En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
La vision que déploie le groupe de contact des entreprises de l'énergie dans sa contribution au débat national sur la transition énergétique (AEF n°191475) est « défaitiste » et « pas très positive », réagit Matthieu Orphelin, porte-parole de la FNH (Fondation Nicolas Hulot), jeudi 25 avril 2013 au matin, dans le cadre de la réunion mensuelle du conseil national du débat. Il note le peu de « nuances » des positions des entreprises sur « la compétitivité du nucléaire » et « la nécessité de réouvrir le débat sur les gaz de schiste », relayées par Laurence Parisot, présidente du Medef dans une conférence de presse la veille (AEF n°190822). « Elle a dit 'on n'a pas d'idée, mais on a du gaz de schiste'. Ce n'est pas quand même pas rien de sortir cela en plein débat sur l'énergie ! », s'agace Matthieu Orphelin.
L'objectif porté par plusieurs acteurs de diviser par deux la consommation d'énergie à l'horizon 2050, et repris par la ministre de l'Énergie Delphine Batho au 37e congrès de FNE le 5 avril (AEF n°192139), est « le coeur du débat » national sur la transition énergétique, juge Laurence Tubiana, facilitatrice du comité de pilotage du débat, jeudi 25 avril 2013. Elle s'exprime en marge de la réunion mensuelle du conseil national du débat. « Le mix peut être diversifié. Mais on ne peut pas augmenter la consommation d'énergie, voire la stabiliser, et baisser en même temps les émissions de gaz à effet de serre. » La présidente de l'Iddri rappelle que le travail de scénario et de trajectoire énergétiques, qui a déjà été réalisé par « l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, etc. », est « le point central » du débat. « Nous avons deux mois pour voir jusqu'où va le consensus sur cette question », ajoute Laurence Tubiana, constatant une opposition de plusieurs parties prenantes à ce qui est de plus en plus appelé le « facteur 2 ».
« Si l'objectif de réindustrialisation devait être sérieusement poursuivi, il y aurait une question à aborder sérieusement, celle des gaz de schiste », déclare Laurence Parisot, présidente du Medef, mercredi 24 avril 2013, lors d'une conférence de presse intitulée « L'énergie, au cœur de la stratégie économique de la France », organisée la veille de la sixième réunion du conseil national du débat sur la transition énergétique. « Nous ne sommes pas du tout dans le déni du problème du réchauffement climatique. Simplement, nous demandons que les participants au débat ne soient pas dans le déni des enjeux économiques. » Elle ajoute, prenant exemple sur les États-Unis, que « les gaz de schiste sont un enjeu géopolitique, d'indépendance, de puissance ». Laurence Parisot a déjà plaidé à plusieurs occasions pour une réouverture du débat, en particulier lors de la conférence environnementale de septembre dernier (AEF n°206834), jusqu'ici en vain.
« Nos scénarios démontrent que la division par deux de la consommation d'énergie d'ici 2050 est possible et montrent comment le faire », assure Bruno Lechevin, président de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), à l'occasion d'une rencontre avec la presse, mardi 23 avril 2013. Ce chiffre a été avancé par la ministre de l'Énergie, Delphine Batho, comme un objectif possible de la France, lors de la clôture de son discours de clôture du 37e congrès de FNE (France nature environnement), le 5 avril dernier (AEF n°192139). Les scénarios énergétiques de l'Ademe, aux horizons 2030 et 2050, présentés en novembre dernier sous la présidence de François Loos, ont fait l'objet de la publication d'une nouvelle synthèse mi-avril.
« Les filières matures de production d'énergie ne doivent pas être déstabilisées car elles ont un rôle pivot dans la transition énergétique », juge le groupe de contact des entreprises de l'énergie du débat national sur la transition énergétique, qui a remis « douze propositions pour investir et produire en France pour réussir la transition énergétique » au secrétariat général du débat national de la transition énergétique le 10 avril 2013, et auxquelles AEF Développement durable a eu accès mardi 16 avril. Elles seront examinées par le conseil national du débat le 25 avril prochain. « Le parc nucléaire, qui est avec le parc hydroélectrique un atout fondamental du pays, constitue un véritable socle de compétitivité au service de la réussite de la transition énergétique. À cet égard, la prolongation durable de son fonctionnement doit être recherchée, sous réserve des approbations de l'ASN », estiment ainsi les entreprises de l'énergie.
« Je comprends assez mal cette sacralisation de la baisse de la consommation d'énergie » demandée par les ONG environnementales, déclare à AEF Développement durable Jean-François Raux, délégué général de l'UFE (Union française de l'électricité). Il réagit, mardi 9 avril 2013, au « cap » voulu par Delphine Batho, ministre de l'Écologie et de l'Énergie, de « diviser par deux notre consommation d'énergie en 2050 », annoncé lors du 37e congrès de FNE (France nature environnement), vendredi 5 avril (AEF n°192139). « La consommation d'énergie, tant qu'elle est décarbonée, n'est pas un crime. Le problème n'est pas de diviser par deux la consommation d'énergie, mais de diviser suffisamment la consommation en énergie carbonée pour répondre à l'enjeu climatique », analyse le porte-parole du secteur de l'électricité.