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« Le problème de la récidive est d'abord un problème de milieu ouvert », affirme Isabelle Gorce, présidente du tribunal de grande instance de Troyes. Lors du colloque « Quelle prévention de la récidive en 2013 ? », organisé par la direction des services pénitentiaires Dijon centre-est, vendredi 21 juin 2013, elle souligne que « quasiment personne ne va en prison sans avoir été soumis préalablement à une mesure de probation. […] Quand des gens vont en prison, c'est déjà trop tard, ils y vont parce qu'ils sont récidivistes ». Annie Devos, directrice générale des maisons de justice en Belgique, décrit par ailleurs le fonctionnement de ces maisons et pointe la nécessaire « responsabilisation » des condamnés à des peines alternatives à l'emprisonnement.
« Instaurer une peine de probation », « abandonner les peines automatiques », « supprimer les mesures de sûreté ». Telles sont trois des douze recommandations émises par le jury de la conférence de consensus dans son rapport remis au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, mercredi 20 février 2013. Après cinq mois de travaux préparatoires et deux jours de conférence, les 14 et 15 février derniers, les recommandations du jury s'articulent « autour de cinq principes d'action » : « punir dans une société démocratique, repenser le concept de récidive légale, construire un temps de prison utile, refonder l'application des peines, mieux coordonner la recherche ».
« Les dispositifs de prévention de la récidive doivent être individualisés, pour identifier les besoins et cibler les facteurs de risque. Ces dispositifs doivent s'intéresser à des dimensions variées et préconiser des partenariats entre différents acteurs : direction des établissements, Spip, personnels de santé. Ils doivent être entamés avant la sortie et maintenus après la remise en liberté », explique Lila Kazemian, criminologue, professeure associée au département de sociologie du John Jay College of Criminal Justice (New York). Elle s'exprimait lors de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, jeudi 14 février 2013 (AEF Sécurité globale n°196216). « Il faut saisir les informations sur l'expérience carcérale, l'adaptation personnelle et sociale avant la sortie pour identifier les obstacles qui risquent de nuire au retour en milieu ouvert. »
« Le consensus le plus large existe sur le fait que l'immédiateté, la célérité et l'individualisation de la réponse pénale concourent à la prévention de la récidive ». Telle est l'une des conclusions de la synthèse des auditions et contributions de la conférence de consensus, publiée mercredi 30 janvier 2013. « Ce consensus conduit à une remise en cause très partagée du système actuel de poursuites […] perçu comme illisible par un nombre important d'acteurs (élus, membres des forces de l'ordre), et plus largement par les citoyens », indiquent les auteurs de la synthèse. « La politique du chiffre (notamment l'importance accordée au taux de réponse pénale) et le déficit d'évaluation de la situation personnelle et sociale des personnes sont perçus comme un frein à l'individualisation des sanctions », poursuivent-ils.