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« La greffe des Espé au sein des universités aura beaucoup de mal à prendre », déclare Pierre Statius, directeur de l'IUFM de Franche-Comté et vice-président de la CDIUFM, lors de la présentation de l'ouvrage « Le métier d'enseignant aujourd'hui et demain » qu'il a coordonné, vendredi 7 juin 2013 à l'IUFM de Paris. « L'université depuis les années 1980 est engagée dans un processus d'émancipation vis-à-vis de l'État. Alors que les enseignants ont un lien avec l'État centralisateur. » Avec les « problèmes financiers » que connaissent les universités, « je crains que les [Espé] continuent à être des variables d'ajustement » pour les universités. Pierre Statius développe par ailleurs le modèle de formation qu'il aurait souhaité pour les Espé et présente l'objectif de cet ouvrage issu d'un colloque organisé en octobre 2012 (AEF n°203234).
Les sénateurs ont adopté vendredi 24 mai 2013 les articles relatifs à la création des Espé (articles 49 à 54) du projet de loi de refondation de l'école de la République (1). Ils ont voté plusieurs amendements proposés par le gouvernement qui modifient les missions, la composition des équipes pédagogiques et des différents conseils de l'Espé (article 51), et qui reviennent parfois sur des dispositions introduites par la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat (AEF n°189814). Ces amendements ont donné lieu à des débats sur les collaborations entre UFR et Espé et la procédure d'accréditation notamment.
La commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat a adopté mardi 14 mai 2013 plusieurs amendements relatifs aux Espé, déposés par la rapporteure au Sénat du projet de loi de programmation et d'orientation pour l'école (1), Françoise Cartron (PS, Gironde). Les membres des deux conseils de l'Espé seront désignés pour une durée de « cinq ans » comme le directeur. Les représentants des enseignants, des autres personnels et des usagers constitueront « au moins la moitié des membres du conseil de l'école » (article 51). Cet amendement prévoit également qu' « au moins un représentant des collectivités territoriales » soit désigné parmi les personnalités extérieures. Des amendements secondaires concernant les missions des Espé ont été également adoptés.
Une mention MEEF (métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) pour le « 1er degré », une autre pour le « second degré », une troisième pour « l'encadrement éducatif » et la dernière pour les « pratiques et ingénierie de la formation » : voici les quatre mentions du master MEEF que Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et Vincent Peillon, ministre de l'Éducation nationale, ont décidé de créer. C'est ce qu'indique une note de Simone Bonnafous, Dgesip, envoyée aux présidents d'université et aux recteurs, le 10 avril 2013. « Il revient donc à chaque projet d'organiser son offre de formation au sein de toute ou partie de ces quatre mentions », conclut la note. La Dgesip y précise aussi les vocations de ces mentions et rappelle les principes devant régir l'élaboration de l'offre dans les académies avec plusieurs universités.
« Les processus d'accréditation menés localement ne conduisent pas, le plus souvent, à créer une véritable école supérieure universitaire : l'Espé (École supérieure du professorat et de l'éducation) ne correspondra, dans bien des cas, ni à une unité de lieu, ni à une unité d'organisation humaine et pédagogique, ni à une unité de formation. (…) Il ne s'agira pas d'une école au sens où les députés et les sénateurs entendent ce terme quand ils votent la loi. » Telle est la position de la CDIUFM (Conférence des directeurs d'IUFM), développée dans un communiqué rendu public vendredi 5 avril 2013. La CDIUFM y fait également le constat d'une situation actuelle éloignée « des ambitions annoncées en matière de professionnalisation ». Pour ces raisons, « les directeurs (…), les personnels des instituts de formation, les spécialistes de l'éducation sont aujourd'hui très inquiets de ce que peut produire le processus en cours : une école supérieure qui n'en est pas une, dans de très nombreux cas, et des contenus de formation qui risquent de renouer, en de multiples occurrences, avec les vieux démons des anciens CPR (centres pédagogiques régionaux) et du début des IUFM. »
Dans sept académies (Bordeaux, Corse, Lille, Lyon, Nantes, Toulouse, Versailles), la mise en œuvre de l'Espé (École supérieure du professorat et de l'éducation) semble rencontrer des difficultés particulières, d'après les avis des MEN et MESR. Les ministères ont élaboré des « fiches d'accompagnement » après examen du préprojet d'accréditation de l'Espé pour l'ensemble des académies. AEF en a réuni 27 (France métropolitaine et La Réunion). Pour ces sept académies, les ministères proposent d'organiser « très rapidement » une réunion de travail. À l'inverse, dans onze autres académies, en raison de la « qualité » du dossier ou d'une réflexion « bien avancée », « les services » des ministères proposent de simples « échanges », si le comité de pilotage de l'Espé le souhaite. Neuf académies présentent des situations intermédiaires et des réunions de travail leur seront proposées « rapidement ». L'analyse de ces fiches permet de dresser, au niveau national, un bilan à mi-parcours de la création des Espé. Le dossier final d'accréditation des Espé doit être envoyé aux ministères au plus tard le 25 mai.
Voici une sélection des brèves fonction publique de la semaine du 29 mai 2023 :