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« On doit prêter attention à la manière continue dont, avant la prison, durant l'incarcération et après la sortie, les personnes incarcérées sont regardées et prises en charge. » C'est ce qu'affirme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, dans un article publié dans la « Revue du Mauss » et mis en ligne par le CGLPL, mercredi 22 mai 2013. Dans cet article, intitulé « Continuité et discontinuité de la condition pénitentiaire », il décrit « l'évidente rupture que caractérise la vie en prison avec la vie antérieure ».
« Nous sommes dans l'attente d'une situation nouvelle, parce qu'aujourd'hui la situation est un peu difficile dans les lieux privatifs de liberté. » C'est ce qu'indique le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue lors de la présentation du rapport annuel 2012, lundi 25 février 2013. « Il y a une annonce de réorientation de la politique pénale. Il faut que nos compatriotes s'habituent au fait qu'il existe des sanctions pénales qui peuvent être exemplaires, mais qui peuvent ne pas être nécessairement des peines d'emprisonnement », affirme-t-il. « Les problèmes essentiels sont encore devant nous. La réorientation doit se traduire dans une loi que j'attends », ajoute-t-il. Il précise notamment que la circulaire de politique pénale, présentée par la garde des Sceaux le 19 septembre 2012, « produit des effets pour l'instant limités, puisque le nombre de détenus est à peu près homogène par rapport à ce qu'il était il y a neuf mois » (AEF Sécurité globale n°206463).
« On dit toujours que l'aménagement de peine facilite la réinsertion et que le taux de récidive est moins fort quand il s'agit de peines aménagées que quand il s'agit de sortie sèche. Si on se donnait la peine de faire un aménagement de peine convenablement aménagé, il est vraisemblable qu'on pourrait encore abaisser le taux de récidive des personnes qui ont été en aménagement de peine. » C'est ce qu'affirme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, lors d'une conférence de presse présentant l'avis du CGLPL relatif à la mise en oeuvre du régime de semi-liberté, mardi 23 octobre 2012. Le contrôleur général indique ainsi que le système du régime de semi-liberté est « gravement handicapé dès l'origine, dans la mesure où il est très long à se mettre en oeuvre ». Il note ainsi dans l'avis que les délais dans lesquels le juge de l'application des peines définit, après jugement dans le cadre d'une condamnation à moins de deux ans, les modalités de l'exécution de ce régime sont « en moyenne de deux ans et trois mois ». Les délais « entre la décision d'un juge de l'application des peines de placer une personne déjà détenue dans un centre de semi-liberté sont quant à eux « de treize mois en moyenne ».
« Les fouilles intégrales systématiques, loin d'être un aveu de force pour l'administration pénitentiaire, sont un aveu de faiblesse de l'ordre public », affirme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, lors d'une audition par la commission des Lois du Sénat, mardi 6 mars 2012. La loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 « a posé le principe selon lequel il faut fouiller de façon intégrale seulement si un risque particulier est identifié », rappelle-t-il. Or la circulaire du 14 avril 2011 relative aux moyens de contrôle des personnes détenues « opère un glissement » qu'il trouve « contraire à l'esprit de la loi ». Selon cette circulaire, « il y a des situations qui, par nature, sont risquées et il s'agit donc, pour les chefs d'établissement, d'identifier ces situations et non plus seulement les personnes à risques », rapporte le CGLPL. Jean-Marie Delarue affirme que le gouvernement doit « reconnaître que la circulaire est contraire à la loi ».
« Le système pénitentiaire français est en train de changer de nature aujourd'hui », affirme Jean-Marie Delarue, Contrôleur général des lieux de privation de liberté lors de la présentation du rapport annuel 2011, mercredi 22 février 2012 . « Depuis toujours, la prison sert à punir. Depuis la loi pénitentiaire de 1945, elle sert aussi à réinsérer les personnes qui s'y trouvent, et depuis la dernière loi pénitentiaire en 2009, elle sert aussi à prévenir la récidive. Le premier objectif l'emporte désormais sur les deux autres », explique-t-il. « L'aspect réinsertion du délinquant dans le système pénitentiaire passe à l'arrière plan. […] On est plutôt dans un sens régressif que dans un sens progressif. Si la prison n'assure pas ce rôle de réinsertion, le condamné sort dans l'état où il est rentré, voire pire », précise-t-il. Il ajoute que « le système pénitentiaire change de nature pour une illusion : aucune mesure ne permettra de prévoir ce qu'un jour un être humain a décidé ».