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Les réactions des jeunes médecins sont plutôt favorables aux engagements sur la formation initiale et les conditions d'exercice du pacte annoncé par Marisol Touraine le 13 décembre (AEF n°199931). En revanche, les mesures d'aides à l'installation (bourses de service public et contrat de praticien territorial de médecine générale) sont accueillies plus fraîchement, particulièrement par les internes de spécialités de l'Isnih qui estiment que « l'argent n'est pas la préoccupation principale » des jeunes professionnels. Mis à part l'UFC-Que choisir qui réclame un conventionnement sélectif des médecins et une prise en charge conditionnelles des cotisations sociales la totalité des acteurs approuvent l'orientation générale d'une politique globale incitative. Nombre d'acteurs s'interrogent sur les moyens mis en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés par le plan ainsi que sur le calendrier de mise en oeuvre des mesures. Tous s'attendent que s'ouvre la concertation nationale annoncée hier.
Un « pacte Territoire-santé » décliné en douze « engagements » pour lutter contre des « déserts médicaux » qui gagnent du terrain en France est annoncé, ce jeudi 13 décembre 2012, par la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine lors d'un déplacement en région Poitou-Charentes dans la commune de Scorbé-Clairvaux (Vienne). La ministre a choisi une région très en pointe sur le thème de l'accès aux soins et qui se veut exemplaire avec, depuis 2004, 26 maisons de santé pluriprofessionnelles créées et 19 en train de sortir de terre pour signifier que l'État, représenté en région par les ARS, entend bien accompagner et faciliter les initiatives des professionnels de santé et des collectivités territoriales. Marisol Touraine dénonce la « politique du laisser faire » des précédents gouvernements : « on a beaucoup parlé et peu agi et systématiquement échoué depuis dix ans ». Elle reproche à ses prédécesseurs d'avoir multiplié les « dispositifs ponctuels et éphémères sans s'assurer de leur mise en place ». Au contraire, elle promet de suivre personnellement les « plans d'actions » que les agences régionales de santé mettront en musique sur les territoires les plus en difficulté. Elle devait d'ailleurs présider dès son retour de la Vienne une réunion de l'ensemble des directeurs généraux d'ARS pour leur signifier leur « feuille de route ».
Le bureau de l'association des maires de France, réuni mercredi 12 décembre 2012, à la veille de la présentation du plan de lutte contre les déserts médicaux par Marisol Touraine dans la Vienne, rappelle la responsabilité de l'État en matière d'offre de santé et d'accès aux soins et demande à être consulté sur l'ensemble des propositions concrètes d'application de ce plan. Il insiste sur « la nécessaire et urgente mise en oeuvre de mesures assurant une couverture médicale de l'ensemble des territoires à des tarifs accessibles ». Les maires et présidents de communautés de communes font le constat que des « territoires de plus en plus nombreux et étendus » sont concernés par des difficultés d'accès aux soins et ce, malgré les initiatives portées par les communes et intercommunalités pour faciliter l'installation des médecins. « Des mesures fortes doivent être prises au niveau national pour pallier ces carences qui ne peuvent être résolues par des initiatives locales », assure l'AMF.
« Un jeune médecin doit gagner 55 000 euros dans l'année. S'il n'arrive pas à ce plafond-là, on lui paiera la différence entre ce qu'il a gagné et 55 000 euros, ce qui lui permet d'avoir une forme d'assurance », a déclaré Marisol Touraine dimanche soir sur « M6 » dans le cadre d'une émission consacrée aux remèdes à la désertification médicale qui concernent certaines zones rurales et péri-urbaines. La ministre des Affaires sociales et de la Santé veut offrir un revenu garanti aux jeunes médecins généralistes tout juste diplômés qui postuleront pour l'un des 200 postes de « praticiens territoriaux de médecine générale » à pourvoir l'an prochain. Ces postes sont créés par le PLFSS 2013 adopté définitivement ce lundi 3 décembre par les députés. L'UFML réagit lundi 3 décembre en expliquant que « le fait d'assurer ces 4 600 euros, en laissant le tarif de la consultation à 23 euros ne résout rien à terme » à la question des déserts médicaux car elle est le résultat du « désengagement de l'État de ces zones géographiques, de l'abandon de la médecine libérale avec des rémunérations indignes qui ne reflètent plus la pratique, des obligations et des taches administratives toujours plus nombreuses, d'un vieillissement de la population médicale et donc de sa pénurie. ». Les internes de médecine générale de l'Isnar jugent au contraire cette mesure « bienvenue à cette période charnière du début de l'exercice ambulatoire, où les charges peuvent être supérieures aux revenus le temps de la création d'une patientèle. »
La FVM (Fédération des villes moyennes), présidée par Christian Pierret maire PS de Saint-Dié (Vosges), qui organisait hier, mercredi 14 novembre, une rencontre sur le thème « Tous les territoires ont droit à la santé » s'alarme de la « tendance à la concentration de l'offre de soins ». L'association, forte de 200 adhérents, publie un « manifeste » visant à faire jouer aux villes moyennes « un rôle de pivot au sein des territoires de santé ». Soucieux de pérenniser les centres hospitaliers généraux en encourageant l'exercice multi-sites des médecins entre les CH et les CHU, le manifeste suggère de réformer les outils de tarification à l'activité et le financement des hôpitaux pour « tenir compte des charges des missions de service public qui incombent aux établissements des villes moyennes ». Et parmi les dispositions tendant à favoriser une présence médicale et paramédicale « accessible à tous dans tous les bassins de vie », elle préconise le développement des « conventionnements à plusieurs échelles (nationales, régionales, locales) », afin de garantir le maintien d'une offre « de ville » en secteur 1 à l'échelle des zones d'emploi.