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« Qu'il y ait une augmentation des coûts de 9,5 milliards d'euros n'est une surprise que pour ceux qui ne voulaient pas regarder la réalité en face. À plusieurs reprises, j'ai dénoncé ce manque de sincérité des prévisions, notamment à travers un rapport parlementaire en 2011 (AEF Habitat et Urbanisme n°227483), qu'aucun élu UMP n'avait alors remis en cause », affirme Annick Lepetit, secrétaire nationale aux transports du PS et par ailleurs députée de Paris, après la publication, jeudi 13 décembre 2012, du rapport de la mission sur le calendrier pluriannuel de réalisation et de financement du projet de Grand Paris Express (AEF Habitat et Urbanisme n°199967). Le document, remis par son auteur, Pascal Auzannet, à la ministre de l'Égalité des territoires et du Logement ce jeudi, revoit en effet le montant du projet à la hausse : il devrait atteindre « 30 milliards d'euros en valeur 2012 ». L'élue estime que « Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont menti aux Franciliens depuis trois ans en leur faisant des promesses inconsidérées, tout en sachant que les délais et les coûts annoncés n'étaient pas tenables ».
« Un rapport ne m'impressionne pas », assure Jean-Paul Huchon, mercredi 12 décembre 2012, à la veille de la remise du rapport d'expertise de Pascal Auzannet sur le calendrier pluriannuel de réalisation et de financement du projet de métro automatique du Grand Paris Express, à Cécile Duflot, la ministre de l'Égalité des territoires et du Logement (AEF Habitat et Urbanisme n°200371). Le président (PS) de la région Île-de-France, qui s'exprime à l'occasion de la présentation à la presse du projet de budget 2013 (1), considère qu' « il ne faut pas toucher à un accord politique [fait] pour le bien des gens, pour changer le système de transport ». « On a un projet du Grand Paris, il a été voté, et fait l'objet d'un protocole [d'accord État-région], je m'en tiens au protocole », ajoute le président du Stif, précisant qu'il ne « trouverai[t] pas de très bon goût qu'on [lui] dise qu'on ne dessert pas » le Nord-Est, la ligne orange, etc. Une remise en cause du projet qu'il avait déjà récusée début décembre, lors de son audition par la commission du développement durable de l'Assemblée nationale (AEF Habitat et Urbanisme n°200680).
« Avec un budget de 203 millions d'euros en 2013, soit plus du double de celui de 2012, la SGP poursuit sa montée en puissance (AEF Habitat et Urbanisme n°201578). Nous sommes dans les starting-blocks en attendant les décisions du gouvernement sur la suite des opérations », indique Étienne Guyot, président du directoire de la Société du Grand Paris, auditionné mardi 4 décembre 2012 par les sénateurs de la commission du développement durable. « Nous avons fait notre maximum pour tenir nos engagements, et la question des moyens de la SGP dépendra aussi des décisions qui seront arrêtées par le gouvernement. » En l'occurrence, la mission confiée par la ministre de l'Égalité des territoires et du Logement à Pascal Auzannet, dont « le rapport doit être remis de façon incessante », permettra de faire « le point sur l'ensemble des coûts du projet ». « Pour ce qui est de la maîtrise d'ouvrage SGP, à périmètre constant par rapport à l'accord État-région de 2011, en sortie des études préliminaires, nous avons une augmentation de 2,5 %, je dis bien à périmètre constant », fait savoir Étienne Guyot.
« Avant de financer quelque chose, il faut déterminer ce qu'on veut financer, comme lorsque l'on réalise un devis avant travaux », indique le député Alexis Bachelay (SRC, Hauts-de-Seine), ajoutant que le Grand Paris est un « projet qui semble indispensable à long terme, mais [qui] n'est pas évalué aujourd'hui ». Il s'exprime, lundi 12 novembre 2012, à l'occasion de la table ronde consacrée au financement du Grand Paris, dans le cadre de la journée d'échanges organisée par AEF Habitat et Urbanisme et AEF Développement durable (AEF Habitat et Urbanisme n°202760) (1). « Pas un acteur économique ne pense que 20,5 milliards d'euros est le bon chiffre », poursuit-il, au sujet du coût initialement estimé pour le réseau du Grand Paris Express (AEF Habitat et Urbanisme n°202758). De son côté, Jean-Pierre Chauvel, spécialiste de la fiscalité locale à l'IAU Île-de-France, souligne que « région, Stif, SGP » ont « besoin d'avoir une vision globale des besoins de financement de ce projet ». « Nous sommes en deçà du projet de transport », déclare-t-il, en référence au titre du colloque, « Quels enjeux au-delà des transports ? ».
Le Grand Paris : combien ça coûte ? Les estimations varient d'une vingtaine à plus de quarante milliards d'euros selon ce qu'on y intègre : le réseau de métro automatique du Grand Paris Express, le plan de mobilisation régional pour le réseau existant, les interconnexions, le matériel roulant. La facture est encore plus élevée si l'on prend en compte les aménagements dans et autour des gares et l'objectif de 70 000 logements neufs par an. Il est donc très difficile aujourd'hui de chiffrer le coût de ce projet de transport et d'aménagement et donc de bâtir un plan de financement échéancé à quinze ou vingt ans, même avec les aléas qu'un tel exercice comporte. En effet, bien que des taxes spécifiques soient prélevées depuis 2011, les incertitudes sont encore nombreuses, a fortiori dans un contexte budgétaire général contraint et alors que les collectivités s'inquiètent des moyens de leur financement.