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Le « droit d'accès » des meilleurs lycéens aux formations sélectives de l'enseignement supérieur public, prévu par le projet de loi ESR, n'aura aucune efficacité en termes d'ouverture sociale, estime Philippe Heudron, président de l'APHEC (Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales), dans une position intitulée « Les amendements apportés par les députés et sénateurs à la loi ESR ou l'art de passer à côté de l'essentiel » et publiée le 2 juillet 2013 sur le site « Infoprepa ». « Les parcours universitaires sont beaucoup plus sélectifs que les nôtres, mais tout simplement pas au même moment », avance-t-il aussi dans son argumentaire sur le « droit d'accès ». Philippe Heudron revient aussi sur les conventions que chaque lycée public ayant au moins une formation d'enseignement supérieur doit signer avec un ou plusieurs EPCSCP.
Bruno Sire, président de l'université Toulouse-I Capitole, estime, vendredi 28 juin 2013, que la disposition du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche mettant en place un « droit d'accès » aux filières sélectives pour les meilleurs lycéens est un « mauvais coup fait au service public ». Il s'exprime à la suite de l'adoption de cette proposition par la CMP (commission mixte paritaire), le 27 juin 2013. Bruno Sire et sept autres présidents d'université (1) ont écrit, le 20 juin, à Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, pour proposer d'insérer les cursus bi-diplômants des universités dans la liste des filières sélectives accessibles aux meilleurs lycéens (CPGE, STS ou IUT). Cet ajout n'a pas été retenu par la commission.
La Curif (Coordination des universités de recherche intensive françaises) exprime « sa consternation » devant l'introduction dans le projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche de l'amendement dit « Feltesse-Guedj » consistant à donner un « droit d'accès » aux filières sélectives pour les meilleurs élèves de lycée (AEF n°189217). « En posant par principe que tout bon bachelier doit, soit rester dans un lycée [en CPGE ou en STS], soit aller en IUT, cet amendement dévalorise de manière définitive et outrancière les formations de licence offertes par les universités. Il ignore leur travail et leurs efforts constants pour rénover et diversifier le premier cycle en fonction des aptitudes des étudiants. Il oublie en particulier les bi-licences et les licences-masters intégrées en cinq ans », estime la Curif. « Avec un peu de courage, on pourrait au moins introduire dans l'article de loi les formations sélectives des universités », avance-t-elle aussi.
« Si l'objectif de l'article 18 du projet de loi ESR est de donner aux seules filières sélectives la mission d'ascenseur social, que cela soit clairement exprimé : la promotion sociale passe par les CPGE, la stagnation sociale passe par l'université. » La CDUS (Conférence des doyens et directeurs d'UFR scientifiques) réagit ainsi au vote par les députés d'un amendement ouvrant un droit d'accès des meilleurs élèves aux filières sélectives (AEF n°189217, dans un communiqué publié le 10 juin 2013. « Une des missions des universités est la formation des élites de notre pays », cela doit être être affirmé par « les élus de la nation », estime la CDUS.
Les élèves de CPGE paieront eux aussi des droits d'inscription, ainsi que l'indique un amendement au projet de loi ESR, déposé par le député PS Vincent Feltesse, également rapporteur du texte. Cet amendement a été adopté par l'Assemblée nationale dans la nuit du 23 au 24 mai 2013, contre l'avis du gouvernement. A aussi été voté un amendement, dont Vincent Feltesse est l'un des co-auteurs, visant à créer un « droit d'accès » pour les meilleurs élèves de chaque lycée aux filières sélectives. Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a émis un avis « favorable » à cette modification. Par ailleurs, la partie de l'article 18 sur les conventions CPGE-EPCSCP a été adoptée sans modification (AEF n°193318).