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« Nous n'avons pas encore d'outil adapté pour construire un diagnostic précis des nouvelles formes de délinquance » liées à la cybercriminalité. C'est ce que constate Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, vendredi 11 janvier 2013, à Nanterre. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une visite - avec Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique - des bureaux de l'OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication). Le ministre indique que ce travail sera prochainement mené avec la garde des Sceaux et l'ONDRP. Il s'agit de « quantifier et qualifier » le phénomène, poursuit-il.
L'EC3 (Centre européen de lutte contre la cybercriminalité) sera en activité à partir de vendredi 11 janvier 2013, annonce la Commission européenne. « Il sera le point focal de l'Union européenne dans la lutte contre la cybercriminalité », explique Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures, lors d'une conférence de presse organisée à Bruxelles, mercredi 9 janvier 2013. Le centre est rattaché à Europol (Office européen de police), à La Haye (Pays-Bas). « L'EC3 se concentrera sur la cybercriminalité opérée par la criminalité organisée, surtout les crimes qui génèrent le plus de profits, et ceux qui causent de graves préjudices aux victimes, comme la pédopornographie », ajoute-t-elle. Il ciblera aussi la cybercriminalité qui vise les infrastructures critiques et les systèmes d'information de l'Union européenne.
L'élaboration des politiques nationales de cybersécurité « est à un tournant », selon une étude de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), publiée en novembre 2012 (1). Cette publication (en anglais) est une « analyse comparative » de dix pays volontaires de l'OCDE. Huit ont adopté une stratégie de cybersécurité entre 2009 et 2011, notamment la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les deux autres, la Finlande et l'Espagne, étaient en train d'en adopter une. « Dans de nombreux pays, la cybersécurité est devenue une priorité nationale », précise l'organisation. « Toutes les nouvelles stratégies sont plus intégrées et plus globales. Elles abordent la cybersécurité de manière holistique, englobant des aspects économiques, sociaux, éducatifs, juridiques, répressifs, techniques, diplomatiques, militaires et de renseignement. »
« Il n'est plus possible de remettre à plus tard les mesures proportionnées qu'exige la lutte efficace contre le cybercrime, sans manquer à la mission primordiale du gouvernement, qui est d'assurer la protection des citoyens et des entreprises ». C'est ce qu'écrivent Irène Bouhadana, Yves Charpenel, Christiane Féral-Schuhl, William Gilles, Jean-Christophe Le Toquin, Marc Mossé et Myriam Quemener (1) dans une tribune publiée sur le site internet du quotidien « Le Monde », mercredi 28 novembre 2012. « Il est temps de coordonner l'action des autorités publiques, des autorités indépendantes, du monde de l'entreprise (télécoms, banques, groupes industriels), du secteur associatif et des universités, et de redonner sa voix au citoyen. La complémentarité est réelle entre action publique et privée contre le cybercrime ; méconnue, elle a fortement besoin d'être relayée et étendue sur le plan gouvernemental et interministériel », indiquent les auteurs de ce texte. Selon eux, « cadre juridique et institutionnel » de la lutte contre la cybercriminalité « reste perfectibe ».