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La révélation de l'espionnage d'ambassades et représentations européennes par les États-Unis est « un non-événement », affirme Éric Denécé, directeur du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement). « Il n'y a rien de nouveau, les Américains ont toujours très largement espionné tous leurs partenaires et leurs alliés, avec une ampleur plus importante depuis le 11 septembre », explique-t-il à AEF Sécurité globale. « Ce qui est nouveau, et plus grave, c'est qu'Edward Snowden [l'informaticien américain qui est à l'origine des révélations] dénonce la façon dont les États-Unis écoutent leur propre population », poursuit-il. « Nous ne retenons que ce qui concerne l'Europe, mais le combat d'Edward Snowden est la dérive de l'appareil de renseignement américain contre la démocratie. Les Américains sont en train d'entrer dans une logique d'État policier. »
« Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportements entre partenaires et alliés », dénonce le président de la République, lundi 1er juillet 2013, après les révélations de presse sur l'espionnage de représentations et ambassades étrangères, notamment françaises, par les États-Unis. « J'ai demandé au ministre des Affaires étrangères de se mettre immédiatement en contact avec son homologue, John Kerry, pour avoir toutes les explications et informations », explique François Hollande. Le président de la République annonce également une rencontre entre Laurent Fabius et l'ambassadeur des États-Unis « pour faire valoir et faire savoir » les positions françaises. Les accusations d'espionnage suscitent des réactions indignées de plusieurs dirigeants dans l'Union européenne. Pour les États-Unis, ces pratiques ne sont pas inhabituelles.
L'Union européenne et les États-Unis décident de créer un « groupe transatlantique d'experts », pour discuter des programmes de surveillance liés à la sécurité nationale, explique Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures. Elle s'exprime à la suite d'une rencontre entre la Commission européenne et Eric Holder, l'équivalent du ministre de la Justice des États-Unis, à Dublin, vendredi 14 juin 2013. Ce groupe d'experts devra « clarifier l'ensemble des questions qui restent en suspens, et il y en a », poursuit la vice-présidente de la Commission, Viviane Reding. Elle souhaite également faire aboutir les négociations globales sur la protection des données entre l'Union et les États-Unis.
La révélation du programme de surveillance Prism « est un problème très préoccupant pour nos concitoyens mais également pour nos entreprises. Cela pose encore une fois la question des conditions de transfert des données hors d'Europe », explique Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique, mardi 11 juin 2013, à l'Assemblée nationale. « C'est vrai que nous n'avons pas beaucoup d'informations de la part du gouvernement américain pour l'instant. Barack Obama a justifié le programme en expliquant qu'il ne visait que des citoyens non américains (AEF Sécurité globale n°187867), ce qui n'est pas très rassurant pour nous. » La ministre insiste aussi sur l'importance d'avoir des serveurs situés sur le territoire français.
Viviane Reding a « demandé des explications détaillées » aux États-Unis, à propos du programme de surveillance Prism. C'est ce qu'indique la vice-présidente de la Commission européenne, en charge de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté, sur son compte Twitter, mercredi 12 juin 2013. « Je vais aborder cette question avec Eric Holder », équivalent du ministre de la Justice aux États-Unis, lors d'une réunion, vendredi 14 juin 2013, organisée à Dublin. D'après des révélations dans la presse, la NSA (National Security Agency) ou le FBI ont accès à des informations personnelles, notamment des e-mails, vidéos et données sur les communications téléphoniques. Dans un débat au Parlement européen, la « plupart des intervenants ont fermement condamné le programme », indique l'institution.
Aux États-Unis, « la NSA (National Security Agency) récupère les relevés téléphoniques de millions de clients de l'opérateur Verizon », affirme le journal britannique « The Guardian », dans un article publié jeudi 6 juin 2013. Verizon, décrit comme « un des plus grands opérateurs telecom » du pays, est tenu de donner ces informations en vertu d'une décision secrète de la FISC (Foreign Intelligence Surveillance Court), auquelle le quotidien a eu accès. Ce document « montre pour la première fois que sous l'administration Obama les relevés de millions de citoyens sont collectés sans distinction et en grande quantité », indépendamment du fait qu'ils soient soupçonnés d'actes répréhensibles.