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« La recherche appliquée ne peut pas se faire au détriment de la recherche fondamentale », déclare Didier Viviers, recteur de l'université libre de Bruxelles et président du FNRS (Fonds national de la recherche scientifique) de la Belgique francophone, dans un entretien accordé à AEF, jeudi 11 juillet 2013. Il réagit au projet de décret qui sera proposé au vote des députés wallons d'ici à la mi-juillet (AEF n°185543) et qui introduit une notion de « critère d'impact social » dans l'évaluation des projets financés par ce fonds, « seule institution en dehors des universités » à financer la recherche fondamentale pour la Wallonie. Pour son président, c'est « la nature même » de la recherche fondamentale qui est en cause dans « cette controverse ». Il estime que s'opère, au niveau européen, « une forme de normalisation extrême de la recherche, à travers une restriction de ses objectifs et de ses domaines de mise en oeuvre ».
Le CNRC (Conseil national de la recherche du Canada) « devient une organisation de recherche et de technologie axée sur l'industrie », annonce l'institution mardi 7 mai 2013. « En vertu de cette nouvelle orientation, le CNRC travaillera en collaboration avec les industries canadiennes à combler les lacunes technologiques du pays afin de doter celui-ci d'une économie plus novatrice. » « Le CNRC s'ouvre au monde des affaires », déclare à cette occasion Gary Goodyear, ministre d'État des Sciences et de la Technologie du Canada, précisant que la réforme est destinée à « transformer [le CNRC] en organisme de recherche et de technologie dirigé par l'entreprise et pertinent pour l'industrie ». Le ministre précise que « pour appuyer le nouveau mandat du CNRC », « le plan d'action économique de 2013 prévoit le versement de 121 millions de dollars (92 millions d'euros) sur deux ans ».
« À partir de 2014, le Royaume-Uni utilisera un nouveau système d'évaluation de la qualité de la recherche universitaire, le REF (Research excellence framework). (…) La grande nouveauté du REF est d'ajouter à l'évaluation [existante], menée par des panels d'experts par discipline, la prise en compte de l'impact socio-économique de la recherche. » C'est ce qu'écrit Adélaïde Ploux-Chillès, auteure d'un rapport intitulé « Évaluation de la recherche universitaire, exemple du Research excellence framework au Royaume-Uni », supervisé par Maggy Heintz et édité par le service pour la Science et la technologie de l'Ambassade de France au Royaume-Uni en août 2012. L'inclusion du nouveau critère d'impact produit, selon ce rapport, « des réactions fortes et contrastées ». « Une certaine incertitude pèse sur la manière dont il va être évalué. Il risque par ailleurs d'alourdir l'exercice. Enfin, pour beaucoup, c'est un critère d'évaluation en faveur de la recherche appliquée au détriment de la recherche fondamentale. »
La principale agence de financement de la recherche en Irlande, SFI (Science Foundation Ireland,[1]) a retiré de son propre chef 18 candidatures d'un nouveau programme de financement sur un total d'environ 430 et ce avant même qu'elles n'aient été soumises à un comité d'experts internationaux. C'est ce que rapporte un article du « THE » (« Times of higher education ») en date du 30 août 2012, intitulé « l'Irlande tourne-t-elle le dos aux sciences fondamentales ? ». D'après le porte-parole de l'agence, cité par le journal en ligne, ces dossiers soit « se situent hors du champ du programme », soit « échouent à identifier l'impact potentiel de la recherche qu'ils proposent », c'est-à-dire « la contribution manifeste que la recherche d'excellence apporte à la société et à l'économie ». Les postulants aux programmes de la SFI ont toujours eu à fournir une déclaration d'impact, d'après le « THE », à qui le porte-parole de l'agence déclare que les propositions incomplètes ont « toujours été déclarées irrecevables ».