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Le comité de pilotage pour le projet d'Espé de l'académie de Bordeaux devait examiner mardi 23 avril 2013 deux projets de formation pour la future école : l'un, en date du 15 avril, préparé par un groupe de formateurs de l'IUFM d'Aquitaine à la demande de leur directeur, Philippe Girard, l'autre rédigé par les vice-présidents de Cevu des cinq universités de la région, qui se sont réunis le 18 avril, sans les représentants du rectorat et de l'IUFM. « Les logiques des deux projets sont tout à fait incompatibles quant à la manière de former les enseignants et de penser leur professionnalisation », juge Yann Lhoste, formateur et élu Snesup-FSU à l'IUFM d'Aquitaine. Deux VP Cevu, joints mardi par AEF, parlent eux de « pistes » de réflexion plutôt que d'un projet définitif concernant leurs propositions, qu'ils ne souhaitent pas détailler à ce stade.
La future Espé de l'académie de Limoges veut proposer des formations reposant sur des « coopérations inédites », mêlant formateurs venus de l'université, corps d'inspection, praticiens formateurs et chefs d'établissement. « Associer un inspecteur de l'Éducation nationale et un chef d'établissement à la construction des futures maquettes MEEF comme nous le faisons, c'est en soi une révolution », estime Jacques Migozzi, porteur de projet de l'Espé et ancien doyen de la faculté de lettres et sciences humaines, joint par AEF le 16 avril 2013. « Depuis quelques années, les liens organiques entre IUFM, facultés portant certains masters enseignement et praticiens formateurs s'étaient distendus. L'Espé vise à les recréer et à les développer. »
Le conseil d'administration de l'université de Poitiers exprime « ses plus vives réserves à propos des conditions de mise en oeuvre des Espé (Écoles supérieures du professorat et de l'éducation), si l'échéance de la rentrée 2013 était maintenue ». « A moins de cinq mois de la rentrée, en l'absence d'information claire et de cadrage national définitif, le CA trouve inacceptable d'avoir à travailler dans la précipitation, à la préparation d'une rentrée qui s'annonce problématique », précise la motion votée à l'unanimité ce 12 avril 2013. Tout en disant « apprécier la volonté des ministres de refonder l'école et l'affirmation de la nécessité de former tous les enseignants de la maternelle à l'université », les administrateurs s'inquiètent de la qualité de la formation qui sera proposée aux futurs professeurs et CPE, du fait notamment de la réduction des disciplines de spécialité et de l'augmentation du temps pendant lequel les étudiants de M2 se trouveront, seuls, en responsabilité devant une classe.
Une mention MEEF (métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) pour le « 1er degré », une autre pour le « second degré », une troisième pour « l'encadrement éducatif » et la dernière pour les « pratiques et ingénierie de la formation » : voici les quatre mentions du master MEEF que Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et Vincent Peillon, ministre de l'Éducation nationale, ont décidé de créer. C'est ce qu'indique une note de Simone Bonnafous, Dgesip, envoyée aux présidents d'université et aux recteurs, le 10 avril 2013. « Il revient donc à chaque projet d'organiser son offre de formation au sein de toute ou partie de ces quatre mentions », conclut la note. La Dgesip y précise aussi les vocations de ces mentions et rappelle les principes devant régir l'élaboration de l'offre dans les académies avec plusieurs universités.
Dans sept académies (Bordeaux, Corse, Lille, Lyon, Nantes, Toulouse, Versailles), la mise en œuvre de l'Espé (École supérieure du professorat et de l'éducation) semble rencontrer des difficultés particulières, d'après les avis des MEN et MESR. Les ministères ont élaboré des « fiches d'accompagnement » après examen du préprojet d'accréditation de l'Espé pour l'ensemble des académies. AEF en a réuni 27 (France métropolitaine et La Réunion). Pour ces sept académies, les ministères proposent d'organiser « très rapidement » une réunion de travail. À l'inverse, dans onze autres académies, en raison de la « qualité » du dossier ou d'une réflexion « bien avancée », « les services » des ministères proposent de simples « échanges », si le comité de pilotage de l'Espé le souhaite. Neuf académies présentent des situations intermédiaires et des réunions de travail leur seront proposées « rapidement ». L'analyse de ces fiches permet de dresser, au niveau national, un bilan à mi-parcours de la création des Espé. Le dossier final d'accréditation des Espé doit être envoyé aux ministères au plus tard le 25 mai.
L'idée selon laquelle « l'organisation de la formation [des masters MEEF] serait assurée par les universités et non plus par les Espé » (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) est un « malentendu que nous souhaitons dissiper », indique le MESR dans un communiqué envoyé à AEF mercredi 3 avril 2013, à la suite de la publication d'une dépêche sur la note concernant le cadre national des formations (AEF n°192457). Le MEN indique à AEF être « sur la même ligne » que le MESR.
Un document de travail intitulé « Cadre national des formations liées aux métiers du professorat du premier et du second degré et de l'éducation », daté du 21 mars 2013, signé par le MESR et le MEN, prévoit que le tutorat pour les « professeurs ou CPE stagiaires » sera « constitué d'un binôme » composé d'« un personnel de la structure d'accueil et d'un personnel désigné par l'Espé ». Ce document, dont AEF a eu copie, serait la version finale servant de base à une circulaire qui devrait être publiée dans les prochains jours, selon plusieurs sources. La validation du « stage en alternance qui place l'étudiant en situation de responsabilité au sein d'un établissement scolaire ou d'une école » « confère a minima 20 crédits sur les 60 crédits validés en deuxième année de master », précise par ailleurs cette nouvelle version. Une version précédente datée du 11 décembre 2012 (AEF n°199689) prévoyait 30 crédits « pour le volet professionnel ». Une nouvelle partie relative au mémoire de master est par ailleurs ajoutée à cette nouvelle version.