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Selon les projections de la Cnav, exposées dans le dernier numéro de la revue « retraite et société » (n°63, août 2012), le montant des retraites du régime général versées aux femmes devrait continuer d'être inférieur de 24 % à celui des pensions versées aux hommes en 2029 (contre un écart de 33 % aujourd'hui). Jusqu'à présent, ces inégalités tenaient à la fois aux écarts de rémunérations et à la durée de cotisations validée par les salariés féminins. D'ici à 2029, ce facteur pèsera beaucoup moins et les écarts de pensions tiendront presqu'exclusivement aux écarts de rémunérations au cours de la carrière. L'étude se focalise sur le sort des assurés ayant une pension normale (hors liquidations au titre de l'invalidité ou de l'inaptitude) uniquement salariés du secteur privé tout au long de leur carrière (les monopensionnés). L'étude ne prend pas non plus en compte les retraites complémentaires.
Quels sont les dispositifs de solidarité « explicites » dans le système de retraite, peut-on les faire évoluer et comment ? C'est l'une des questions qu'aborde ce mercredi 24 octobre 2012 le Conseil d'orientation des retraites dans le cadre de sa préparation du rapport qu'il doit rendre en janvier 2013 dressant un état des lieux du système de retraite. En septembre, le COR s'était déjà penché sur les dispositifs « implicites » de redistribution à l'intérieur du système de retraite, autrement dit les dispositifs qui avantagent telle ou telle catégorie d'assurés en vertu des différentes règles d'acquisition de droits et de calcul des pensions. Le conseil aborde aujourd'hui les quatre principaux dispositifs explicites de solidarité : les périodes assimilées ou points gratuits (qui représentent environ 13,5 milliards d'euros au titre du régime général et des régimes complémentaires), les droits familiaux (qui représentaient environ 15,3 milliards d'euros en 2006), les minima de pension (5,4 milliards d'euros en 2009 au titre du régime général) et les possibilités de retraite anticipée à taux plein.
« Le système de retraite français joue un rôle redistributif important » en atténuant les disparités de salaires perçus au cours de la carrière et cette redistribution bénéficie davantage aux femmes notamment grâce aux MDA (majorations de durée d'assurance) et aux minima de pension. Cet effet redistributif plus marqué en faveur des femmes devrait toutefois s'atténuer à l'avenir de manière « mécanique » avec l'amélioration des carrières féminines, diminuant l'impact de certains dispositifs de redistribution (notamment les minima de pension). C'est ce que conclut l'Insee dans la dernière édition (2012) de son bilan sur l'économie française publié mercredi 20 juin 2012. Toutefois, il s'agit là d'une appréciation globale car si la plupart du temps cette atténuation des disparités « passe essentiellement par un relèvement des retraites dont le montant est le plus faible », certains dispositifs bénéficient également à des retraites plus élevées. Par ailleurs, cette étude ne s'intéresse qu'au niveau des pensions « en coupe » sans aborder la question des disparités d'espérance de vie à la retraite.
« Permettre aux personnes travaillant à temps partiel de cotiser sur la base d'un temps complet avec participation de l'employeur », « prendre en compte, s'agissant de l'emploi à temps partiel, les 100 meilleurs trimestres et non les 25 meilleures années pour la détermination du montant de la pension, ce qui correspond à la même durée de cotisation », « ouvrir le droit au versement de la pension de réversion au partenaire pacsé survivant, et non exclusivement au survivant marié » et enfin « rééquilibrer l'accès au congé parental » en augmentant par exemple l'allocation versée par la CAF et en encourageant le congé parental masculin. Telles sont les recommandations en matière de retraite formulées, lundi 7 mars 2011 par la Halde. La Haute autorité a en effet adressé hier au gouvernement 26 propositions visant à lutter contre les inégalités entres hommes et femmes tout au long de la vie dans les domaines de l'éducation de l'emploi de la formation et de la retraite. En matière de pensions, elle réitère donc les recommandations qu'elle avait déjà formulées en septembre 2010 avant le début du débat parlementaire sur la réforme des retraites (AEF n°260020).
« Je n'ai pas le droit de lâcher ce combat [en faveur de l'aménagement, pour les femmes, du recul de l'âge du taux plein de 65 ans à 67 ans]. S'il n'y a pas d'aménagement pour le stock, je suis en capacité de ne pas voter ce texte », déclare, ce mercredi 22 septembre 2010, la députée Marie-Jo Zimmermann (UMP, Moselle), présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. Elle s'exprimait dans le cadre du premier « mercredi de la Halde », une demi-journée de débats et de réflexion sur les enjeux liés à la lutte contre les discriminations et à la promotion de l'égalité et que la Haute autorité compte renouveler tous les mois. Cette première édition était consacrée au thème suivant : « Femmes, discriminées dans le travail, discriminées à la retraite », en plein débat sur le projet de loi portant réforme des retraites, dont l'examen par le Sénat en séance publique débutera le 5 octobre 2010. Marie-Jo Zimmermann est notamment l'auteure d'un amendement rejeté lors de l'examen du projet de loi à l'Assemblée nationale et qui visait à maintenir à 65 ans (au lieu de 67 ans) l'âge du taux plein pour les assurés nés à compter du 1er janvier 1956, partant du constat que « les personnes contraintes d'attendre 65 ans sont par hypothèses celles qui ont eu les carrières les plus hachées et les plus précaires » et sont en majorité des femmes.
La Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) recommande, « en mesure immédiate, que soient effectivement adoptées et mises en œuvre les dispositions […] du projet de loi sur les retraites, relatives à la pénalisation des entreprises qui ne répondent pas à leurs obligations en matière d'égalité professionnelle, que cela soit en termes d'accords collectifs, de rapports ou de plans d'action ». Telle est l'une des préconisations de la Haute Autorité, dans une délibération de son collège du 13 septembre 2010, mise en ligne le 20 septembre 2010, qui attire l'attention des pouvoirs publics et des acteurs économiques et sociaux sur les évolutions nécessaires pour favoriser, une plus grande égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et mener des actions en matière de retraite pour mieux prendre en compte la situation des femmes. Selon le texte adopté le 15 septembre dernier par l'Assemblée nationale en première lecture, les entreprises de 50 salariés et plus non couvertes par un accord ou un plan d'action relatif à l'égalité professionnelle le 1er janvier 2012, soient soumises à une pénalité d'un montant maximum de 1 % de la masse salariale (AEF n°260470).