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Alors que de plus en plus de pays dispensent des cours en anglais « dans certaines filières universitaires », la France est classée parmi les pays qui en dispensent « relativement peu », indique l'OCDE mardi 25 juin 2013. Quatre groupe de pays sont distingués. Dans le même groupe que la France figurent aussi l'Allemagne, le Japon, la Norvège, la Suisse, la Turquie…
« Ce qu'on faisait était déjà contraire à la loi. La loi change. Nous continuerons à être parfois dans l'illégalité. Personne ne va venir nous embêter là-dessus. » Tels sont les propos de Christian Lerminiaux, président de la Cdefi (Conférence des directeurs d'écoles françaises d'ingénieurs), à AEF jeudi 23 mai 2013, réagissant au vote par l'Assemblée nationale de l'article 2 du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, qui favorise le développement de cours en langue étrangère à l'université et dans les écoles supérieures. De son côté, Jean-Pierre Trotignon, directeur exécutif du réseau d'écoles d'ingénieurs « n+i » (1), estime que « proposer des formations partiellement en langue étrangère est surprenant et absurde. » Pour Pierre Tapie, directeur général de l'Essec et président de la CGE, « le débat actuel ne part pas de la pratique » : « pour des formations pointues, on ne va pas cumuler les difficultés de l'enseignement et celles de la langue. »
Les députés ont adopté en séance publique, dans la matinée du jeudi 23 mai 2013, l'article 2 légèrement amendé du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, qui favorise le développement de cours en langue étrangère à l'université et dans les écoles supérieures. Le seul amendement adopté, proposé par le rapporteur Vincent Feltesse (SRC, Dordogne) précise que les enseignements en langue étrangère doivent être justifiés « par des nécessités pédagogiques » et non plus « par la nature » de ces enseignements. Lors de l'examen du texte en commission, les députés avaient déjà renforcé l'encadrement de ce dispositif (AEF n°189839). D'une part, précisaient-ils, « les formations ne peuvent être que partiellement proposées en langue étrangère. » D'autre part, les étudiants étrangers « bénéficient d'un apprentissage de la langue française » et leur niveau de maîtrise de la langue « est pris en compte pour l'obtention du diplôme ». L'examen du projet de loi en séance publique a débuté mercredi 22 mai (AEF n°189318), le vote solennel étant prévu le 28 mai, avec un temps législatif programmé de 30 heures.
« En dépit de la loi Toubon [qui limite les cours en langue étrangère dans l'enseignement supérieur français], les scientifiques français n'ont jamais autant cherché, ni enseigné en anglais. (…) On peut douter qu'un alinéa de plus ou de moins dans la loi contrecarre le mouvement, tant il est porté par les jeunes et inscrit dans la vocation mondiale des sciences. » Telle est la conclusion dressée par l'Ined (Institut national d'études démographiques) dans son enquête, « L'anglais hors la loi ? » (1), rendue publique mercredi 20 mai 2013. Près d'un quart des universitaires français ont déjà enseigné en anglais, indique cette enquête. Au sein des activités de recherche, l'anglais se situe entre « le monopole et la domination ». L'Assemblée nationale doit commencer aujourd'hui l'examen en séance publique du projet de loi ESR, dont l'article 2 favorise le développement des cours en langue étrangère dans l'enseignement supérieur français (AEF n°189839).
« S'il est indéniable qu'une majorité de présidents d'université se sont prononcés en faveur » de l'article 2 du projet de loi ESR, qui autorise les cours en langues étrangères dans les universités, « j'aimerais apporter quelque bémol à cette satisfaction présupposée, et, au nom au moins d'une minorité silencieuse, expliquer pourquoi je n'y suis pas favorable. » C'est ce qu'écrit Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal Grenoble-III, dans un communiqué de presse, rendu public lundi 6 mai 2013. Elle estime que cette mesure, en plus d'être un « outil de sélection sociale », « n'est pas la bonne manière d'enseigner l'anglais à nos étudiants ». Cette prise de position intervient notamment après la publication par AEF d'un entretien avec Khaled Bouabdallah, président du PRES Université de Lyon et vice-président de la CPU (AEF n°190459). Il déclarait : « Finalement, le projet de loi reconnaît un état de fait : les parcours en anglais, à l'université, ça existe déjà ».
« Il ne s'agira pas de rendre obligatoires les cursus en langue étrangère dans les universités, mais de les autoriser à le faire, dans un cadre bien précis, pour un public bien ciblé ». Voilà ce que déclare la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, dans un entretien au « Nouvel Observateur », que le magazine publie sur son site internet mardi 30 avril 2013. La ministre y précise la mise en oeuvre du dispositif introduit par l'article 2 du projet de loi ESR : celui-ci prévoit « des exceptions » à l'usage du français dans les universités et écoles, si les cours « sont dispensés pour la mise en oeuvre d'un accord avec une institution étrangère ou internationale ». De son côté, le Snesup voit dans cette mesure « un facteur d'aggravation de la sélection sociale ».