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« L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales travaille en toute indépendance et en toute liberté. » C'est ce qu'affirme le directeur de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, André-Michel Ventre, lors de son audition par la mission d'information sur la mesure statistique des délinquances et de leurs conséquences de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, mardi 26 février 2013. Interrogé par le président-rapporteur de la mission d'information, Jean-Yves Le Bouillonnec (SRC, Val-de-Marne) sur la possibilité de transformer l'observatoire en autorité administrative indépendante, il souligne que cette dernière a « une qualité en commun » avec l'ONDRP : « ils sont extérieurs aux administrations qui produisent les données statistiques qu'ils sont censés étudier. C'est un gage d'indépendance et d'un travail de qualité », indique-t-il. Il estime cependant qu'un « outil beaucoup plus efficace qu'un texte de loi » pour renforcer l'indépendance est « le contrôle que le Parlement peut exercer sur un opérateur de l'État tel que l'institut ».
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« Il faut un organisme de recueil et d'analyse des statistiques beaucoup plus indépendant que l'actuel. L'Observatoire national de la délinquance, devenu en 2010, Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales a été conçu comme étant une dépendance de l'exécutif, monopolistique et fort peu scientifique » , explique Éric Bocciarelli, secrétaire général du Syndicat de la magistrature, mardi 26 février 2013. Il s'exprimait dans le cadre de la mission d'information sur la mesure statistique des délinquances et de leurs conséquences de la commission des Lois de l'Assemblée nationale. « L'ONDRP éclipse largement les études menées dans les structures scientifiques. Il est essentiel que les chiffres du crime et leur analyse soient placés à l'abri du soupçon de toute politisation. Il est nécessaire de repenser la mission et la composition de l'ONDRP pour plus d'indépendance et de pluralisme. Cet organisme pourrait être fonctionnellement rattaché au CNRS, aurait pour mission de réunir l'ensemble des recherches, d'en assurer une diffusion sourcée et de rendre publiques et analyser de manière scientifique les données fournies. »
« Le déploiement progressif du nouveau système d'information dédié à l'investigation de la police nationale, NS2I, permettra de surmonter les limites techniques actuelles, qui sont des freins importants à l'évolution souhaitable de l'état 4001. » C'est ce qu'indique Mireille Ballestrazzi, directrice centrale adjointe de la police judiciaire et présidente d'Interpol lors de son audition par la mission d'information sur la mesure statistique des délinquances et de leurs conséquences de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, mardi 19 février 2013. « Avec ce nouvel outil, nous allons entrer dans un monde un petit peu différent. Le contrôle sera en partie effectué par les administrateurs fonctionnels. Lorsque l'ONDRP aura des interrogations sur des statistiques lui paraissant un peu incohérentes, il pourra s'adresser aux gestionnaires fonctionnels qui auront le moyen de faire des vérifications, ainsi qu' à l'IGPN, ou IGGN qui ont aussi des spécialistes pour contrôler la façon dont la collecte statistique se fait. Ces inspections pourront être le bras armé de l'ONDRP pour apporter ce contrôle », détaille Mireille Ballestrazzi.
« L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales n'est pas un service statistique ministériel et sa production n'est pas de la statistique publique. Il serait bon de faire évoluer cette organisation et de veiller à ce qu'une partie importante des statistiques concernant la délinquance soit faite selon les normes européennes et devienne de la statistique publique. » C'est ce qu'indique Paul Champsaur, président de l'Autorité de la statistique publique, lors de son audition par la mission d'information sur la mesure statistique des délinquances et de leurs conséquences de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, mardi 19 février 2013. « L'idéal serait que le ministère de l'Intérieur se dote d'un service statistique ministériel pour produire la statistique de la délinquance », ajoute-t-il. Il note cependant que cette création « ne suffirait pas tout à fait ». Paul Champsaur précise en effet que « la statistique en matière de délinquance a un problème particulier, elle doit être beaucoup plus coordonnée qu'elle ne l'est actuellement avec les statistiques de la justice. […] Mais les rapports entre les deux administrations ne sont pas extraordinaires ».
« Il y a une tentation pour les services de sécurité de tout enregistrer », affirme le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue. Il s'exprimait devant la mission d'information sur la mesure statistique des délinquances et de leurs conséquences de l'Assemblée nationale, mercredi 13 février 2013. « La mémoire chez les policiers est quelque chose d'essentiel et [ils disent] par conséquent qu'il est nécessaire que, sans limite de temps et d'objet, on enregistre tout ce que l'on peut enregistrer », ajoute Jean-Marie Delarue. Il donne notamment l'exemple des « dérives du fichier Stic » ou encore des « découvertes » que font « régulièrement » les contrôleurs du CGLPL « dans les commissariats de police de fichiers en carton que l'évolution des moeurs aurait dû conduire à condamner ». Ces fichiers « sont toujours là, dans les sous-sols des commissariats, et toujours actualisés en dépit de toutes les consignes qui sont données à cet égard. Par conséquent il y a des tentations réelles contre lesquelles il faut se prémunir », indique-t-il.
L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales « n'a pas vocation à devenir le militant d'une opposition mécanique aux administrations. Son rôle est d'abord pédagogique et informatif ». C'est ce qu'affirme Alain Bauer, président par intérim du conseil d'orientation de l'ONDRP, en introduction de la synthèse du rapport annuel, présenté mardi 20 novembre 2012. L'observatoire « a donc choisi de convaincre ses interlocuteurs de la nécessité d'une plus grande rigueur statistique qui l'a toujours guidé, plus que l'opposition ou le dénigrement systématique. La principale conséquence de cette démarche a été l'évolution progressive et positive de certaines pratiques », souligne-t-il. « La démarche statistique de l'ONDRP, par sa cohérence et sa continuité, a ainsi permis à ses travaux, et notamment à ses indicateurs sur les crimes et délits enregistrés, de se diffuser petit à petit au sein de la police et de la gendarmerie nationales. »