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Le PLF (projet de loi de finances) pour 2014 présenté mercredi 25 septembre 2013 en Conseil des ministres prévoit, comme prévu, une hausse significative des dépenses de l'état en faveur du ministère du Travail avec pour mot d'ordre de mettre « le cap sur la croissance et l'emploi ». Selon Bercy, le gouvernement anticipe une création de « 90 000 emplois dans le secteur marchand l'année prochaine et d'environ 150 000 dans le non marchand », et une inversion de la courbe du chômage qui interviendrait d'ici la fin de l'année 2013. D'ores et déjà, le Haut Conseil des finances publiques juge « fragiles » certaines hypothèses budgétaires gouvernementales « notamment sur les prévisions d'emploi ». Parallèlement, le gouvernement a décidé une réduction « inédite » des dépenses publiques. Quelque 15 Mds € d'économies sont à réaliser en 2014, dont certaines devront provenir de l'assurance chômage et de la réforme de la formation.
Le budget 2014 du ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social connaîtra une augmentation « d'un peu plus d'un milliard d'euros » en 2014, confirme Bernard Cazeneuve lors de la présentation des perspectives de croissance et des orientations du prochain PLF, mercredi 11 septembre 2013. Pour le ministre délégué au Budget, il s'agit d'un « effort considérable » portant essentiellement sur le financement des contrats aidés, des emplois d'avenir, des contrats de génération et de Pôle emploi. Le PLF 2014 sera « un budget de combat pour la croissance et l'emploi », affirme le ministre de l'économie et des Finances, Pierre Moscovici. Alors que le déficit public devrait finalement être supérieur de 0,4 point de PIB aux prévisions pour cette année, 15 milliards d'euros de nouvelles économies budgétaires sont prévues en 2014 sur l'ensemble des dépenses publiques.
Les crédits du ministère en charge de l'Emploi et de la Formation professionnelle devraient s'élever à un peu plus de 10,7 milliards d'euros en 2014, contre 10,1 milliards cette année (+6 %), indique Matignon qui a transmis à l'ensemble des ministères les « lettres plafond » fixant le volume des dépenses de l'État du PLF pour 2014, lundi 24 juin 2013. Alors que la plupart des administrations vont à nouveau voir leurs moyens diminués en 2014, l'effort est marqué pour lutter contre la hausse du chômage, première des priorités gouvernementales. À l'origine, dans le budget triennal 2013-2015, les crédits de l'emploi devaient diminuer d'environ 400 millions en 2014. De leur côté, les députés de l'UMP et de l'UDI demandent au gouvernement de présenter sans tarder un collectif budgétaire pour corriger « la dérive » des finances publiques en 2013.
L'exécution budgétaire a été « correctement maîtrisée » pour les crédits de l'emploi, du travail et de la formation professionnelle, estime la Cour des comptes dans son rapport sur la gestion budgétaire de l'État en 2012, publié le 28 mai 2013. La Cour estime toutefois qu'il demeure des marges d'amélioration concernant le pilotage de l'allocation des crédits du ministère du Travail et de l'Emploi, notamment en matière de financement des contrats aidés et de l'ASS pour les chômeurs. Le projet de loi de règlement pour 2012 présenté en Conseil des ministres le 29 mai 2013 fait état d'une légère baisse du déficit public (87,1 milliards d'euros contre 90,7 milliards en 2011) avec « une baisse historique des dépenses de l'État » de l'ordre de 300 M€. Les crédits dédiés à l'emploi et à la formation sont fortement mis à contribution avec une diminution de 3 milliards d'euros entre 2010 et 2012.
« Une correction durable des déséquilibres budgétaires requiert la mise en œuvre crédible de réformes structurelles ambitieuses pour accroître la capacité d'ajustement et stimuler la croissance et l'emploi », demande la Commission européenne dans ses recommandations pour la France rendues publiques le 29 mai 2013. La Commission, qui vient de repousser de deux ans, à 2015, le délai pour que la France respecte l'objectif de 3 % de déficit public, engage Paris à mener de profondes réformes structurelles concernant le marché du travail, la compétitivité, l'assainissement des finances publiques ou encore la réforme des retraites. En réponse, lors d'un déplacement dans l'Aveyron ce mercredi, François Hollande a considéré que Bruxelles « n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire » et que la Commission « a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics ».
La persistance de la crise économique et le possible maintien à un haut niveau du chômage font partie des facteurs qui rendent incertaines les prévisions macro-économiques retenues par le gouvernement dans le cadre du programme de stabilité pour la période 2013-2017. C'est, en substance, la conclusion du Haut Conseil des finances publiques exposée dans son avis du 15 avril 2013, rendu public mardi 16 avril 2013, sur le programme de stabilité français qui doit être débattu au Parlement avant sa transmission à la Commission européenne à la fin du mois. Le Haut Conseil, sans délivrer d'avis formellement négatif, n'exclut pas « un léger recul du PIB en 2013 » quand le gouvernement anticipe une faible progression (+0,1 %), et « une croissance sensiblement inférieure » à la prévision gouvernementale de +1,2 % en 2014. Une moyenne de 2 % de croissance du PIB sur 2015-2017 est également jugée « trop optimiste ».