquoi pas. Mais il faudrait en faire l'évaluation. Si tant de voix parmi les chercheurs, y compris l'Académie des sciences, en demandent la suppression, c'est qu'il y a problème » (AEF n°205953). C'est ce que déclare Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, lors de l'examen du budget 2013 de la Mires (mission interministérielle « recherche et enseignement supérieur ») en commission élargie à l'Assemblée nationale, mardi 23 octobre 2012. Elle répond à une interrogation de Patrick Hetzel (UMP, Bas-Rhin), rapporteur du programme « recherche » de la Mires pour la commission des affaires culturelles et de l'éducation, qui trouve « surprenant que l'Académie des sciences en demande la suppression alors qu'elle est un acteur reconnu par les organismes de recherche ». « Il semble que l'Aeres ait du mal à maîtriser des questions comme l'interdisciplinarité ou la recherche sur projet », explique la ministre. « De grands changements sont à prévoir la concernant. Elle doit être revue assez profondément, et ce sera fait avec l'ensemble des acteurs concernés, en tenant compte des conclusions des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche » (AEF n°210576).
« Trop d'évaluation tue l'évaluation, c'est le critère le plus important. La dérive technocratique de l'Aeres, qui se transforme en Cour des comptes de seconde classe, n'est pas efficace. » C'est ce que déclare Jean Chambaz, président de l'UPMC. Il intervient lors de la rencontre « recherche » des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche en Île-de-France, jeudi 11 octobre 2012 à Versailles (Yvelines). Cette rencontre se tient sous la présidence de Marc Fontecave, professeur au Collège de France. Le rapporteur délégué est Guy Couarraze, ancien président de l'université Paris-Sud (1). « Il nous faut une agence indépendante de manière à obtenir un système homogène. Nous n'avons pas besoin de notes mais de repères pour orienter notre stratégie », poursuit-il. « L'Aeres a prévu d'aller évaluer le laboratoire de Serge Haroche, nouveau prix Nobel de physique (AEF n°204984). Pour quoi faire ! » s'interroge le président de l'UPMC.