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Le regard des pairs « est de plus en plus omniprésent » chez les universitaires, avec la « montée en puissance de l'impératif d'évaluation », notamment pour le financement sur projets. Le problème peut résider dans « des effets de conformisme », avec des projets de recherche écartés en raison de leur trop grande originalité. C'est ce que soulignent Julien Barrier et Emmanuelle Picard, respectivement maître de conférences en sociologie et maître de conférences d'histoire contemporaine à l'ENS de Lyon, lors de la séance du 26 février 2013 du séminaire sur « les transformations de l'enseignement supérieur et de la recherche en France depuis les années 1960 », qu'organise l'ENS de Lyon de février à avril 2013 (1).
« En finir avec le CNU. » Tel est le sous-titre de l'ouvrage « Le dernier verrou » de François Garçon, maître de conférences à Paris-I, qui estime qu' « une bonne part du déclin aujourd'hui constaté de l'enseignement supérieur français peut être imputée au CNU (Conseil national des universités) ». Si l'analyse de l'auteur est développée dans des termes parfois radicaux, l'idée de supprimer cette instance notamment en charge de la qualification des thésards et de la moitié des promotions des enseignants-chercheurs est partagée par certains acteurs du milieu de l'enseignement supérieur et de la recherche français. On peut ainsi lire sur le « site officiel » de François Garçon les messages de soutien de Laurent Batsch, président de Paris-Dauphine, lequel « partage intégralement [le] diagnostic fort bien établi » de l'auteur, ou celui d'Alain Fuchs, président du CNRS, qui écrit à propos de l'ouvrage : « C'est peu dire que je partage votre point de vue. »
En SHS (sciences humaines et sociales), « il serait nécessaire de disposer de données bibliométriques par discipline pour que [l']effort de recherche soit valorisé », et « l'alliance Athéna (Alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales) pourrait être mobilisée » pour « les développer, les consolider et les centraliser ». Telle est l'une des six propositions que formule l'alliance dans le rapport de son groupe de travail sur l'internationalisation des SHS, publié le 26 septembre 2012. L'alliance estime que « ce sont ces mesures, à condition qu'elles soient faites avec rigueur et sans distorsion, qui permettront de donner le crédit international dont manquent aujourd'hui certaines disciplines des SHS ». Le groupe de travail rappelle que « la question de la position des établissements français dans les classements internationaux est (…) délicate », pour ne pas dire plus : « Le classement de Shanghai permet de constater chaque année que c'est une vraie question qui fâche. »
Il faut « reconsidérer l'évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales, et remettre en question l'usage et l'abus des bibliométries, des facteurs d'impact et les critères des comités d'experts, car il apparaît que les articles écrits par des savants non anglophones, issus d'institutions extérieures au monde anglophone ont beaucoup moins de chance d'être acceptés dans les revues internationales qu'utilisent les principales bases de données. » Telle est la première recommandation de l'association non gouvernementale de promotion de la recherche européenne AE (Academia Europaea) (1), qui a rendu public un document « sur la situation des sciences humaines et sociales en Europe » le 17 janvier 2012. Le 10 novembre 2011, la commissaire européenne à la Recherche, l'Innovation et la Science Máire Geoghegan-Quinn avait déjà répondu, dans un discours tenu à la British Academy de Londres, aux chercheurs européens en SHS (sciences humaines et sociales), qui l'avaient interpellée par le biais d'une lettre ouverte sur la place de leurs recherches dans le programme-cadre Horizon 2020 (AEF n°226944).
« La tyrannie du taux moyen de citation n'a pas de sens pour une évaluation ou une cartographie » de l'activité scientifique des chercheurs, estime Stevan Harnad, titulaire de la chaire de recherche en sciences cognitives à l'Uqam (université du Québec à Montréal) lors d'un colloque organisé en marge du 50e anniversaire de l'AUF (Agence universitaire de la francophonie), jeudi 22 septembre 2011, à Montréal (Canada). Pour lui, « cela a autant de sens que d'évaluer un étudiant en regardant les notes moyennes de l'école » dont il provient plutôt que ses propres notes. De plus, même pour « une revue avec un fort taux de citation, comme 'Nature', il y a des articles qui ne sont pas cités et d'autres beaucoup ». Si évaluer un chercheur à partir de cela « n'a pas de sens », cela « a des conséquences pour les salaires, les subventions, les financements de chercheurs invités, etc. »
« L'évaluation n'est pas une pratique scientifique, technique ou neutre mais un dispositif d'asservissement et d'assujettissement », estime, mardi 8 février 2011, le psychanalyste Roland Gori, lors d'une conférence donnée à l'université Lille-I. L'initiateur de « l'appel des appels » (1) s'insurge contre la généralisation des pratiques d'évaluation dans le monde de l'université, de la recherche, de l'hôpital, du travail social, de l'information ou encore de la justice, dénonçant une « conversion progressive aux valeurs du marché » et une « transformation radicale des métiers ».
« Les indices bibliométriques ne peuvent pas être utilisés de la même façon selon l'objet de l'évaluation : recrutements, promotions, contrats, distinctions, etc. » Ainsi, « il faut éviter l'utilisation des indicateurs bibliométriques pour les chercheurs ayant moins de dix années de carrière afin d'éviter la chasse aux domaines à fort taux de citations », et également exclure le recours à la bibliométrie pour le recrutement des jeunes chercheurs. C'est l'une des cinq recommandations de l'Académie des sciences dans son rapport intitulé « Du bon usage de la bibliométrie pour l'évaluation individuelle des chercheurs », remis à Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, lundi 17 janvier 2011. De plus, « les évaluations bibliométriques des chercheurs candidats à un contrat de recherche ou à une distinction (prix, médailles, académies, etc.) doivent être abordées de façon particulière en fonction du contexte et de l'âge des chercheurs concernés, en donnant une grande importance à l'originalité du travail souvent mal prise en compte par la bibliométrie ». Ces recommandations « ne constituent que quelques suggestions qui demandent à être approfondies », précise l'Académie.
Hervé Berville est nommé secrétaire d’État chargé de la Mer auprès de la Première ministre dans le deuxième gouvernement d’Élisabeth Borne, annoncé lundi 4 juillet 2022. Le député Renaissance des Côtés d’Armor remplace Justine Bénin qui, battue aux législatives, a dû quitter son poste. Voici son parcours.
Jean-François Carenco est nommé ministre délégué à l’Outre-mer auprès du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, dans le nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne annoncé lundi 4 juillet 2022 dans la matinée. Président de la Commission de régulation de l’énergie depuis le 16 février 2017, cet énarque (promotion 1979) connaît bien l’outre mer où il a été secrétaire général à la Nouvelle-Calédonie puis préfet à plusieurs reprises (Saint-Pierre-et-Miquelon en 1996, Guadeloupe de 1999 à 2002). Il a également occupé les fonctions de directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo au ministère du Travail et de la Cohésion sociale (2005-2006) puis au ministère du Développement durable (2008-2010). Le prochain président de la CRE sera nommé par décret du président de la République, après une audition en commission à l’Assemblée nationale et au Sénat.