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« Pour moi, le tournant énergétique, c'est beaucoup plus que la sortie du nucléaire, ce n'est pas la partie la plus difficile. Il ne faut pas oublier que la sortie progressive du nucléaire avait été décidée dès 2001 par le précédent gouvernement allemand et a donc avait été anticipée. Le véritable enjeu, c'est de construire de nouvelles installations, un nouveau réseau, de développer les énergies renouvelables et d'atteindre les objectifs d'émission de gaz à effet de serre. » C'est ce qu'explique à AEF le professeur d'économie Hans-Joachim Ziesing, lors d'un entretien accordé le 19 février 2013. Hans-Joachim Ziesing est membre de la commission d'experts mise en place en 2011 par le gouvernement allemand afin de contrôler le suivi de la loi allemande sur l'« énergie du futur » de juin 2011, également appelée « tournant énergétique » ou « Energiewende ». Au cours de sa carrière, Hans-Joachim Ziesing a été professeur au sein du DIW, l'Institut de recherche allemand en économie (1969-2006). Il est également membre du think tank européen Ecologic.
« Avec la technique de la fracturation hydraulique, de nouveaux gisements de gaz pourront être exploités en Allemagne également, mais contrairement aux États-Unis, qui ont beaucoup d'espace, nous vivons dans un pays très densément peuplé. C'est pourquoi nous devons examiner attentivement le fait d'avoir recours à cette technique ici. » C'est ce qu'indique la chancelière allemande Angela Merkel (Union chrétienne-démocrate), dans une interview accordée le 20 février 2013 au quotidien régional allemand « Der Straubinger Tagblatt ». Il s'agit de la première prise de position officielle de la chancelière depuis l'annonce commune, du ministre de l'Environnement, Peter Altmaier (Union chrétienne-démocrate) et du ministre de l'Économie, Philipp Rösler (Parti libéral) d'interdire la technique de la fracturation hydraulique dans les réserves d'eau potable et d'imposer des contrôles environnementaux. Le projet de loi pourrait être déposé avant les élections législatives de septembre 2013.
« Le coût du tournant énergétique (« Energiewende ») et de la construction de nouvelles installations énergétiques pourrait tourner autour de mille milliards d'euros d'ici la fin des années 2030 », indique le ministre allemand de l'Environnement, Peter Altmaier (union chrétienne-démocrate), dans une interview accordée au quotidien allemand « Frankfurter Allgmeine Zeitung », le 19 février 2013. Le ministre revient sur le coût du tournant énergétique, décidé par le gouvernement en juin 2011, à l'issue de l'accident nucléaire de Fukushima. Il consiste en une sortie progressive du nucléaire d'ici 2022 et en un développement des énergies renouvelables, avec un objectif de 35 % à 40 % d'ici 2020 dans son mix électrique. Il s'accompagne d'autres mesures, telle que la rénovation énergétique du parc de bâtiment. « Le tournant énergétique doit rester justifiable et payable pour l'économie nationale. Les petites entreprises, les artisans et les ménages ont vécu une hausse de leur facture énergétique jusqu'à 25 % ; on ne peut donc pas leur faire subir une hausse annuelle de l'ordre de 10 % », estime le ministre (1).
Delphine Batho, ministre française de l'Ecologie et de l'Energie, et Peter Altmaier, ministre fédéral allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sûreté nucléaire annoncent, jeudi 7 février 2013, la création d'un office franco-allemand des énergies renouvelables. « L'Allemagne est numéro un des énergies renouvelables en Europe, la France est numéro deux. Nous voulons faire de l'Europe le continent de la transition énergétique, pour relever ensemble les défis énergétiques et technologiques », souligne la ministre française. « Nous pensons que la coopération énergétique franco-allemande est peut-être la meilleure idée des dernières années d'un point de vue écologique et énergétique », estime de son côté le ministre allemand.